Le siège de Djezzy C'est officiel, le groupe Vimpelcom, maison mère de Djezzy, a confirmé dans un communiqué publié le 30 janvier l'officialisation du rachat de l'opérateur de téléphonie mobile par l'Etat algérien. Une cérémonie de cession des licences d'exploitation GSM et 3G, dernière étape avant la finalisation de la transaction financière dans ses différents volets, a été organisée à Alger pour boucler la transaction économique la plus importante dans le domaine des TIC en Algérie. Comme c'était prévu, le Fonds national d'investissement (FNI) prend une part majoritaire dans Omnium Telecom Algeria (OTA: ex Orascom Algérie) pour un montant de 2,6 milliards de dollars, précise le communiqué. La signature de l'accord met un terme définitif aux litiges qui opposaient les parties impliquées et à la procédure d'arbitrage international engagée contre l'Etat algérien, précise le communiqué. La Banque d'Algérie a donc levé les restrictions d'importations et de change imposées à Djezzy, en échange du paiement de l'équivalent de 1,1 milliard de dollars au Trésor public, au titre d'une amende infligée au groupe, précise le même communiqué. Le pacte des actionnaires prévoit le maintien de Djezzy sous contrôle opérationnel de Global Telecom Holding (GTH), filiale de Vimpelcom cotée à la Bourse du Caire, selon la même source. Le P-DG de Vimpelcom, Jo Lunder, affirme que Djezzy est «mieux placé que jamais» sur le marché algérien, grâce à ce partenariat public-privé à long terme, toujours selon le communiqué. Cette transaction fait du bien au groupe mondial des télécommunications, en libérant du «cash-flow» qui permet de régler ses dettes sur d'autres opérations internationales. Plusieurs cabinets ayant été mandatés afin d'évaluer le prix d'une telle transaction. A l'époque, la cote de Djezzy était évaluée entre 6 et 8 Mds de dollars contre 2,4 Mds de dollars d'après l'Etat algérien et certains spécialistes. Après plus de quatre ans de tractations, le groupe russe Vimpelcom avait accepté finalement de céder à l'Etat algérien la majorité du capital de l'opérateur téléphonique Djezzy. En termes de gouvernance, ce pacte laisse à Vimpelcom le management opérationnel d'OTA et confère au FNI des droits de veto sur les grandes décisions stratégiques, ajoute-t-on. «Grâce à la concrétisation de cette opération et à la stabilité conférée par son nouvel actionnaire, Djezzy va pouvoir poursuivre son développement dans un marché dynamique et intensifier les investissements dans son réseau et équipements, afin d'exploiter au maximum les possibilités offertes par les évolutions technologiques récentes, et notamment la 3G», explique le ministère dans le même communiqué. Afin de permettre la réalisation de cette opération «importante pour le développement future de Djezzy et bénéfique à l'environnement économique en Algérie», selon le ministère, OTA a apporté ses activités à Optimum Télécom Algérie SPA, filiale entièrement détenue par OTA. Pour le financement de cette opération, le FNI s'est adressé le 12 novembre 2014 au marché des capitaux en Algérie et a procédé au lancement d'un emprunt obligataire d'un montant de 160 milliards DA, précise le ministère. «Cet emprunt obligataire a été clôturé le 19 novembre 2014 avec succès, dans la mesure où il a permis de réunir le montant sollicité et où il a vu la participation de plusieurs banques publiques et privées et de deux compagnies d'assurances, confirmant, ainsi, l'intérêt réservé par le marché à cette opération», est-il expliqué dans le communiqué. L'Algérie vient ainsi d'achever un «long et complexe» processus de négociations et de consultations avec la société russe VimpelCom. Ce processus avait mobilisé, depuis de nombreux mois, plusieurs cabinets conseils, notamment Shearman et Strerling LLP, pour le montage juridique de l'opération et la rédaction des accords ainsi que FTI Consulting, expert financier impliqué dans la valorisation et la négociation des aspects financiers. Le FNI avait signé en avril 2014 à Paris le contrat d'achat d'actions pour l'acquisition d'une participation de 51% dans la société OTA. Le ministère avait, par ailleurs, rassuré que la réorganisation interne de la structure de Djezzy n'aura aucun impact sur ses conditions d'exploitation et n'affectera pas les conditions d'emploi de son personnel. Cevital est quant à elle sortie du capital de l'entreprise Telecom. La société avait cédé à Vimpelcom, alors détentrice de 45,6% de Djezzy, ses 3,4% de parts pour que le groupe russe puisse obtenir une structuration de capital de 51-49. Pour ce qui est du marketing et management, Vimpelcom pourrait garder la direction dans un conseil d'administration dominé par les cadres algériens. Comme toutes les grandes entreprises étrangères présentes en Algérie, le management ne sera pas sacrifié et Vimpelcom gardera la même équipe qui dirige actuellement l'opérateur privé. Il faut rappeler que Djezzy est une entreprise de droit algérien, créée en juillet 2001, par le groupe égyptien Orascom Telecom qui avait remporté la deuxième licence de téléphonie mobile en Algérie, et ce pour un montant de 737 millions de dollars. Très vite, elle est devenue leader sur le marché de la téléphonie mobile, avec plus de 18 millions d'abonnés au mois de décembre 2014. L'opérateur a connu une croissance très forte, le premier million d'abonnés ayant été atteint en septembre 2003. Elle compte plus de 4000 employés. Djezzy est cependant à la 3e place sur le marché des abonnés 3G, dont le nombre n'atteint même pas 1 million (0.98), en dépit d'une présence dans une vingtaine de wilayas. S'il enregistre un retard sensible dans le marché 3G, où il détient 12% des parts de marché, l'opérateur Djezzy profite de ses parts de marché GSM de 47.9% pour être le prestataire leader de la téléphonie mobile en Algérie.
