Un album en phase très avancée «Quel est cet homme d'envergure que vous aviez honoré un jour?», s'est demandé, dans l'une de ses chansons, le défunt Matoub Lounès, en dénonçant le dénigrement dont sont victimes des hommes brillants. Un tel refrain est applicable au célèbre chanteur Takfarinas faisant l'objet de discrédit après avoir réussi son spectacle qu'il a donné, dans la soirée de lundi à mardi dernier, à Oran. Dans cette campagne de dénigrement, des voix malveillantes avancent que l'interprète du célèbre tube «Zaâma Zaâma» s'est aventuré dans la chose politique en se prononçant sur le 5ème mandat. «Faux et faux, rien que du faux!». Il n'en est rien de cela. Le chanteur, après les salutations et les amabilités, loin d'être protocolaires, qu'il a formulées à ses fans, s'est mis à chanter, danser, donnant libre cours à ses mouvements tout en faisant vibrer les présents en les invitant à s'aimer, à bien vivre. Durant tout le spectacle, Takfarinas n'a pas cessé de faire valoir l'art en haussant le ton de sa musique à chaque fois qu'il se rendait compte que son public commençait à se relâcher. Il ne leur a laissé aucun répit en les motivant à jubiler. En l'espace de 90 minutes de spectacle, le chanteur a haussé sa voix en offrant ses meilleures chansons à ses fans venus de toute la partie ouest et du sud-ouest du pays. Hélas! En moins de 48 heures après son spectacle, des rumeurs folles circulent, accablent l'artiste l'accusant d'avoir commis une déclaration «fatale» en s'exprimant sur le 5e mandat. Takfarinas, étant en droit d'exprimer ses choix et ses tendances politiques, comme tous les artistes d'ailleurs, n'a, durant 1,30 mn, pas soufflé mot le trahissant sur le sujet politique ni encore moins sur l'élection présidentielles de 2019. Une question est en droit d'être posée: si la rumeur devient réalité, qu'en sera-t-il alors de la réalité? Elle est crue et nette, blessante, faisant très souvent mal: Takfarinas a dépassé ces clivages ravageant la scène artistique. A qui profite l'intox? Qui en veut à Takfarinas? Une chose est sûre: il n'y a pas de fumée sans feu. D'autant plus que l'artiste est en phase très avancée dans les préparatifs pour son nouvel album. Veut-on le casser, comme on a agi, en 1984, avec son ami, le défunt Matoub Lounès en le présentant comme indicateur de la police suite à l'arrestation des membres fondateurs de la première Ligue algérienne des droits de l'homme? En attendant des réponses, l'artiste avance dans son travail en se rapprochant du simple citoyen pour lequel il se prépare à offrir du bonheur dans son nouvel album. Et pendant ce temps-là, les sans foi ni loi jappent.