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"Témoignez! Témoignez!"
HISTOIRE COLONIALE D'ALGERIE (COLLECTION) DE MAHREZ AFROUN
Publié dans L'Expression le 27 - 11 - 2013

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P131127-05.jpg" alt=""Témoignez! Témoignez!"" /
Le devoir, de faire connaître à la jeunesse l'Histoire de son pays, est sacré pour toute conscience adulte, informée et formée, - et pour une institution éducative, cela va de soi...
Aussi me plaît-il de présenter un travail conçu par Mahrez Afroun sur des thèmes spécifiques de notre Histoire. Il s'agit d'une collection intitulée «J'étudie l'Histoire de mon pays» et en sous-titre «Histoire coloniale d'Algérie» (*). Elle comporte - pour l'instant, du moins - quatre fascicules, soigneusement façonnés par Houma éditions, agréablement rédigés par l'auteur et illustrés judicieusement de photos, gravures, cartes, fac-similés. Chaque fascicule aborde un thème très évocateur. Le premier: «Aux origines de la colonisation» (54 p.); le deuxième: «L'incident de l'éventail - Les Rothschild, les juifs livournais d'Alger et Talleyrand. (La transaction commerciale, arnaque du siècle)», 69 p.; le troisième: «La préparation de la guerre d'agression et de conquête coloniale» (46 p.); le quatrième: «Les Révoltes armées 1830-1920» (38 p.).
Transmettre à la jeunesse
Il faut encourager cette initiative dans la mesure où elle me semble caractériser une intention d'éveil de nos enfants scolarisés à la connaissance et à la culture de l'histoire de notre pays. Sans doute, l'Ecole algérienne a-t-elle pris naturellement en charge cette discipline et particulièrement son enseignement qui nécessite une pédagogie spéciale.
Néanmoins, les événements historiques majeurs de notre pays, si bien observés et présentés par Mahrez Afroun qui, sans se dire professeur d'histoire, auteur de manuels scolaires et moins encore historien professionnel, ont été traités avec constance, vigilance et curiosité intellectuelle. Il a déjà produit de nombreux textes sur maints événements parfois peu connus et quelques-uns inédits, et il les a réactualisés en puisant dans des sources sûres, rares ou mal exploitées. Citons parmi ses publications: Mémoires d'outre-tombe: Chroniques d'une tragédie annoncée, Discours sur la société, Mémoires d'outre-tombe d'Algérie, Fresque historique d'Algérie de Massinissa au 5 juillet 1962,...
L'intention de l'auteur est d'assumer le rôle d'un informateur éclairé, disposant d'une documentation historique riche et fiable et surtout exigeant beaucoup de lui-même afin de transmettre à la jeunesse, en quelque lieu qu'elle se trouve, une série de réponses justes à une série de questionnements qui souvent lui viennent ou lui reviennent à l'esprit, et l'intriguent, la passionnent ou la découragent par la complexité du thème abordé en classe ou ailleurs. L'état actuel des questions ne cesse d'être «revu», «corrigé», «repensé», tant il est vrai que l'analyse critique de ce que nous ont livré de faits authentiques certains auteurs de la colonisation, nous troublent encore et réclament de notre part un point de vue plus critique de ce qui est, de ce que l'on sait et de ce qui nécessite des recherches approfondies et souhaitables pour circonscrire la certitude extrêmement significative de la vérité historique. Car il y a bien des manières d'écrire l'histoire et de vicier le devoir de vérité historique!
De toute façon, Mahrez Afroun entend soumettre à la jeune intelligence, à sa mémoire donc, la mémoire conservatrice d'un passé rappelé ici, écrit ou réécrit plutôt que mémorisé à l'état brut. La représentation du passé, c'est-à-dire la reconnaissance du souvenir, consiste alors à une réflexion de soi sur des événements historiques consignés soit par la mémoire soit par les écrits, et dont la réflexion générale aboutit à une comparaison, à une indiscutable analogie des faits et des points de vue autorisée, permettant une forte conviction que tel fait historique est vrai ou faux. Mais ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui, et d'autant que Mahrez Afroun situe son désir d'aider à faire connaître à la jeunesse algérienne l'Histoire de son pays à un haut niveau de pensée. Il rappelle lui-même en épigraphe le propos de Thucydide, l'homme politique et historien athénien (V-IV s.av. J.-C.): «L'histoire est rarement d'ordre philanthropique. La justice n'entre en ligne de compte que si les forces sont égales de part et d'autre. Dans le cas contraire, ce sont les forts qui imposent leur volonté et les faibles qui la subissent (Histoire de la guerre du Péloponnèse).» Ainsi, l'auteur des fascicules a-t-il pu écrire: «Il faut lever les voiles sur les zones d'ombre qui obscurcissent notre Histoire, et particulièrement celle de la colonisation et de la guerre de libération.»
