La commune de Staoueli (wilaya d'Alger) est bien lotie dans bien des domaines. Mais dans celui de la santé, c'est un exemple, car l'hôpital de rééducation fonctionnelle du coin est un véritable bijou et son genre est unique. Il se trouve à 4 km de Staouéli et à 1 km de Zéralda, deux espaces verts géants et féeriques, avec en plus le bord de la Méditerranée et ses mille plaisirs. Situé dans un coin isolé entre des centaines d'arbres, des buissons taillés en novembre, tous les ans, l'hôpital Azur-Plage baptisé Yacoubi-Zouheir ouvre ses bras aux handicapés pour une rééducation quotidienne, sérieuse, saine et quasi complète. Très bien aménagé, fonctionnel, point d'escaliers en vue d'éviter toute chute fatale, un organigramme exemplaire et un encadrement modèle font que c'est une légitime fierté pour tous les Algériens, car il est utile et nécessaire de le signaler, les patients viennent des quatre coins de «Thamourt». Il y a même des étrangers des pays limitrophes et de plus loin. Ouvert toute l'année aux malades, les quelque 300 employés font preuve d'un dévouement sans égal, car l'esprit d'entraide, de camaraderie et d'entente sans croc-en-jambe sont là, le ciment du succès de l'établissement inauguré en 1983: 35 ans déjà! Et Zidane Hafsa est le huitième directeur, soit 11 ans par directeur! A l'entrée déjà le «marhabène», la bienvenue, le «welcome» vous tendent les bras. Un vaste jardin très bien entretenu vous donne l'envie d'effectuer un grand tour. Lorsque vous mettez les pieds sur le perron, la propreté des lieux vous impressionne. Parfois, vous vous trouvez nez à nez avec la jeune femme de ménage en train de donner l'ultime coup de serpillière avant qu'elle ne se dirige vers un endroit à nettoyer. Une fois à l'intérieur, c'est un réel plaisir que de traverser les nombreux couloirs propres, nets, bien entretenus, quasi vides, aux rampes en place pour les déplacements des handicapés.Les quatre salles d'hospitalisation sont dans un état d'hygiène irréprochable. Il y a la salle réservée aux hommes, celle des enfants et ados et celle des femmes. Les visites sont strictes. Pas plus de deux visiteurs par malade et le lit l'est pour le seul malade! Les couvertures, peluchons et autres trucs sont indésirables. Ah! Il y a une autre info très importante: les cadres, fonctionnaires et employés sont en place très tôt malgré les gros soucis causés par le manque. La cause est simple: la majorité d' entre eux réside dans le périmètre Staouéli, Zéralda, Koléa, Bou Ismaïl, Aïn Bénian. Peu d'entre eux habitent Alger! Les médecins sont généralement dans leurs minuscules, mais, ô! combien utiles cabinets. Les très jeunes médecins résidents (en grève illimitée) sont debout, silencieux, face à la petite, mais lisible (dans les deux langues) banderole accrochée à la vue de tous les visiteurs et, à leur grand bonheur, ce jour-là, deux inspecteurs du ministère de la Santé se trouvaient dans les parages. Neuf heures! Les premiers malades hospitalisés se dirigent vers la grande salle de rééducation où veillent des kinés motivés comme tout, sous l'oeil avisé de Chouika Rachid, disponible, à l'instar de toute l'équipe. Un quart d'heure plus tard, c'est le service «externe» ou l'équipe de Azzedine Zaidi accueille, comme il se doit, les patients. Deux couloirs plus loin, c'est l'ergothérapie et le chef, El Hadj Noureddine Nasser, qui s'enfoncent dans les durs, mais nécessaires exercices d'une rééducation continue. Les médecins-chefs de service sont ponctuels tout comme le disponible et sympathique boss, le professeur Cherid Houssine à qui il arrive d' effectuer un large tour d'inspection. Les malades internes ont droit au petit-déjeuner, déjeuner et dîner salubres et étudiés (les diabétiques ont un régime sans sel), les services administratifs fonctionnent à merveille. Dehors, un petit kiosque est aménagé en une cafétéria avec tables et bancs en pierres et carrelages qui vont avec l'environnement immédiat, embellir l'endroit. Cette petite terrasse accueille quotidiennement les visiteurs ou les malades qui peuvent se déplacer sans aide, prendre un café ou un rafraîchissant, avant midi. Souvent, Redouane, le dynamique jardinier s'affaire à débarrasser le grand jardin des parasites qui gravitent autour des plantes et fleurs. Il arrive aussi que Hafsa Zidane, le directeur et ses principaux collaborateurs, Ameur Habchi, Yacine Gherrous, Laaroussi Sofiane, Brahiti Kamel fassent une tournée, histoire de jeter un oeil sur la «maison» et s'en retournent satisfaits et visiblement heureux, dans leurs bureaux vaquer à leurs occupations tandis que, l'équipe médicale, les docteurs Hachiche, Kemkem, Ladj, Mechiki, Sefouh et Merah reçoivent les patients avec un professionnalisme sans pareil. Côté techniciens, citons pêle-mêle, le discret Hocine Habouchg, Hassan Guérrabli, Kouriga Bachir, Lous Hafida, Benameur Ali, Yacia Ali, Kadiri Fatma Zohra, toujours prêts à se manifester a la moindre alerte. Sur un autre plan, notons les manques (pas propres à Azur-Plage) de moyens. Par exemple, une vieille ambulance nécessaire pour les éventuelles évacuations, a été envoyée par l'hôpital de Tixeraine qui, lui, a une pléthore de véhicules. Par ailleurs, on déplore le manque de manup (techniciens en radiologie). Voilà grosso-modo, l'état des lieux. Cette valeur sûre mise en exergue, juste de quoi montrer les efforts déployés par près de 320 personnes dont les kinés au rôle capital. Un hôpital unique qui devrait bénéficier d' une meilleure attention, une attention soutenue et continue pour en faire vraiment un exemple. Aux dernières nouvelles, tous les paramédicaux sont entrés en grève. Bien sûr, il y a le service minimum pour accueillir les nombreux malades. Espérons qu'une voie d' entente soit trouvée et que la reprise se fasse dans les plus brefs délais.