Le lieu de l'attentat L'attentat est intervenu au lendemain de l'émission Ness Nesma, sur Nesma TV, à laquelle participait le porte-parole de la Garde nationale et colonel-major, Khalifa Chibani, pour faire un bilan de la lutte contre le terrorisme en Tunisie durant la période du 1er janvier au 30 septembre 2017. Un nouvel attentat a eu lieu hier à Tunis, devant le siège de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Deux policiers ont été agressés à l'arme blanche, et selon le communiqué du ministère de l'Intérieur tombé peu après, un takfiriste a poignardé un officier au niveau du cou et le deuxième au niveau du front, non loin du musée du Bardo où a eu lieu précédemment un sanglant attentat. L'un des policiers, ont précisé les autorités tunisiennes, est actuellement en soins intensifs à l'hôpital de la Rabta tandis que le deuxième a reçu des soins, et son état a été jugé rassurant. Le terroriste en question, après avoir été arrêté, a avoué qu'il avait adopté la pensée takfiriste depuis trois ans au moins et il n'a pas caché qu'à ses yeux les forces de l'ordre apparaissaient comme des «taghouts», c'est- à-dire des tyrans. Très vite, d'autres informations ont été diffusées, notamment celles qui émanent de source sécuritaire qui affirme que l'auteur de cette agression à l'arme blanche planifiait depuis quelque temps son action, étudiant le lieu et les conditions avant de passer à l'acte. Les premiers éléments recueillis par les enquêteurs ont en outre fait ressortir que l'individu était accompagné par une deuxième personne au moment même où il a perpétré son attaque. Surtout, les forces de sécurité ont saisi en sa possession une liste de personnalités politiques qu'il prévoyait vraisemblablement d'assassiner. Cette information revêt une importance cruciale parce qu'elle rappelle l'attaque subie voici un an environ par des éléments de la Garde présidentielle dans le vieux Tunis. D'autres sources proches du ministère tunisien de l'Intérieur ont confirmé que l'officier atteint au cou et à la gorge par l'agresseur takfiriste serait dans un état très critique, son pronostic vital étant engagé. De source médicale, il ressort que la victime a dû subir dans l'après-midi une opération très délicate, dans ce même hôpital de la Rabta. Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem, s'est rendu hier au chevet des deux policiers blessés. M. Brahem s'est déplacé ensuite, en compagnie de cadres sécuritaires, sur les lieux de l'agression. L'attentat est intervenu au lendemain de l'émission Ness Nesma, sur Nesma TV, à laquelle participait le porte-parole de la Garde nationale et colonel-major, Khalifa Chibani, pour faire un bilan de la lutte contre le terrorisme en Tunisie durant la période du 1er janvier au 30 septembre 2017. M. Khalifa Chibani a révélé à cette occasion que «la plupart des actes terroristes déjoués par la Garde nationale ont été commandités par le groupe terroriste Katibat Okba Ibn Nafaâ, affilié à l'organisation d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Les menaces provenant de ce groupe terroriste sont beaucoup plus nombreuses que celles de Daesh» a ainsi expliqué le colonel-major qui a énuméré le nombre d' arrestations de terroristes, entre le 1er janvier et le 30 septembre 2017, comme suit: «522 affaires terroristes ont été directement découvertes et traitées par la Garde nationale. 694 terroristes ont été arrêtés dont deux algériens, 94 réseaux d'acheminement dans les foyers de tension ont été démantelés et 65 personnes ont été arrêtées. Il y a eu des saisies de kalachnikovs, de bombes artisanales et de grenades...».C'est surtout au Kef, à Jendouba et aux monts Châambi et Sammema que les terroristes opèrent. Khalifa Chibani a souligné qu'il ne fallait pas céder à la panique à cause du nombre de ces arrestations qui est «à la fois ordinaire, mais aussi synonyme de danger réel». Par ailleurs, on apprend de source judiciaire que le tribunal qui instruit le procès des auteurs de l'attentat du musée du Bardo a refusé mardi soir toutes les demandes de libération des accusés dans cette affaire et qu'il a décidé le report de la session criminelle à une date ultérieure sans autre précision. Rappelons que l'attentat du musée du Bardo, perpétré le 18 mars 2015, avait fait 22 victimes de différentes nationalités.