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"SOS" lait en sachet!
LA PENURIE S'INTENSIFIE À TRAVERS LE PAYS
Publié dans L'Expression le 22 - 11 - 2017


Revoilà les queues
Les Algériens ont l'impression d'être revenus trente ans en arrière. Ce n'est pas à cause des Stan Smith qui sont revenus à la mode, mais de chaînes humaines pour espérer avoir un...sachet de lait. Un air amer d'une époque bien révolue...
8 h du matin, Mouloud est fonctionnaire. Il vient de déposer ses deux enfants à l'école. Mais depuis presque un mois, au lieu d'aller directement au travail, il doit faire une halte chez le commerçant du quartier dans l'espoir de pouvoir acheter un petit...sachet de lait! «Un arrêt où je dois faire la queue pendant presque une heure sans être sûr de repartir avec ce fameux trésor'», assure-t-il avec beaucoup de désespoir. «Je n'ai pas le choix! C'est ça ou mes enfants n'ont rien à boire le matin. Le lait en brique est au-dessus de mes moyens. Un litre en brique est l'équivalent de quatre sachets de lait. Je ne peux supporter cette dépense, surtout avec l'inflation actuelle qui frappe les autres produits», soutient-il en précisant qu'il se relaye avec l'un de ses collègues pour cette «périlleuse» mission. «Un jour, c'est moi qui fait la chaîne et lui me couvre au boulot et le lendemain c'est le contraire. Le problème c'est que les commerçants n'acceptent de vendre que quatre sachets de lait par personne. Ce qui fait que l'on se retrouve avec deux chacun», raconte-t-il avec écoeurement. Mouloud qui habite à Bachdjerah (banlieue sud-est d'Alger) n'est pas un cas isolé! Depuis la rentrée, une nouvelle pénurie de lait frappe le pays! Ces derniers jours, cette pénurie s'est intensifiée au point où les citoyens ont lancé un «SOS» pour retrouver ce produit de très large consommation. En effet, dans plusieurs wilayas du pays, les citoyens ont fait part de leur désarroi face à la rareté de ce sachet qui est plus que vital. Les files d'attente devant les magasins ont même refait leur apparition donnant un petit air nostalgique de l'époque du socialisme...Ainsi, la population des quartiers touchés par ces tensions s'astreint à un parcours du combattant quotidien pour trouver un sachet de lait que l'on ne peut obtenir qu'après une attente éprouvante dans de longues files formées devant les épiceries de quartiers, parcimonieusement approvisionnées. Comme à époque des Souks El Fellah, ces interminables queues ont même provoqué des rixes à l'entrée de ces magasins!
«Maârifa», deal ou marché noir...
Certains commerçants exigent, comme à l'époque du diktat des chefs de rayons de Souks El Fellah, que l'achat du lait soit accompagné par un autre produit. «Je me suis accroché avec l'épicier du quartier qui m'a conditionné la vente du lait en sachet par l'achat d'un kilo de lentilles», raconte Farid, habitant d'un quartier populaire d'El Harrach. «Malgré ma colère et mon insistance, il n'a rien voulu savoir. J'ai dû prendre ce kilo de lentilles», ajoute-t-il résigné car il sait que s'il n'accepte pas le deal il retournera chez lui bredouille.
Surtout que Farid n'a pas de «maârifa» (piston) chez le commerçant du coin. Car, en plus de la vente par concomitance, cette rareté a fait que le lait se vend désormais sous la table. Les commerçants ne le vendent qu'aux «clients». Si vous ne faites pas partie de ces «privilégiés» on vous dira de revenir demain...Ce qui fait le bonheur de certains jeunes qui se sont transformés en vendeur, au noir de sachets de lait. A Oran, par exemple, il est cédé à plus de 50 dinars le sachet soit le double. «Ils s'entendent avec certains distributeurs qui leur vendent tout leur stock et eux le revendent au prix fort. ça reste moins cher que le lait en brique...», confie un commerçant. Une situation honteuse pour l'Algérie de 2017, mais exceptionnelle! Les pénuries de lait sont devenues chroniques ces dernières années, sans que le gouvernement ne trouve une véritable solution pour y remédier. L'année dernière, après la crise de la même ampleur, une enquête avait été diligentée par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Cette enquête aura finalement accouché d'une souris alors que tout le monde attendait que des têtes tombent! «La perturbation de la distribution du lait en sachet n'est pas due à une réduction des quotas de poudre de lait, mais a été provoquée par certaines laiteries suite à une enquête ayant constaté des irrégularités», avait indiqué le directeur général de l'Onil, Fathi Messar en accusant les laiteries de faire de la spéculation. Auparavant, le ministère du Commerce avait accusé les citoyens à cause de leur manque de culture de consommation. «Il n' y a pas de culture de la consommation chez les citoyens. Allez, vérifier les congélateurs des foyers, vous les trouverez pleins de sachets de lait. Ils en achètent plus que leur consommation et les congèlent», avait justifié un responsable de ce ministère après avoir au préalable mis en cause le réseau de distributeurs qui jouait à la spéculation.
Les raisons d'une pénurie
Cette fois, des producteurs de lait, contactés hier par téléphone et qui ont requis l'anonymat, affirment que cette crise n'a pour seule cause la situation économique du pays et la réduction des importations de poudre de lait. «On savait que cette situation allait arriver. Les autorités ne peuvent pas toucher directement aux subventions de ce produit de large consommation, mais les réduisent en diminuant les importations de la poudre de lait», confie le patron d'une grande laiterie privée. Il faut dire que cette situation était attendue puisque dans le cadre de la politique d'austérité, l'Etat a diminué ses importations en poudre de lait. D'ailleurs, le mois de septembre dernier le représentant des distributeurs de lait pasteurisé, Amin Belour avait prévu la situation actuelle. Il avait expliqué que cela était dû aux mesures prises, l'année dernière, par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Cet organisme, avait -il ajouté, a porté un sévère coup à la capacité de production en réduisant la quantité de la poudre de lait importée de 1500 à 1200 tonnes. Une situation qui fait certes, du bien aux finances du pays, mais «noie» encore plus les couches fragiles de la société. Eh oui, en 2017, au lieu de travailler, le citoyen est encore obligé de passer sa journée à monter une «stratégie militaire» pour pouvoir ramener du lait à ses enfants le soir en rentrant...


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