Les nôtres ont un faible pour la Turquie En quête d'horizons nouveaux et cieux propices au tourisme, les Algériens ne lésinent plus sur les moyens. Après un été perturbé par le mois de Ramadhan qui a duré tout le mois de juillet et raccourci ainsi la durée de la saison estivale tant attendue par les Algériens, les vraies vacances commencent pour ces derniers qui veulent profiter «au max» des semaines restantes du mois d'août et pour certains, d'une bonne partie du mois de septembre. Les destinations les plus prisées sont inévitablement guidées par le soleil. Le top 5 des destinations étrangères restent sans équivoque la Turquie, la Tunisie, l'Espagne et le Maroc. En effet, depuis quelques années déjà, les Algériens ne lésinent plus sur les moyens quand il s'agit de passer des vacances et recharger les batteries. En quête d'horizons nouveaux et cieux propices à la baignade ou au tourisme, les Algériens cassent leur tirelire et se lancent à la quête du pays de rêve. A cet effet, Amine, un gérant d'une agence de voyage à Alger-Centre, que nous avons rencontré, nous a livré son verdict de «spécialiste du tourisme». Pour lui «les destinations phares restent la Turquie, la Tunisie, l'Espagne et le Maroc». La destination qui se taille la plus grosse part du lion est bel et bien la Turquie. Ce pays mythique a su charmer les Algériens grâce notamment, à ses séries télévisées qui ont fait la réputation de sa ville touristique par excellence, et aussi un pays où différentes religions cohabitent pacifiquement, mais également en raison de l'effet Mouhanned et Lamisse, qui a conquis les coeurs de toutes les Algériennes et Algériens. Ce pays est tant convoité pour ses sites historiques et son histoire que pour ses plages et paysages paradisiaques, à l'instar de la ville d'Antalya et d'Izmir. Et puis, il y a, à côté des musées connus de la ville, celui de Besiktas où un hommage est réservé aux frères Barberousse. Ainsi que la place Taksim avec ses boutiques huppées de prêt-à-porter. L'atout de cette destination reste l'obtention quasi sûre du visa (99.99% des cas). Car ne figurant pas dans l'espace Schengen, il suffit de se déplacer à l'ambassade turque à Alger, déposer un simple formulaire, verser 5000 DA de frais de dépôt et attendre 24 h pour avoir son visa. Pour certains, même cette «légère» contrainte, peut être évitée grâce aux agences de voyages qui se chargent de l'obtention du visa au profit du client. Le constat est confirmé par Amine qui nous a affirmé que la Turquie reste une destination prisée de par ses prix abordables et ses sites touristiques qui fascinent tant les Algériens. «On a énormément de demandes pour cette destination, il y a un rush et un intérêt vraiment particulier pour la Turquie» nous a-t-il déclaré, en affirmant: «On n'arrive pas à satisfaire toutes les demandes de nos clients.» Chiffres à l'appui pour étayer ses propos, notre interlocuteur nous fera savoir que 10 jours en Turquie, logés dans des hôtels trois à quatre étoiles coûterait entre 100.000 à 150.000 DA. Les Algériens et le visa Qui dit voyages à l'étranger, dit bien évidemment visa, et qui dit visa en Algérie dit également contraintes, files d attentes, galères et refus. C'est là, le problème majeur des Algériens qui, pour la plupart d'entre eux trouvent à recourir au «plan B» et se retranchent vers des pays à accès «facile» ou ceux qui n'exigent carrément pas de visa. Car faut-il le souligner, l'Algérie n'a pas un vaste choix. Seulement 46 destinations sont accessibles sans visa aux Algériens et se situent pour la plupart en Afrique. L'Algérie a été ainsi classée à la 82e place mondiale selon le dernier rapport du «Visa Restrictions Index 2014» établi par The Henley and Partenrs, qui dresse un classement des pays selon la liberté de circulation dont jouissent leurs citoyens. Un bon nombre d'estivants algériens, trouve la Tunisie comme une destination par défaut. Cela a été démontré par le sondage effectué par Okba Com Institut qui a souligné que la Tunisie occupe la tête de liste des pays prisés des Algériens pour passer leurs vacances. Car en dépit de la situation sécuritaire régnante dans ce pays, cela ne décourage guère les estivants en quête de bon temps à la Playa. Son atout principal est son accès par voie terrestre qui génère des économies considérables aux petites bourses. Selon la DG de l'Office national de tourisme tunisien, Mme Jaiet «les Algériens pèseraient 20% des entrées globales». Les prix pour une dizaine de jours varient selon notre spécialiste du tourisme entre 30.000 et 70.000 DA (trois à quatre étoiles). Le Maroc, est quant à lui, un pays qui attire beaucoup de vacanciers, notamment des Algériens, mais leur nombre reste relativement insignifiant comparé à la destination tunisienne, et cela en raison de la cherté du billet d'avion, vu que les frontières terrestres sont fermées. Mais il n'en demeure pas moins que le Maroc a des potentialités touristiques importantes, telles que la ville de Marrakech et son Jamaâ El Fna, la région d'Ifrane, ainsi que Casablanca où le célèbre film du même nom a été tourné en 1942. Volet tarifs, pour une période de 10 jours: entre 70.000 et 90.000 pour les hôtels trois à quatre étoiles. Pays en pleine crise économique, l'Espagne accueille chaque année de plus en plus de touristes, et plus particulièrement les Algériens. Avec une offre de logements abondante et des tarifs en zones balnéaires abordables, l'Espagne reste une destination de prédilection pour les vacanciers «DZ» et est en train de faire son nid. En effet, ce pays offre la possibilité de louer des appartements dans les stations balnéaires avec piscine et plages à proximité pour des sommes raisonnables qui débutent à partir de 60.000 DA. L'Espagne: la destination des bourses aisées Les vacanciers ont un large choix d'activités touristiques à accomplir. Plages, randonnées, trecking, shopping. La Catalogne, l'Andalousie sont autant d'endroits à visiter ne serait-ce qu'une seule fois dans la vie. D'un autre côté, il y a en Espagne des zones huppées à qui l'accès n'est pas permis aux bourses moyennes. Il s agit bien évidemment de la Costa Del Sol, de la Costa Brava, Malaga, ainsi que l'île en fête d'Ibiza. Ces endroits représentent les destinations privilégiées des bourgeois et stars mondiales, qui s'y rendent pour «claquer» leur «tunes». Toutefois, certains Algériens aux portefeuilles garnis s'y rendent fréquemment. Selon la société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (Sgsia) de l'aéroport international d'Alger Houari-Boumediene, ce sont quelque 200.000 voyageurs algériens qui ont quitté le territoire national en partance à l'étranger durant le mois d'août.
