Une délégation parlementaire s'est déplacée, hier, à la wilaya d'Adrar pour une «visite de travail et d'inspection». Cette wilaya qui a été touchée par des intempéries meurtrières a connu un soulèvement juvénile aussitôt que les aides nationales et internationales y ont été acheminées. Certains jeunes ont été même arrêtés puis emprisonnés. Se référant à cette succession d'évènements, une mission parlementaire a décidé donc, de se rendre sur les lieux et vérifier de visu la véracité des «informations» qui ont, à un moment donné, fait les manchettes de plusieurs quotidiens nationaux. Comme il est attendu de ladite mission d'aller à la rencontre des sinistrés afin de s'enquérir de leur devenir après la catastrophe naturelle, et par ricochet, apprécier à juste valeur les interventions des autorités locales. Cependant, il paraîtrait que les députés chargés de faire de lumière sur un épisode tumultueux de la wilaya d'Adrar, ne feront qu'accomplir une simple formalité qu'exige l'exercice de leur fonction. C'est ce que nous a été susurré par une source anonyme au fait des rouages de l'hémicycle Zighoud-Youcef. D'ailleurs, c'est le wali lui-même qui aura à assumer le rôle de «guider» les inspections parlementaires. Absents pendant les temps chauds du mécontentement populaire, les députés sur place auront à «surveiller» la distribution des dernières assistances matérielles, composées essentiellement de sacs de semoule et au-tres denrées de large consommation. Notre source parle d'un «rôle de pompier». «Les autorités locales veulent donner l'illusion de faire dans la transparence en faisant appel à de pseudo-enquêteurs qui ne pourront point divulguer la gestion catastrophique de l'attribution des aides. Vous n'avez qu'à revoir dans quel climat le programme du chef du gouvernement a été adopté ; les cris de détresse des sinistrés n'ont pas pu franchir les murs du parlement», nous a t-on avoué. A en croire notre interlocuteur, la mission d'enquête «n'enquêtera que là où la révolte n'aura pas laissé de traces». Et de rappeler le sort de toutes les commissions semblables dont les conclusions n'ont jamais vu le jour. Des antécédents qui ne laissent point apparaître l'espoir d'avoir des éclaircissements exhaustifs. Néanmoins, il faut toujours attendre la réaction des sinistrés d'Adrar sur ce que diront leurs représentants à la chambre basse du parlement. Une fois de plus, la légitimité du parlement est mise à rude épreuve. Après la «conviction» d'avoir un parlement pluriel suite à la déchirure du FLN où l'hémicycle à eu à abriter des séances houleuses, le contraire est venu déchanter tous ceux qui ont caressé ce voeu. Le débat du programme du gouvernement a été une irréfutable illustration. Excepté l'anodine cacophonie provoquée par les députés de la formation d'El Islah, tout s'est passé sans remous. Et même le timing de l'action est en décalage patent avec la célérité des faits. Une autre «faille» qui ne fera que décrédibiliser davantage une mission d'une extrême sensibilité. Vu qu'il s'agit de faire le lien entre la gestion d'une situation de crise et l'éclatement d'une révolte.