Ce sont les addictions à la cigarette et au café qui expliquent le comportement agressif des Algériens durant le mois de Ramadhan. De longues heures avant 20h. Une éternité avant la délivrance, l'appel du muezzin à la rupture du jeûne. La patience s'épuise. La colère, la nervosité et les coups de gueule se multiplient de plus en plus. Dans les places publiques, les transports, les routes automobiles prennent des airs de véritables arènes de combat. Les insultes, les cris et les altercations qui finissent hélas souvent par en arriver aux poings. Le mois de Ramadhan, au-delà de son aspect mystique abandonné, met à nu l'étendue de la dépendance des Algériens des diverses formes de drogues et de substances provoquant l'accoutumance. Pour comprendre l'impact de ces matières consommées sans modération aucune telsl que le café, la cigarette et surtout le tabac à chiquer, nous avons fait une virée et questionné des personnes dans la rue. Pour consolider nos conclusions, nous avons fait appel à un spécialiste du domaine, un neurochirurgien pour lui demander son avis sur l'effet de ces substances sur le jeûneur. Le mois de Ramadhan livre une image réelle de la cartographie de l'accoutumance des Algériens pour ces substances à effet prouvé sur le cerveau. Consommées généralement pour faire face au stress d'un quotidien tortueux, ces drogues produisent l'effet inverse durant le mois de Ramadhan. Cette période dément toutes les statistiques données jusque, là sur l'accoutumance des Algériens. L'état d'esprit agressif qui règne dans la rue en ce mois donne une autre image de l'ampleur de la frange accoutumée aux drogues. Entre ceux qui consomment le café, ceux qui sont accoutumés à la cigarette, et surtout l'écrasante majorité accoutumée au tabac à chiquer «chemma», l'on arrive à la conclusion que près de la totalité des algériens souffrent d'une accoutumance à une des substances ou à plusieurs. Ceci sans omettre de signaler la consommation généralisée du «hachich» dans certaines régions du pays que les populations arrêtent durant le mois de Raladhan. Selon Dr Mouloud Ounnoughène, neurochirurgien ces accoutumances sont en grande partie derrière le comportement agressif des Algériens durant le mois de jeûne. A parti d'un certain moment, le corps réclame la substance. Si la demande n'est pas satisfaite, il développe l'irritabilité qui grandit avec le temps qui passe. L'agressivité se répercute alors sur le comportement de l'individu dans le groupe. Alors il règne une agressivité généralisée qui se manifeste à partir de l'après-midi. Preuve à l'appui, l'Algérien redevient gentil, pieux, serviable et prodigue même des conseils à son prochain quelques minutes après la rupture du jeûne. Après l'iftar, tout le monde est beau; tout le monde est gentil. Ah! drogue quand tu nous tiens!