«Il n'est pas interdit de voler, il est interdit de se faire attraper», dit l'adage populaire. Utiliser des fonds d'une banque et de ses clients pour des opérations d'importation et d'exportation c'est l'exercice préféré d'un fonctionnaire de la Banque extérieure d'Algérie (B. S), âgé de 50 ans et (B.N) âgé de 47 ans, transitaire de son état. S'agissant d'un usage frauduleux, cela ne pouvait pas être infiniment impuni. La fin ne peut qu'être douloureuse. C'est l'affaire du mois traitée par les services de la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Selon un communiqué de cellule de communication de cette institution, cette brigade a réussi le pari de démanteler un réseau d'escrocs qui s'enrichissaient sur le dos d'une banque publique (l'agence 400 de la Banque extérieure d'Algérie) et de ses clients, en l'occurrence M. A, 59 ans résidant en France et K. A) 50 ans transitaire résidant à Sétif. Plus d'un milliard cinq cents millions de centimes ont été au total détournés au niveau de l'agence 400 à Béjaïa, par deux individus, dont l'un est ex-fonctionnaire de cette banque et l'autre gérant d'une agence de transit. Profitant de sa position au sein de la banque et de son expérience en matière de gestion du flux monétaire, le cerveau de ce gang retirait de l'argent des comptes de la banque de deux clients sans documents comptables officiels, pour opérer ensuite des versements sur le compte de l'agence de transit, gérée par son complice dans l'affaire. Ce dernier se charge de retirer ces sommes détournées pour financer des activités d'import et d'export et ce pendant ces cinq dernières années. Les sommes détournées devaient par la suite être restituées une fois rentabilisées. Le complice devait au préalable remettre des chèques de garantie au cerveau de l'affaire, en l'occurrence B. S., le pot aux roses sera découvert par le chef d'agence en exercice qui se portera partie civile dans cette affaire. L'enquête ouverte conséquemment par les services de police débouchera sur l'arrestation des deux complices. Présentés au parquet de Béjaïa, ils ont été écroués. Ils seront poursuivis pour «détournement de fonds publics, falsification de chèques et pots-de-vin». L'enquête qui n'est apparemment pas bouclée risque fort d'identifier d'autres complices dans cette affaire de détournement de biens publics et d'autrui.