La croissance ne pourra pas durer sans sécurité d'où les efforts diplomatiques de résoudre les conflits en Afrique. Il devient chaque jour évident que les efforts de l'Algérie pour régler les conflits en Libye et au Mali avec des partenaires européens sont appréciés de par le monde. C'est notamment le cas lors du colloque sur la sécurité économique et la compétitivité des entreprises en Méditerranée tenu en France auquel a notamment participé Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre française et le général David Galtier, commandant de la Zone de défense et sécurité sud pour la gendarmerie. Il y a eu aussi Eric Delbecque, chef du département sécurité économique à l'Institut national des études de la sécurité et de la justice ainsi que des entrepreneurs. L'objet du débat était l'état de la criminalité et de la sécurité économique, ce qui n'a pas empêché d'aborder le sujet de la géostratégie des pays du Bassin méditerranéen, selon le compte-rendu de la presse. Les participants sont d'accord pour dire que la solution dans les pays du Sud passe par une amélioration au niveau économique, car il existe un déficit énorme de développement économique dans cette zone. Tous soulignent qu'en 2050, un habitant sur quatre sera africain et qu'il est nécessaire pour les économistes et diplomates de procéder à une prise de conscience sur l'élan futur du continent, afin de parvenir à une coopération profonde entre l'Europe et les pays du sud de la Méditerranée. Du côté de l'Union européenne, la puissance économique affiche 450 millions d'habitants. La démographie plaide ainsi en faveur de l'alliance économique avec les pays du sud de la Méditerranée, a souligné la députée européenne Michèle Alliot-Marie lors de ce colloque sur la sécurité économique et la compétitivité des entreprises en Méditerranée. Mais la croissance ne pourra pas durer sans sécurité, d'où les efforts diplomatiques de résoudre les conflits qui n'en finissent plus en Afrique. Si tous aspirent à une sécurité en Afrique, c'est que les guerres freinent la croissance. Pourtant, en matière d'investissements étrangers, l'Afrique est la deuxième destination mondiale. D'ailleurs, le 25e sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, mi-juin 2015 en présence d'une cinquantaine de chefs d'Etat dont le Premier ministre algérien, était consacré aux questions de développement. En ce qui concerne l'investissement direct étranger, une étude réalisée par le cabinet de conseils et d'audit Ernst & Young (EY) montre que l'Afrique est la deuxième destination mondiale d'investissements étrangers, ayant attiré 17,1% des investissements directs étrangers dans le monde en 2014, contre 7,8% en 2013 après l'Asie-Pacifique. 13 projets de construction en Afrique du Nord ont attiré 40 milliards de dollars à eux seuls. Dans l'ensemble, la plupart des fonds sont allés vers des mégaprojets et 174,5 millions de dollars ont été injectés par projet en 2014, contre 67,8 millions en 2013. Ces capitaux ont permis de créer 188.400 emplois sur le continent, soit une hausse de 68%. Malgré ces indices, l'économiste, Abderrahmane Mebtoul, pense toutefois que l'Afrique, continent à fortes potentialités, a encore beaucoup à faire pour séduire les investisseurs. Sur les 501 entrepreneurs et dirigeants d'entreprises interrogés par EY pour cette enquête, 55% estiment que l'instabilité politique en Afrique reste un frein aux investissements. Viennent ensuite la corruption, la sécurité, le manque d'infrastructures, le manque de personnels compétents, l'absence de transparence en matière règlementaire et l'absence de mesures incitatives en matières fiscale et financière. Les raisons sont multiples: manque de capitaux, d'infrastructures et mauvaise gouvernance. Sans compter les taxes douanières qui coûtent très cher. Tous ces problèmes de logistique associés au manque de compétence des ressources humaines constituent un sérieux frein à la fluidité des échanges alors qu'une entreprise a besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée, selon l'économiste.