ArcelorMittal, c'est du passé «Cet accord permettra à la partie algérienne d'avoir le contrôle total des trois sociétés AMA, Ampta et AMT, ce qui facilitera la prise de décision et la mobilisation des moyens, notamment financiers pour assurer le succès de l'opération de revamping des installations industrielles.» C'est la fin du partenariat entre le géant mondial de l'acier et la partie algérienne représentée par l'Imétal. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, l'a annoncé hier lors de sa visite dans la wilaya de Annaba. Désormais le complexe d'El Hadjar sera totalement dirigé par Imétal qui récupère 100% du capital. «Ce n'est pas une nationalisation, ni un constat d'échec, encore moins une rupture, ArcelorMittal continuera à assurer une assistance technique. Cet accord permettra à la partie algérienne d'avoir le contrôle total des trois sociétés AMA, Ampta et AMT. Ceci facilitera la prise de décision et la mobilisation des moyens, notamment financiers, pour assurer le succès de l'opération de revamping des installations industrielles, et de redémarrage dans des conditions optimales», a indiqué le ministre. Et d'ajouter: «Cet accord permettra de stabiliser le climat social au niveau des trois sociétés, pour améliorer leur rentabilité, et maintenir les emplois.» Il explique qu'il s'agit à travers cette recapitalisation de donner un nouveau souffle au complexe d'El Hadjar, et ce, avec l'objectif d'atteindre dans une première phase une capacité de production de l'ordre de 1,2 million de tonnes par an, pour arriver à 2,2 millions de tonnes par an à l'horizon 2017. «Notre objectif est de réduire à zéro l'importation d'acier à l'échéance 2017.A cet effet un plan de restructuration et d'investissement est prévu, et repose essentiellement sur les dispositions prises par les pouvoirs publics», note le ministre. Le dit plan comprend plusieurs lignes de crédits, dont la première concerne l'exploitation et l'assainissement et se chiffre à 355 millions de dollars, elle sera suivie d'un crédit d'investissement de 600 millions de dollars. Pour sa part, la Banque extérieure d'Algérie interviendra avec un concours de l'ordre de 720 millions. Ces concours bancaires ont été mis en place pour assurer un démarrage de la zone chaude du complexe, soit celle qui renferme le haut-fourneau, en janvier 2016. Dans le même ordre d'idées, un plan de modernisation des mines de Ouenza et Boukhadra a été mis en place et ouvre une possibilité financière de 76 millions de dollars. Dans ce sens, les parties concernées visent à concrétiser cet accord dans les prochaines semaines. Ce dernier renforcera le plan de développement des trois plateformes industrielles: le complexe d'El Hadjar, la tuberie et l'exploitation minière de Tébessa. En outre, ce plan de développement s'accompagnera de mesures de facilitation, notamment en matière de réduction du taux de la TVA, de droit de douanes, et de logistique. Il s'agira dans ce sens de procéder au lancement de différents chantiers pour assurer une couverture en énergie sans faille(electricité, gaz naturel, eau). A cela s'ajoutera la réalisation d'un réseau routier à même d'assurer une connexion efficace avec les services portuaires de la wilaya de Annaba. Par ailleurs, le ministre de l'Industrie et des Mines a tenu à préciser qu'à l'issue de cet accord, aucune notion d'indemnisation n'a été retenue des deux côtés. Sur la même lancée, le ministre s'est rendu sur le site de l'Entreprise nationale de construction de matériels et équipements ferroviaires Ferrovial/Cital, où il a instruit ses dirigeants de construire une passerelle financière avec le complexe sidérurgique, dans le but d'y instaurer une solidarité qui scellera définitivement le redémarrage et la pérennité industrielle de la région. A la fin de sa visite, le ministre s'est rendu à l'usine de fabrication d'équipements électroménagers, «Rayland», un partenariat avec le géant mondial Electrolux/Arthur Martin, pour la production de réfrigérateurs à une cadence hautement industrielle.
