A l'issue du dépouillement, il n'y avait aucun candidat élu au 1er tour. Le 1er tour du renouvellement du Conseil de l'Ordre d'Alger a débuté jeudi matin, dans une atmosphère bon enfant, l'ordre, la discipline, le respect de l'éthique et surtout le respect des prétendants. Pour rappel, le 6 janvier 2005, tard dans la soirée, la commission chargée de l'organisation des élections du barreau avait annulé l'opération car elle avait constaté l'absence de documents administratifs devant servir à valider le scrutin. Le bâtonnier Laouar avait même poussé la rigueur en certifiant que la décision de la commission n'était nullement motivée par une pratique frauduleuse, indigne des «robes noires». Mieux, cette même commission avait tracé, la veille du scrutin du 27 janvier, des règles visant à assurer une bonne marche des opérations de vote. C'est ainsi que durant toute la journée du jeudi et en vue de sauvegarder l'équilibre et l'égalité des chances entre tous les candidats, toute personne n'étant pas concernée par le vote, était «persona non grata». Les attroupements dans les bureaux de vote étaient proscrits. Chaque candidat a joué le jeu, laissant les «armes au vestiaire». Personne ne pouvait se permettre de continuer la campagne arrêtée la veille dès 18h. Et c'est là un point «rose» de cette journée, tout électeur ayant accompli son devoir devait quitter aussitôt le bureau. En outre, aucune autorisation de voter ni dérogation, n'ont été délivrées ce jeudi. Le hic, c'est qu'à 8h30, les portes étaient encore fermées. Et lorsqu'on les ouvrit, la Sonelgaz fit des siennes. La panne durera 45 minutes. Le scrutin avait déjà commencé. Me Zerouki débutait les hostilités en surveillant de près les cinq bureaux de vote. Me Guerbouha faisait les mille pas. Me Boudissa reçut Loucif Hamani qui laissa échapper: «Je viens rendre à Yehia ses encouragements sur le ring des années 80». L'as du noble art quitta aussitôt le Palais de justice. Me Chorfi, candidat, vota et regagna le 1er étage pour une audience criminelle présidée par Karkar qui faisait fi du brouhaha des «salles des pas perdus». Me Behadadi jouait la sérénité. Il y avait de quoi. Me Bergueul entre en trombe. Il n'a pas fini de jouer à l'opposant à l'arbitraire. Tout comme Yahia Chérif. Les Seddouki, Yahia-Messaoud, Ablaoui Chelouche, Silini, Djediat, Fourrar, Lakhlef et autres Chaïb, Nadjette Kaci Ouardia, Abdelouaheb, Menaceur, Fodil, avaient l'oeil sur tout et sur tous. L'ambiance était franchement agréable. Et quand vers les 17 heures le scrutin du 1er tour fut clos, tout un chacun espérait franchir ce cap, surtout les ténors qui demeuraient imperturbables. A l'issue du dépouillement, il n'y avait aucun candidat élu au 1er tour. Ballottage! «C'est très bien pour la démocratie et tous les barreaux d'Algérie vont en tirer les conséquences. Ce qui est certain, c'est que la commission est heureuse du bon déroulement de ce 1er tour», a dit, le sourire illuminant le visage bas, le bâtonnier Laouar, président de la commission chargée des élections.