Un groupe d'amis fidèles et une équipe soudée autour de son directeur Son patriotisme à fleur de peau et son sens des responsabilités se conjuguent avec le penchant à la transgression à la manière de Franz Olivier Giesbert (FOG). «Le courage de dire.» Tel est le credo d'Ahmed Fattani qui préfère être désigné par le journaliste plutôt que par le DP (directeur de publication) de son actuel journal, L'Expression. Un quotidien qui fête aujourd'hui ses 15 années d'existence. Une publication qui est née immédiatement après le tumulte des années 1990 qui a vu l'Algérie sombrer, dix longues années durant, dans une longue nuit. Ce journal dont le lancement a coïncidé avec le retour de la paix et le scellement de la Réconciliation nationale, a, tel un talisman, accompagné et relaté les grandes réalisations de la nation qui s'était délivrée enfin du joug du FMI. Il s'est fait et se fait encore un devoir de défendre les symboles de la souveraineté nationale. Aussi, son premier responsable n'hésite pas, à chaque fois que cela est nécessaire, d'arranger la cravate aux aventuriers et autres personnages en mal de notoriété mal venue. N'a-t-il pas, pas plus tard que ce mardi, commis un article à propos du fameux «groupe des 19» et au titre fort percutant: «Une fetwa contre le président»? En fait, cet homme de médias est un éternel révolté et les deals mesquins ça ne le connaît pas! Mu par un esprit de justice il n'hésite pas à s'emparer de sa plume, de son clavier pour dénoncer l'arbitraire et éclairer l'opinion sur les enjeux de l'heure. Son nationalisme à fleur de peau et son sens des responsabilités, et surtout de la justice, se conjuguent avec une conception moderne du journalisme, quasiment à l'américaine. Thomas Jefferson n'avait-il pas déclaré autrefois, que s'il avait le choix entre un gouvernement sans journaux et des journaux sans gouvernement, il choisirait sans hésiter la seconde solution. Ceci pour dire que Ahmed Fattani a de tout temps préféré l'ambiance des rédactions à celle des Palais gouvernementaux et autres officines ministérielles que l'on n'a pas manqué de lui faire miroiter à un moment donné. En un mot, il est resté fidèle à sa vocation, celle d'informer. En fait, en politique Fattani est un râleur, un hurleur qui traque les fascismes là où ils se tapissent. Partageant les valeurs des intellectuels qui ont un penchant pour la transgression médiatique à la manière du journaliste français Franz Olivier Giesbert (FOG), le Don Juan de la presse française, il sait néanmoins avoir des positions fermes. Ambitieux, il a ce rare talent qu'ont les grands hommes politiques, de «savoir parler à la caméra». Lorsqu'il est invité à s'exprimer à l'écran pour commenter les questions de l'heure, ses interventions font systématiquement mouche et ne passent jamais inaperçues, puisqu'elles ont le mérite de marquer les esprits. A propos de télévision, rappelons que ce gourou de la communication a souvent nourri le projet de lancer sa propre chaîne TV. Ce fondateur des quotidiens Liberté, et L'Expression a déjà finalisé, depuis longtemps d'ailleurs, ledit projet. L'étude de faisabilité ayant été confiée à un bureau d'études international. La grille de la chaîne comportant plusieurs plages horaires de divertissements, d'émissions sportives et culturelles. Ahmed Fattani a en outre envisagé le lancement d'une radio FM installée à Alger et destinée à un large spectre d'auditeurs. C'est que l'homme de communication qu'il incarne sait le pouvoir de l'image et du son sur la société. Eternel révolté contre les fanatismes de tous bords, il ne manque pas, à chaque fois que nécessaire de rendre hommage aux martyrs de la liberté d'expression, à l'instar de celui qu'il a consacré au défunt Ismaïl Yefsah sous le titre: L'ange poignardé. Ainsi, le 22 octobre dernier, et alors que l'on célébrait la Journée nationale de la presse, Ahmed Fattani a rendu un vibrant hommage à ce journaliste assassiné en octobre 1993 par les hordes terroristes. «Je me rappelle qu'on se voyait souvent au 37 rue Larbi Ben M'hidi, adresse du siège du journal Liberté que je dirigeais à l'époque. Ismaïl Yefsah était un touche-à-tout. Nous avions à aborder la situation sécuritaire, les problèmes politiques, autant que les desseins inavoués des islamistes au tout début des années 1990», avait-il alors évoqué. A Liberté autant qu'à L'Expression Ahmed Fattani a su à chaque fois imprimer sa marque de fabrique aux éditions. A L'Expression, il réédite d'ailleurs chaque jour son approche de l'art d'informer le citoyen. En grand professionnel, on lui reconnaît son aptitude à savoir cibler son lectorat en créant des rubriques qui sont restées dans l'histoire comme le Radar par exemple, sinon les belles feuilles qui relatent le feuilleton des gens et des faits sous la «Chronique du temps qui passe». C'est justement grâce à cette maîtrise, ajoutée à un sens inné du management rigoureux qu'il a pu placer L'Expression, plus jeune de moitié que les mastodontes de la presse nationale, dans le peloton de tête des publications les plus lues dans le pays et ailleurs. Des études et des sondages attestent de cette formidable ascension. Dans le tumulte des jours, et en capitaine aguerri, Ahmed Fattani a toujours su tenir la barre et négocier les récifs afin de regagner des rivages plus sereins.