Après avoir suspendu leur mouvement initié le mois dernier à la faveur de l'intervention du ministre de tutelle avec un engagement quant à la satisfaction de leur revendication, les sept syndicalistes représentants travailleurs de l'Entreprise des travaux routiers de Béjaïa (ETR) ont décidé de reconduire depuis hier leur grève de la faim illimitée. En effet, alors que les grévistes étaient à leur troisième jour de grève, le 17 février dernier, le ministre des Travaux publics, Abdelmalek Chiali, intervenait directement pour promettre de résoudre leur problème lors de sa visite d'inspection et de travail, prévue initialement pour le 1er mars, avant d'être reportée à une date ultérieure en raison, croit-on savoir du non-respect du délai d'achèvement du projet de la rocade des Quatre Chemins. «Malheureusement, à ce jour, aucune mesure n'a été prise pour que justice soit rendue dans le conflit qui oppose les ouvriers de l'ETR au P-DG de l'entreprise», indiquait hier un gréviste. Ce qui est considéré comme «un mépris affiché à l'égard des travailleurs» et à ce titre, «nous déclarons que nous sommes en grève de la faim, à compter d'aujourd'hui au niveau du siège de la wilaya de Béjaïa, jusqu'à ce que justice soit faite», lit-on dans une déclaration signée par la section syndicale de l'ETR Béjaïa. Dans ce même document, les grévistes dénoncent ouvertement «le silence complice» du conseil d'administration devant les «dépassements graves» du P-DG de l'ETR, dont ils continuent à exiger «le départ». Le conseil d'administration de l'entreprise et de la SGP Sintra à Alger, est accusé d'observer «un silence» face «aux abus, dépassements et malversations du président-directeur général de l'ETR, «relevé par le syndicat» et «mis en évidence dans un rapport accablant de l'Inspection générale des finances (IGF)», établi par une commission d'enquête qui avait été dépêchée à l'ETR de Béjaïa par l'IGF, en novembre dernier, pour enquêter sur les accusations de malversations et de détournements portées par les travailleurs à l'encontre de leur P-DG.