Sages-femmes que par leur nom Selon le ministre de la Santé, toutes les écoles paramédicales seront reconverties en instituts supérieurs. C'est alarmant, voir effrayant. 80% des sages-femmes sont poursuivies en justice. C'est ce qu'a déclaré hier la présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes, Mme Akila Guerrouche, lors de la Journée parlementaire sur la sage-femme à Alger. «Les poursuites en justice des sages-femmes se multiplient et risquent d'atteindre les 100% dans quelque temps», a ajouté la responsable. Le but de cette journée, selon Mme Guerrouche, est de sensibiliser les autorités et surtout les deux chambres de l'APN pour «dépénaliser» les sages-femmes. Par ailleurs, la présidente de l'Union nationale des sages-femmes, n'a pas nié le manque de formation de ces dernières. «Les lacunes de connaissances et celles de la formation, on fait de nous des matrones plutôt que des sages-femmes professionnelles», a déploré Mme Guerrouche. «L'encadrement aujourd'hui n'existe plus, même dans les grandes structures hospitalières. Il y a un réel manque de savoir et de connaissance chez ces sages-femmes», a-t-elle encore regretté. Pour empêcher l'abus de poursuites judiciaires à l'encontre de ces sages-femmes, la représentante a indiqué que celles-ci «ont besoin d'une couverture juridique. Il est temps, même pour les avocats des hôpitaux de connaître la profession de ces sages- femmes pour les mieux défendre». Mme Guerrouche a, également, profité de l'événement pour se rapprocher de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de «défendre en urgence la dépénalisation de la sage- femme». «Il y a des compétences qui ont été décrétées en 2012 et qui ont été validées et ratifiées pas tout les pays membres. On est un pays membre de l'OMC et on ne connaît pas les compétences essentielles de la sage-femme en Algérie», a encore déploré la présidente. Pour la responsable, il y a une ignorance totale du rôle de la sage-femme et de la compétence exacte de celle-ci. C'est pourquoi, elle a préconisé de vulgariser cette profession d'une façon «convenablement et éthiquement». L'autre point noir relevé par la présidente, est l'absence de travail en synergie avec les autres acteurs de la santé. La présidente veut profiter du champ de révision de la loi sanitaire pour essayer d'octroyer à ces «protégées» un code de déontologie, un conseil de l'Ordre pour répondre à ces besoins et réglementer la profession comme les autres professions médicales. Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a qualifié l'initiative des sages-femmes d'organiser une journée parlementaire de «louable». «Les doléances et les préoccupations des sages-femmes, en majorité, sont prises en charge. J'ai fais mon intervention et j'ai rappelé que les sages-femmes ont été tranquillisées. On a mis à la disposition des sages-femmes qui sont poursuivies en justice, les avocats du ministère de la Santé». Le ministre Boudiaf a invité les sages-femmes à participer aux assises internationales qui auront lieu prochainement, afin d'exposer leurs problèmes et leurs idées. Concernant le volet formation, le ministre a fait savoir que celui-ci «a touché pratiquement tous les gestionnaires, les paramédicaux et les sages-femmes seront également concernés». Pour ce qui est des écoles paramédicales à l'échelle nationale, M.Boudiaf a indiqué qu'«elles seront reconverties en instituts supérieurs. Chose qui représente un acquis très considérable pour les paramédicales». Il a, toutefois, rassuré que les choses se déroulent normalement et que son département oeuvre pour faire de la sage-femme «l'ange qui rend le sourire et la vie aux familles».