Plus de 500 enfants handicapés seront sacrifiés à l'issue de cette décision Encore une fois, l'appel de détresse lancé par le collectif du paramédical et administratif de la clinique d'orthopédie d'El Harrach reste sans écho. Un silence qui pèse lourd et qui a suscité des inquiétudes et un désarroi sans fin. Cette structure relevant de la sécurité sociale (Cnas) sous l'égide du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, est sous la menace imminente de démolition. Cette décision, prise par la direction générale de la Cnas, a paralysé les activités chirurgicales qui touchent plus de 2000 malades dont 500 enfants nécessitant un suivi permanent. Il convient de signaler que cette clinique hautement spécialisée dans l'orthopédie (EHS) est la seule en Algérie. Les responsables de la Cnas qui ont pris cette décision ont tenu, néanmoins, à tranquilliser les travailleurs quant à leur volonté d'édifier une autre structure en lieu et place. Seulement, les travaux de réalisation dureront 36 mois. C'est un délai trop long pour les malades hospitalisés en l'absence de telles structures d'accueil. Face à cette situation qui s'est transformée en bras de fer avec la Cnas, les travailleurs s'interrogent sur l'origine de cette décision subite. «Nous vivons depuis une année dans une situation dramatique et incertaine, pour laquelle nous nous trouvons confrontés à notre direction générale (Cnas), laquelle a pris la décision de procéder à la fermeture et à la démolition de notre clinique, touchée par le séisme du 21 mai 2003. Une décision prise deux ans après la catastrophe... Notre direction demande le redéploiement des travailleurs vers la structure de Baraki qui, signale t-on, n'est pas près d'accueillir les malades. souligne le secrétaire général du syndicat de l'EHS. Ce dernier ajoute que des travaux de confortement tels que préconisés par le CTC (Contrôle technique de construction) concernant certaines parties de la bâtisse jugées sensibles, peuvent faire l'objet de confortement tout en maintenant l'activité médico-chirurgicale de la clinique. Dans ce sens, les travailleurs ont déclaré que plusieurs correspondances ont été adressées à la direction générale demandant la réhabilitation des services médicaux, à l'instar des autres établissements situés dans la commune et qui ont été aussi classés orange 4 par le CTC, affirment les travailleurs qui ajoutent, par ailleurs, que plusieurs solutions ont été proposées en échange, pour éviter une démolition pure et simple. Et pour parer à cette mesure qu'ils qualifient d'extrême, les travailleurs exigent une contre-expertise effectuée par un bureau d'études indépendant. Afin d'assurer la continuité des services, ils réclament le confortement et le réaménagement de la structure, service par service, sans l'arrêt de l'activité médico-chirurgicale dont dépendent des centaines de malades, actuellement sur liste d'attente et qui espèrent une prise en charge. «Nous avons souffert pendant plus de 15 ans de la mauvaise gestion de l'ancienne directrice. Nous avons mené une bataille pour la faire partir afin que la paix règne dans cette structure. Apparemment, notre clinique est visée par certains responsables qui abusent de leur pouvoir sans même se soucier de l'avenir des malades et des travailleurs» déclare un grand chirurgien qui affirme en outre, que la démolition déstabilisera aussi les locataires qui occupent les logements de fonction puisque aucune promesse de relogement ne leur a été donnée. Pour sa part, Mme Atika Mammeri, présidente des associations des handicapés moteur, n'a pas manqué l'occasion pour exprimer sa colère et surtout sa déception concernant cette précipitation de démolition, après deux ans de silence, malgré les divers courriers établis pour trouver des solutions adéquates et éviter encore une fois de sacrifier les 500 enfants handicapés traités au niveau de cette structure. Malheureusement, nos tentatives de prendre attache avec les responsables de la Cnas pour de plus amples informations sont restées vaines.
