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Autopsie d'un marché parallèle
FLAMBEE DU COURS DE CHANGE
Publié dans L'Expression le 14 - 12 - 2016

Le dinar connaît face à l'euro une plongée historique
Les lois économiques sont insensibles aux slogans politiques et aux mesures bureaucratiques.
Comment expliquer qu'un euro se cote sur le marché parallèle en ce mois du
12 décembre 2016, environ 186 dinars un euro et 168 dinars un dollar, un important écart avec le marché officiel 118 dinars un euro et 111 dinars un dollar?Ne s'oriente-t-on pas vers 200 dinars un euro avec inévitablement un impact inflationniste du fait que les prix s'alignent souvent sur ceux du marché parallèle, accentué par la baisse des recettes des hydrocarbures? Cela ne renvoie-t-il pas au niveau de production et de productivité, aux mesures bureaucratiques sans vision stratégique, l'illusion tant monétaire que mécanique, qui a accru la méfiance vis-à-vis de la monnaie nationale? Les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques, accentuées par la baisse des recettes des hydrocarbures. Créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu'en 1973, 1 dinar pour 1 franc, et par rapport au dollar 1 dinar pour 5 dollars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l'évolution d'un panier de 14 monnaies. Le 12 décembre 2016, la cotation du dinar approche 111 dinars un dollar et 118/119 dinars un euro au cours officiel, un écart de 57% en référence au marché parallèle et un dérapage d'environ 60% par rapport aux années 2010. Cela accentue le processus inflationniste du fait que 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées proviennent de l'extérieur, avec le risque d'une inflation à deux chiffres fin 2016, en cas de baisse du cours des hydrocarbures l'Etat ne pouvant plus subventionner. C'est que la valeur du dinar est fonction de la confiance et d'une économie productive. L'économie algérienne étant une économie fondamentalement rentière, cela contredit les lois élémentaires de l'économie où toute dévaluation en principe devrait dynamiser les exportations.
Perpétuel bouleversement
On constate paradoxalement que lorsque le cours du dollar baisse et le cours de l'euro est en hausse, la Banque d'Algérie fait glisser le dinar (évitant de parler de dévaluation) pour des raisons politiques, à la fois le dinar par rapport tant au dollar que vis-à-vis de l'euro alors que le dinar dans une véritable économie de marché devait s'apprécier par rapport à la monnaie dévaluée. Pourquoi cet artifice comptable? La raison essentielle est qu'en dévaluant le dinar par rapport au dollar, nous aurons une augmentation artificielle de la fiscalité des hydrocarbures qui fluctue, en fonction des cours, entre 60/70% du total fondement d'une économie rentière. Car les recettes des hydrocarbures sont reconverties en dinars, passant par exemple de 70 dinars à 105 dinars un dollar actuellement. Il en est de même pour les importations libellées en monnaies étrangères, les taxes douanières se calculant sur la partie en dinars, cette dévaluation accélérant l'inflation intérieure. D'une manière générale, les investisseurs tant étrangers que locaux se méfient d'une monnaie administrée faible.
La valeur réelle de la monnaie, qui n'est qu'un signe, un moyen d'échange (les tribus d'Australie utilisaient les barres de sel comme monnaie d'échange) où nous sommes ensuite passés de la monnaie métallique aux billets de banque, puis aux chèques et ensuite à la monnaie électronique. Thésauriser ne crée pas de valeur. C'est le travail par l'innovation continue, s'adaptant à ce monde de plus en plus interdépendant, turbulent et en perpétuel bouleversement qui est la source de la richesse d'une nation. La valeur de la monnaie dépend de la confiance en le devenir de l'économie et du politique, de la production et de la productivité, comme nous l'ont montré les analyses des classiques de l'économie sur «la valeur». En fait, l'essence de cette situation réside dans les dysfonctionnements des différentes structures de l'Etat du fait de l'interventionnisme excessif de l'Etat qui fausse les règles du marché ce qui contraint les ménages et opérateurs à contourner les lois et les règlements. Ainsi, lorsque les autorités publiques taxent (fiscalité excessive) et réglementent à outrance ou en déclarant illégales les activités du libre marché, elles biaisent les relations normales entre acheteurs et vendeurs. En réaction, les acheteurs et vendeurs cherchent naturellement les moyens de contourner les embûches imposées par les gouvernements. Quelles sont les raisons de la dévaluation du dinar sur le marché parallèle? J'en recense sept. Premièrement, l'écart s'explique par la diminution de l'offre du fait que la crise mondiale, combinée avec le décès de nombreux retraités algériens, a largement épongé l'épargne de l'émigration. Cette baisse de l'offre de devises a été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne locale qui fait transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie. La reconversion de l'argent de la corruption, jouant sur la distorsion du taux de change en référence à l'officiel (vous me facturez 150 dinars un dollar au lieu d'une marchandise achetée 100 avec la complicité d'opérateurs étrangers, opérations plus faciles et plus rapides dans le commerce) montre clairement que le marché parallèle de devises est bien plus important que l'épargne de l'émigration permettant des chats d'immobiliers qui expliquent la flambée des prix, notamment dans les grandes agglomérations et même dans des zones semi-urbaines. Ces montants fonctionnant comme des vases communicants entre l'étranger et l'Algérie, renforcent l'offre. Il existe donc un lien dialectique entre ces sorties de devises dues à des surfacturations et l'offre, sinon cette dernière serait fortement réduite et le cours sur le marché parallèle de devises serait plus élevé, jouant donc, comme amortisseur à la chute du dinar sur le marché parallèle. Deuxièmement, la demande provient de simples citoyens qui voyagent: touristes, ceux qui se soignent à l'étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l'allocation devises dérisoire. Mais ce sont les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent elles aussi aux devises du marché noir étant importateurs de services.
