Les contractuels de Sonelgaz durcissent le ton. Saisissant l'opportunité de la tenue du premier congrès national constitutif de la Fédération nationale des travailleurs de Sonelgaz Ugta, des vacataires se sont fait signaler par la remise au goût du jour de la taraudante problématique de la régularisation des emplois temporaires. Les P-DG des filiales de l'entreprise ont été d'un soutien considérable aux travailleurs en quête de titularisation. Ces derniers, s'appuyant sur les textes de lois relatifs au statut de l'employé, maintiennent la pression et semblent déterminés à se battre jusqu'au bout. Assidûment arc-boutés sur les articles 12 et 14 de la loi n° 90-11, ces «laissés-pour-compte» estiment «avoir juridiquement toute latitude d'exiger le statut de titulaire», et aucune formule alambiquée ne saurait justifier «une tergiversation de trop». Mais, à présent, le flou demeure entier. La direction générale de Sonelgaz est toujours réfractaire à cette demande. Une demande constamment renvoyée aux calendes grecques. Ce qui laisse, par contre, entrevoir une perspective de dénouement, c'est la cessation du système de filialisation renforcée par la création d'un syndicat fédérateur - la fédération susmentionnée - dirigée par un syndicaliste, Telli Achour, dont le nom se confond avec les combats syndicaux pour les droits des travailleurs. C'est ce qui nous a même été confirmé par Bounezou Idir, secrétaire général de la section syndicale et du comité de participation Sat Info. Selon ses dires, il n'y aura pas de «compression d'effectifs». D'où il se comprend que la titularisation des vacataires n'est qu'une affaire du temps. Cela, bien entendu, avec le concours de la centrale syndicale alors que son implication est attendue pour les jours à venir. Après son élection aux commandes de la fédération des travailleurs de Sonelgaz Ugta, Telli Achour va tenter de peser de tout son poids afin d'éviter aux non permanents qu'on leur taille des croupières. L'accumulation des cas de personnes détenant des contrats de travail indéterminés est due à la centralisation administrative bloquant, de fait, toute initiative venant de la part des responsables des filiales. Tout dossier doit être transféré au niveau de la direction générale, seule instance habilitée à se prononcer sur sa recevabilité ou son rejet. Un fonctionnement qui a résisté à tous les courants de contestation (non exprimée ostensiblement) chapeautés principalement par les responsables des filiales. D'un autre point de vue, Sonelgaz se doit de s'adapter aux standards internationaux. Et il va sans dire que cette démarche nécessitera «un petit ménage interne». Ce qui serait doublement bénéfique, et pour les travailleurs non permanents et pour la stabilité de l'entreprise qui s'engage progressivement dans un environnement concurrentiel.