Le Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) entend «développer» les relations avec les pays occidentaux qui n'ont rien à craindre de lui, a indiqué samedi son dirigeant Abdelilah Benkirane. Interrogé sur les craintes éventuelles de l'Occident vis-à-vis de ce parti islamiste, sorti vainqueur des urnes, M. Benkirane a répondu: «Pas de craintes, avec le PJD il n'y aura jamais de surprises. Nous allons développer les relations avec l'Occident». «Nous n'avons pas besoin de le rassurer, il l'est déjà. Il n'y a pas de craintes», a-t-il insisté. Le PJD a des contacts fréquents avec de nombreuses chancelleries occidentales à Rabat, parmi lesquelles la France. Le PJD a obtenu avec 80 sièges dans le prochain parlement, selon des résultats officiels partiels, le plaçant en tête du scrutin de vendredi. Le secrétaire général de la communauté juive du Maroc, Serge Berdugo a félicité M. Benkirane après l'annonce des résultats partiels. Les deux hommes qui étaient présents au ministère de l'Intérieur ainsi que d'autres responsables politiques se sont serrés la main avant que M. Berdugo lui lance: «mes félicitations». Très importante dans les années 1960, la communauté juive au Maroc ne compte actuellement que quelques milliers de personnes. En présentant en octobre le programme de son parti, M. Benkirane avait donné des gages aux alliés occidentaux du Maroc, et mis en avant «la priorité donnée à l'Europe et les Etats-Unis, avant l'Afrique et les pays arabes, parce que nous sommes conscients de l'importance de ces deux partenaires». «Nous sommes réalistes», avait-il lancé. Pour sa part, la France s'est félicitée samedi «du bon déroulement des premières élections législatives au Maroc depuis la révision de la constitution» en juillet et a renouvelé son soutien à un «pays ami» sans commenter la victoire des islamistes dans l'attente des résultats définitifs du scrutin attendus dimanche, dans un communiqué. La diplomatie de la France a deux objectifs face au monde arabe en mouvement, en Libye, au Maroc ou en Tunisie, à savoir la «confiance» et la «vigilance», a déclaré mercredi le chef de la diplomatie français Alain Juppé.
