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Raya oua Sakina
Publié dans L'Expression le 15 - 12 - 2012

En lançant le mot «bandit» en direction de la juge, Nadia et Soraya S. les deux frangines, avaient franchi la ligne rouge!
Deux soeurs ont tellement couru au tribunal de Bir Mourad Raïs qu'elles s'étaient précipité chez la présidente de la section civile pour la malmener et subir les foudres de la justice via le parquet, ce champion de l'opportunité des poursuites. Durant les débats, Marouf Chebli, le jeune juge allait presque jurer que ni la juge -victime ni ses collègues ne l'ont appelé à propos de cette affaire. «La collègue s'est plainte par écrit. Elle s'est dite victime et fait traiter de bandit.»
A ce moment-là une jeune avocate a murmuré que ces gens qui s'en vont à l'étranger souvent sous l'égide de l'Etat et la République pour dénigrer notre beau pays, n'ont pas le droit de rire au nez des institutions ou de notre magistrature. «En Arabie Saoudite pour le même délit, c'est la flagellation sur une place publique!» articule-t-elle. Chebli, le juge martèlera au cours de la lecture du verdict: six mois assortis du sursis et une amende de vingt mille dinars pour Nadia, Soraya et Abdelhamid A., que la justice de Cordoue va jusqu'à la (falaqa) flagellation et un tour au village en guise d'exemple à ne pas suivre. Ayant été renvoyée la semaine dernière par Maârouf Chebli, le juge de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger), l'affaire de l'outrage à magistrate en son bureau et de faux et usage de faux avait vu beaucoup de monde à la barre, surtout que le nombre d'avocats était appréciable et impressionnant.
Les deux détenues pour outrage faisaient face au juge qui avait à la barre, l'inculpé de faux, un proche des deux inculpées, visiblement démontées par la détention préventive. Maître Mohammed Fethi Gueritli, l'un des avocats était plutôt serein pour la suite à venir car il était persuadé que ce jeune juge ne faisait pas partie de ceux qui sont des machines à distribuer des peines mais tout simplement un magistrat du siège qui a dû bien étudier son dossier avant d'entendre les parties. Et Maître Gueritli, qui était passé par le couloir de la magistrature avant de devenir ce sacré avocat chauve mais pas chauvin, sait qu'en tout état de cause tout dossier mis sous le nez d'un juge du siège ne peut qu'être bien traité, sans passion ni haine surtout qu'en l'espèce, cette affaire a pour victime, une juge du siège du civil qui a dû avoir sacrément peur devant l'ire des deux femmes qui ont eu à la barre un avant-goût de ce que peut coûter un outrage à une magistrate. Cette dernière avait rédigé à chaud un «brûlot» en guise de rapport-plainte par devant ses supérieurs hiérarchiques. Et dans ce rapport il est apparu que la présidente de la section civile du tribunal de Bir Mourad Raïs avait d'excellentes raisons objectives pour refuser d'accorder le feu vert pour l'adoption d'une fillette à embarquer en Arabie Saoudite. Nadia et Souraya. S., deux soeurs qui foncent vers la cinquantaine, mamans de trois et quatre enfants étaient énervées, selon un de leurs avocats Maître Mohammed Fethi Gueritli, par les nombreux et agaçants va-et-vient à «Saïd Hamdine» entre le home, les bureaux et le tribunal. Maître Doudou, un autre avocat, a plaidé presque les sentiments. Il a débuté par une phrase émouvante à propos de la victime: «Monsieur le président, permettez-mois de vous dire ma joie de penser que la victime est une charmante juge appréciée de tous ici par sa rectitude, sa correction et sa vision de la lecture des dossiers. C'est pourquoi, la défense est triste de suivre les faits qui s'étaient produits à la veille d'une fête religieuse, à cause d'une ire qui a provoqué un tapage dans le couloir du tribunal avant de finir dans le bureau du juge. Sans excuser la colère des deux femmes, Maître Gueritli et Maître Doudou ont rappelé les légendaires crises de colère enregistrées chaque jour dans tous les services publics.
«Les justiciables viennent stressés, apeuré, hantés à l'idée de ne pas prendre le document réclamé, souhaité et souvent pas encore prêt» avait clamé Maître Gueritli qui avait été attentif lorsque son jeune confrère avait balancé l'exemple de Nicolas Sarkozy alors président de la République française, qui avait demandé à ses gardes du corps de relâcher l'auteur d'insultes à son encontre en lançant: «Je suis le président de tous les Français. Celui-là n'est peut-être pas d'accord avec moi. Il est libre.
«Faites le lien, M.le président» avait encore martelé l'avocat d'Alger qui était encore loin de se douter que son confère de la rue Didouche Mourad allait regretter tous ces faits qui avaient débuté au moment où Nadia S. avait appelé par mobile sa soeur Soraya qui venait d'apprendre que sa frangine était sous le coup d'une tension artérielle et avait donc besoin d'un soutien. «Soraya n'a jamais été désignée par la juge dans sa plainte. Peut-être qu'au passage, nous aurons l'honnêteté de regretter aussi que Soraya en colère ait dit aux policiers qu'elle était l'épouse d'un diplomate et puis c'est tout sauf que nous dirons sans complexe «quel mal y a-t-il à déclarer qu'on est marié à un diplomate», avait marmonné Maître Gueritli qui a refusé de passer sous-silence les circonstances dans lesquelles la détention préventive avait été précédée par une autre plus dure et plus humiliante au commissariat durant quatre jours, le temps d'enquêter autour de l'authenticité de l'attestation de travail délivrée par Abdelhamid A. le beau-frère gauchement poursuivi pour faux sur un document officiel. Entre-temps, sept bambins ignoraient le sort de leurs mamans détenues le temps de passer ce dimanche.» Auparavant, l'avocat chauve avait là aussi mis en exergue la seule faute commise par Nadia S. qui aurait dû constituer un avocat lequel aurait effectué son boulot sans encombre!
Pour Abdelhamid A., le beau-frère, qui a reçu une tuile sur la tête avec cette histoire de convocation au poste de police pour se voir signifier un faux, i-e une fausse attestation de travail de 2010 en circulation en 2012. Son avocat, le flegmatique Maître Zoubir Bencherif, avait entrepris de croiser sa plaidoirie en faveur d'une histoire triste de dysfonctionnement irrationnel de ces justiciables qui prennent le risque de courir tous seuls entre les «verres et vitres du guichet unique» juste pour régler un dossier qui aurait pu être remis à un avocat et éviter les désagréments quotidiens d'où découlent souvent des malentendus qui atterrissent au pénal. «Mon client vous a dit que Nadia a travaillé pour lui en 2010 car de nos jours l'e-mail fait le reste. Les gens, surtout les femmes, font de l'excellent boulot à distance, sans quitter leurs domiciles. Nous sommes au XXIe siècle. Il y a eu un chambardement de la société avec la mondialisation. Oui, Nadia est utilisée de temps à autre pour des travaux à domicile», a dit sans trop s'emporter Maître Bencherif qui s'est dit aussi serein autour de l'absence d'un quelconque faux réalisé par «Abdelhamid A. qui doit être relaxé». Une drôle d'affaire à faire pleurer...


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