Se confronter aux réalités de l'Histoire
Dans la foulée, il reproduit un fragment d'une réplique de Victor Hugo s'adressant, lors d'une rencontre en janvier 1841, au général Bugeaud: «Notre nouvelle conquête est chose heureuse et grande. C'est la civilisation qui marche contre la barbarie. C'est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. Nous sommes les Grecs du monde. C'est à nous d'illuminer le monde. Je ne chante qu'hosanna. Vous pensez autrement que moi, c'est tout simple. Vous parlez en soldat en homme d'action. Moi je parle en philosophe. Notre mission s'accomplit. Je ne chante qu'hosanna.» Mahrez Afroun ajoute en note: «Hosanna: mot hébreu ́ ́liesse, cri de joie collective ́ ́, acclamation de la liturgie juive: ́ ́Sauve-nous, je t'en prie ́ ́, repris par la liturgie chrétienne.» Oui, il s'agit là bel et bien des paroles prononcées par Victor Hugo réputé «poète missionnaire de la civilisation européenne», «pair de France», «démocrate après 1848», qui se rapprochait des sphères du pouvoir colonialiste. (Voir également: Victor Hugo face à la conquête de l'Algérie de Franck Laurent, éd. Maisonneuve & Larose, Paris, 2001, pp. 19-20 et note 27, p. 137.)
En tout état de cause, il est indispensable que les Algériens se confrontent aux réalités de leur Histoire qui conserve en ses plis des vérités encore insoupçonnées et, à l'évidence, pas toutes connues du grand peuple d'Algérie. Moi, auteur de «À quoi sert le livre?» et tous ceux qui ont contribué à ce volume par une réflexion élevée, ainsi que «le public motivé», nous rejoignons complètement Mahrez Afroun quand, à raison, interpellant l'Algérien, où qu'il vive, ici ou «là-bas», il a ce sentiment: «À cause d'un désintérêt étrange à l'égard du livre, les Algériens ont un déficit en informations politiques. Ils ont, par voies de conséquences, des connaissances escamotées sur le mouvement national, sur le processus de la préparation de la lutte armée, et enfin sur la Guerre de Libération. Si les Algériens ne lisent pas! Comment vont-ils connaître leur Histoire, les cultures et les problèmes du Monde? Pour participer à la compétition sociale, intellectuelle et scientifique des peuples, les Algériens doivent renouer avec la lecture. Ils doivent se remettre à lire pour enrichir leur culture, et apprendre les mots et les termes nouveaux créés, tous les jours, par l'essor des sciences, des technologies et des théories nouvelles politiques, économiques, sociales et par le développement durable.»
Quant à la présente «Collection», elle se veut «modeste contribution» et «attrayante», selon l'auteur qui y a bien réussi grâce à un propos direct, des illustrations, un lexique. Cette collection, destinée à la jeunesse, et dont il faudrait assurer aussi une version en langue arabe, mérite l'attention de tous ceux qui ont à coeur d'aider à la compréhension à la fois de notre Histoire et de nous-mêmes mutuellement.
Conclusion: l'écriture, la lecture, le livre sont une seule et même chose pour connaître et comprendre, pour se former à l'état de l'identité nationale ouverte au progrès et à l'amour de l'autre, cela va sans dire pour les têtes bien faites, mais cela va mieux en le leur répétant. Ne dit-on pas que «La répétition est un acte pédagogique» et que «Edh-dhikrâ tanfaou l- mou'minîne, la répétition [le rappel] procure de l'avantage aux croyants»?
(*) Collection: J'étudie l'Histoire de mon pays. Histoire coloniale (1- Aux origines de la colonisation. 2- L'incident de l'éventail. 3- La préparation de la guerre d'agression et de conquête coloniale. 4- Les révoltes armées 1830-1920) de Mahrez Afroun, Houma Editions, Alger, 2013


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