Cet acte raciste à caractère islamophobe s'est produit dans la foulée de la déclaration du ministre de l'Intérieur qui n'a pas écarté l'hypothèse d'étendre l'interdiction du port du voile aux universités. L'affaire qui était déjà en soi un drame, a viré au cauchemar. L'adolescente de 16 ans qui avait été balafrée le 12 août 2013 à Trappes, dans le département des Yvelines par deux hommes vraisemblablement des skinheads d'après la presse française, uniquement parce qu'elle portait le voile s'est défenestrée lundi dernier. «Aïssatou N s'est défenestrée du 4e étage de son immeuble. Elle est actuellement hospitalisée dans un hôpital de la région parisienne», indique un communiqué du Collectif contre l'islamophobie en France (Ccif). Quelles sont les raisons ayant conduit cette jeune musulmane à vouloir mettre fin à ses jours? «Des pressions auraient été commises de la part d'officiers de police sur la jeune fille: la police l'aurait ainsi convoquée («régulièrement»?) au commissariat au sujet de son affaire en l'appelant directement sur son téléphone portable. Elle aurait ainsi été également traitée de «menteuse» et à plusieurs reprises, sa version aurait été vigoureusement remise en cause.» Selon le propre témoignage de la victime confirmé par ses proches, peut-on lire sur le site du Ccif. Le collectif contre l'islamophobie s'est interrogé sur les méthodes employées par les forces de police pour élucider cette affaire. «Est-ce la situation difficile d'une victime d'agression et les pressions exercées sur cette jeune fille, qui avait plutôt besoin d'aide et de soutien psychologique, qui ont entraîné son malheureux geste?» s'est demandé l'association qui a exigé l'ouverture d'une enquête afin de déterminer les véritables mobiles qui ont conduit la jeune fille au désespoir. Il faut souligner que l'acte raciste à caractère islamophobe qu'elle venait de subir s'est produit dans la foulée de la déclaration du ministre de l'Intérieur qui n'avait pas écarté l'hypothèse d'étendre l'interdiction du port du voile aux universités. Manuel Valls est-il responsable? Le patron de la place Beauvau a, certes, condamné cet acte odieux, mais il a en parallèle entrebâillé la porte aux tenants de l'idéologie raciste et xénophobe. Ce qui en fait un des protagonistes incontournables, malgré lui, de ce regain d'islamophobie qui ne faisait de toute manière que couver. Ce sont 108 actions islamophobes - violences, voies de fait, incendies, dégradations - qui ont été officiellement enregistrées entre le 1er janvier et le 30 juin 2013, par rapport à 80 pendant la même période en 2012. Quant aux menaces islamophobes, propos, gestes menaçants, démonstrations injurieuses elles sont passées de 63, pendant le 1er semestre 2012, à 84 pendant la même période cette année», avait annoncé, le 23 juillet 2013, l'Observatoire de l'islamophobie. «Un nouveau phénomène, inquiétant, survenu au cours du mois de juillet, à savoir les agressions contre des femmes à visage découvert, portant le niqab (ou voile intégral, dont le port est interdit depuis avril 2011), mais le simple foulard» a indiqué son président Abdallah Zekri. Les actes et menaces islamophobes en France qui ont enregistré une hausse globale de 35% au premier semestre 2013 par rapport à la même période en 2012, montrent à quel point la communauté musulmane fait les frais de thèmes de campagnes électorales à peine voilées...