Des opérateurs au marché parallèle
Majoritairement elles exportent des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique telle qu'appliquée en Turquie, au Maroc ou en Tunisie. Troisièmement, la forte demande provient de la sphère informelle qui contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation (avec une concentration au profit d'une minorité rentière) et 65% des segments des différents marchés; fruits/légumes, de la viande rouge /blanche- marché du poisson, et à travers l'importation utilisant des petits revendeurs le marché textile/cuir. Car il existe une intermédiation financière informelle loin des circuits étatiques. Au niveau de cette sphère qui est le produit de la bureaucratie, tout se traite en cash favorisant des liens dialectiques avec certains segments rentiers favorisant l'évasion fiscale et la corruption que l'on ne combat pas par des actions bureaucratiques. Quatrièmement, l'écart s'explique par le passage du Remdoc au Credoc crédit documentaire (expliquant les mesures d'assouplissement) en 2013 qui a largement pénalisé les petites et moyennes entreprises représentant plus de 90% du tissu industriel en déclin (5% dans le PIB). Le Crédoc n'a pas permis de juguler comme cela était prévu la hausse des importations qui ont doublé depuis 2009, a renforcé les tendances des monopoleurs importateurs où selon l'officiel 83% du tissu économique global est constitué du commerce et des petits services à faible valeur ajoutée. Nombreuses sont les PME/PMI qui, pour éviter les ruptures d'approvisionnement, ont dû recourir au marché parallèle de devises. Le gouvernement a certes, relevé par le passé à 4 millions de dinars, au cours officiel, la possibilité du recours au paiement libre pour les importations urgentes de matières premières ou pièces de rechange, mais cela reste insuffisant, expliquant les mesures d'assouplissement prévues dans la loi de finances 2017. Cinquièmement, beaucoup d'opérateurs étrangers, mais également nationaux utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien a droit à 7200 euros par voyage transféré, utilisant ses employés algériens pour augmenter le montant. Sixièmement, l'écart s'explique par la faiblesse de la production et la productivité, l'injection de monnaie sans contreparties productives engendrant le niveau de l'inflation et donc la dépréciation du dinar. Selon un rapport de l'Ocde, la productivité du travail de l'Algérie est une des plus faibles au niveau du Bassin méditerranéen. Le tissu industriel que certains voudraient redynamiser, sans vision stratégique, selon l'ancienne vision mécanique, sans tenir compte des nouvelles mutations technologiques et managériales mondiales est une erreur stratégique que l'Algérie risque de payer très cher à moyen terme. L'industrie représentant moins de 5% du PIB et sur ces 5%, plus de 95% sont des PMI/PME non concurrentielles, des surcoûts dévalorisant indirectement la valeur du dinar. A cela s'ajoute la non-proportionnalité entre la dépense publique et le faible impact, le taux de croissance moyen n'ayant pas dépassé 3%(il aurait dû dépasser les 10%) est source d'inflation et explique la détérioration de la cotation du dinar (déséquilibre offre/demande que l'on supplée par une importation massive) sur le marché libre par rapport aux devises que la Banque d'Algérie soutient artificiellement grâce aux recettes d'hydrocarbures. Si les réserves de changes tendaient vers zéro, l'euro sur le marché libre s'échangerait à plus de 300 dinars et le change officiel fluctuerait entre 200/250 dinars un euro, d'où l'importance d'un endettement extérieur ciblé concernant uniquement les activités productives afin d'éviter un épuisement des réserves de changes qui tiennent la valeur du dinar à plus de 70%. Septièmement, pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, l'Algérien ne place pas seulement ses actifs dans le foncier, l'immobilier ou l'or, mais une partie de l'épargne est placée dans les devises. De nombreux Algériens profitent en effet de la crise de l'immobilier, notamment en Espagne, pour acquérir appartements et villas dans la péninsule Ibérique, en France et certains aux USA et en Amérique latine sans compter les paradis fiscaux. C'est un choix de sécurité dans un pays où l'évolution des prix pétroliers est décisive. Face à l'incertitude politique et la psychose créée par les scandales financiers, beaucoup de responsables vendent leurs biens pour acheter des biens à l'étranger. Egalement beaucoup de ménages se mettent dans la perspective d'une chute des revenus pétroliers, et vu les fluctuations erratiques des cours de l'or, à la baisse depuis l'année 2013, achètent les devises sur le marché informel.
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