Les signes d'un prosélytisme salafiste sont de plus en plus évidents dans nombre de villes et villages du pays. L'offensive salafiste est mondiale. Toutes les communautés musulmanes de la planète sont soumises à une sorte de matraquage permanent de la part de personnages qui ont ceci de dangereux est qu'ils n'ont aucun scrupule à déformer des hadiths du prophète Mohammed (Qsssl) et des versets du Coran au service de leur cause. Disposant d'une force de frappe financière et médiatique impressionnante, les cercles salafistes internationaux qui s'abreuvent à l'idéologie wahhabite et tissent des réseaux et des alliances aussi puissants qu'improbables jusqu' à s'incruster au sein de communautés, dont on aurait juré l'impossibilité d'une allégeance au wahhabisme. En fait, les salafistes ne se contentent pas de déformer les préceptes de l'islam, ils achètent, au sens propre, la foi des musulmans en leur faisant miroiter une vie sans tabou et un au-delà encore plus permissif. En effet, le salafisme est d'abord une religion d'homme où la femme n'est qu'objet. Un statut d'autant plus confirmé par les tenants de ce courant religieux qu'après la vie, elle n'a point d'existence. L'homme, pour lequel tout a été créé, est récompensé par les fameux houris. La seule «petite» condition que posent les «patrons» de cette idéologie est le «martyr». D'où la terreur qu'inspire le salafisme auprès de toute personne dotée d'intelligence. Il se trouve néanmoins que le salafiste n'aborde pas la question du martyr de manière frontale. Le discours est structuré et répond à une logique d'embrigadement, dont on a, d'ailleurs, les résultats sur le terrain, en Europe et au Moyen-Orient, jusqu'en Afghanistan où l'idéologie wahhabite a pris au sein d'une population qu'on croyait immunisée. L'offensive tous azimuts des salafistes n'épargne pas l'Algérie. Les signes d'un prosélytisme salafiste sont de plus en plus évidents dans nombre de villes et villages du pays. Même si la discrétion est encore de mise et les propos des «imams» ne contredisent pas frontalement les rites religieux ancestraux, il n'en demeure pas moins que, par moment, certaines déclarations de fidèles trahissent un début de processus d'embrigadement. Les salafistes qui n'ont pas changé de méthode d'approche pour «accrocher» leurs victimes, investissent massivement dans les actions de bienfaisance et déploient une puissance financière impressionnante qu'ils mettent au service de leur action de prosélytisme. La détermination des pouvoirs publics à lutter contre les effets néfastes de leur discours, à travers des actions concrètes contre la radicalisation de pans entiers de la jeunesse, ne les décourage pas. Leur progression au sein de la société algérienne est certes ralentie, notamment par l'expérience traumatisante de la décennie des années 90, mais ils restent tout de même très présents aux quatre coins de la République et investissent dans les franges juvéniles qui n'ont pas vécu la période terroriste. Ils font en Algérie, avec beaucoup moins de réussite, ce qu'ils font dans toute la région du Maghreb, ainsi que dans la communauté maghrébine en Europe. Le succès remporté par le salafisme dans les milieux de la jeunesse marocaine en Belgique et en France, témoigne d'une inquiétante efficacité que les «faiseurs de kamikazes» voudraient exporter vers les pays de la rive sud de la Méditerranée. Les tentatives successives de démultiplier les référents religieux en Algérie, sous couvert de la liberté de culte, renseignent sur la volonté de provoquer plusieurs failles au sein de la population. Il suffirait après, d'opposer les communautés les unes aux autres et de cueillir le fruit de la division. Les fetwas de Ferkous, les agissements savamment médiatisés de sectes, une fois qu'ils aient atteint «la masse critique», et toutes les accusations adressées à l'Algérie sur le sujet de la liberté religieuse, poursuivent le même objectif, celui de fragiliser le corps social, y inoculer la «fitna» et lancer un maximum de jeunes sur le chemin de l'autodestruction.