L'attaque d'une mosquée chiite de Kaboul par des hommes armés vendredi a fait 40 morts, selon un nouveau bilan au lendemain du drame, alors que commençait l'enterrement des victimes tuées en pleine prière du vendredi. «Le dernier bilan en date des hôpitaux de Kaboul fait état de 28 personnes tuées dont trois femmes, et environ 50 blessés, dont plus d'une douzaine de femmes et d'enfants», a déclaré Mohammad Ismail Kawoosi, un porte-parole du ministère de la Santé. L'attaque, commise dans une mosquée du nord de Kaboul par plusieurs hommes munis d'explosifs et de couteaux, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Elle a duré plusieurs heures. Les assaillants ont été abattus, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur. «Un policier et un membre des forces spéciales ont aussi été tués», a-t-il dit. Hier, les proches et amis des personnes tuées ont transporté un à un les cercueils jusqu'au cimetière. «Ce n'est pas la première fois (qu'une telle attaque a lieu), cela ne cesse d'arriver. Le gouvernement a échoué à assurer la sécurité. Aujourd'hui encore, au cours de cette cérémonie, les gens ont peur que quelque chose arrive», a déclaré Hussain Ali, qui a perdu un ami dans la mosquée. Cette attaque est intervenue trois jours après l'annonce par le président américain Donald Trump du maintien et du possible renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan à hauteur de plusieurs milliers d'hommes. Les taliban leur ont en retour promis un combat acharné «tant qu'il y aura un seul soldat américain sur notre sol, et qu'ils continuent à nous imposer la guerre». Ils ont revendiqué deux jours plus tard un attentat à la voiture piégée qui a fait cinq morts dans le sud du pays. La situation sécuritaire s'est fortement dégradée ces derniers mois à Kaboul et la communauté chiite, fréquemment visée ces derniers mois, accuse les forces de l'ordre de ne pas savoir la protéger. Le 24 juillet, l'explosion d'une voiture piégée avait déjà tué au moins 27 personnes et fait plus de 40 blessés dans le quartier de la communauté hazara chiite. L'attaque avait été revendiquée par les taliban.