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Une immortelle algérienne
ASSIA DJEBAR À L'ACADEMIE FRANÇAISE
Publié dans L'Expression le 18 - 06 - 2005

L'élection de l'écrivaine algérienne Assia Djebar à l'Académie constitue une grande consécration pour la culture algérienne.
Ecrivaine de talent, cinéaste visionnaire, militante pour la démocratie et pour les droits des femmes, connue pour son engagement pour les causes justes, la romancière algérienne, Assia Djebar, née Fatma Zohra Imalyène, 68 ans, a été élue jeudi à l'Académie française, au fauteuil du Professeur Georges Vedel, décédé en 2002. L'admission de Mme Djebar dans la prestigieuse institution française, est une première dans les annales pour un auteur et intellectuel maghrébin ou arabe. Assia Djebar rejoint ainsi, au panthéon de la connaissance et du savoir, une autre personnalité africaine, le défunt et ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor.
Cet admission n'est pas le fait du hasard et est la résultante d'un travail de longue haleine étalé sur plus de quarante ans, consacré tant à la littérature, au cinéma, à la lutte pour le droit des femmes et de l'égalité entre les sexes, qu'à la promotion de la francophonie, en sus d'une maîtrise parfaite de la langue arabe. En dépit des réactions mitigées des milieux officiels au lendemain de cette élection historique de Mme Djebar au sein de l'Académie française, cette admission n'en reste pas moins une grande victoire pour l'intelligentsia algérienne qui, durant toutes ces années, a combattu pour le droit à la différence et à la création intellectuelle, littéraire et artistique, que traduit merveilleusement l'oeuvre généreuse d'Assia Djebar qui transcende les faux clivages, notamment arabe-français.
C'est encore l'hommage que lui rend le président français, Jacques Chirac, selon lequel Assia Djebar est «un témoin privilégié de l'histoire de son pays, évoluant avec lui, passant de l'écrivain nationaliste durant la guerre, à la militante des revendications démocratiques, notamment des femmes après l'indépendance, à la tragédie des années de terrorisme des années 90 pour enfin aboutir à l'universalisme avec ses derniers écrits», qui résume le mieux la dimension de la nouvelle immortelle.
En effet, Mme Djebar, dont l'oeuvre littéraire est traduite en plus de 20 langues, a atteint à l'universel, en ayant su transposer le vécu algérien car, écrite en français, cette oeuvre humaniste reste profondément imprégnée de l'âme algérienne, restituant le terroir algérien, comme le montre si bien son oeuvre cinématographique, ou ses pièces théâtrales. Comme beaucoup d'écrivains algériens des années charnières, 1950-1960, tels Mohamed Dib, Malek Haddad, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Assia Djebar, issue de l'école française, langue dans laquelle elle s'est fait connaître et fait apprécier ses premiers récits littéraires, a été marquée par le vécu algérien et singulièrement par la guerre de Libération qui fondera le socle de son oeuvre littéraire. Son premier, roman, La Soif sortie en 1956 annonçait déjà la trame d'une grande romancière. A l'instar de beaucoup d'Algériens scolarisés à cette époque, Assia Djebar a arrêté ses études après avoir pris part à la grande grève nationale des lycéens et étudiants algériens en janvier 1957 en protestation contre les exactions de l'armée française contre la population. Assia Djebar a aussi été la première femme algérienne à être admise à l'Ecole normale supérieure de Paris, en 1955. Coup sur coup, entre 1958 et 1962, Assia Djebar, publie Les impatients, Les Alouettes naïves, et surtout en 1962 Les enfants du nouveau monde, où déjà l'auteur annonce la couleur, par le combat pour le changement politique et pour le droit pour les femmes de l'héroïne de son roman. Viennent par la suite, Rouge l'aube (une pièce de théâtre, 1967), L'Amour, la fantasia, Femmes d'Alger dans leurs appartements dans les années 1970. Le talent de Mme Djebar s'exprime également dans le cinéma où elle a produit l'admirable film La Nouba des femmes du Mont Chenoua dont l'action se situe sur le territoire de sa Cherchell natale, complété par La Zerda ou le chant de l'oubli. La Nouba des femmes... a reçu en 1979 le prix de la Critique internationale au festival de Venise. Réagissant à cette distinction, le président français a encore estimé qu'«en accueillant Assia Djebar, l'Académie française distingue l'auteur d'une oeuvre généreuse et humaniste, une femme de coeur et d'engagement, qui a choisi d'habiter magnifiquement notre langue» affirmant «c'est à l'égard de l'Algérie un nouveau témoignage de la profonde amitié de la France et des Français».
La nouvelle académicienne très émue a, pour sa part, estimé qu'elle ne se considère pas comme un symbole, soulignant «je ne suis pas un symbole. Ma seule activité consiste à écrire. Chacun de mes livres est un pas vers la compréhension de l'identité maghrébine, et une tentative d'entrer dans la modernité». «Comme tous les écrivains, j'utilise ma culture et je rassemble plusieurs imaginaires», indique la romancière algérienne qui devient la première personnalité maghrébine à siéger sous la coupole, parmi les 40 immortels de l'Académie française dont trois femmes.
Assia Djebar espère par ailleurs, que cette élection facilitera, «de l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie mais aussi au Maroc et en Tunisie, la traduction en arabe de tous les auteurs francophones, pas seulement de mes livres».


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