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Le chaos des ordures ménagères
CRISE ENVIRONNEMENTALE À BEJAIA
Publié dans L'Expression le 30 - 08 - 2018

Le problème de la collecte et le traitement des ordures ménagères est une affaire de gestion
Classée comme l'une des villes les plus propres d'Algérie durant les années 80, la ville de Béjaïa a depuis, sombré peu à peu dans le chaos avec la bénédiction de ses fils qui n'ont jamais pu ou su trouver la bonne équation.
Jamais de son histoire, la ville de Béjaïa n'a fait parler d'elle autant sur un sujet qui non seulement n'arrange pas son image, mais menace terriblement la santé de ses habitants. Béjaïa ne sait plus quoi faire de ses ordures, encore moins comment les ramasser, alors là pour les trier on en est encore loin, très loin. Chaque jour que Dieu fait, la situation hygiénique et environnementale se dégrade un peu plus. Cette année elle a atteint son comble. A qui la faute? La responsabilité est partagée et nécessite une politique concertée. c'est l'impératif de l'heure.
Ayant réussi à concrétiser un unique projet sur les dizaines, dont elle a été dotée par les pouvoirs publics, la wilaya de Béjaïa et plus particulièrement le chef-lieu s'est vite retrouvé dans une situation inextricable. Le CET, qui a été d'abord mal réfléchi, a vite montré ses limites avant de se voir fermer provisoirement suite à une contestation populaire et depuis deux mois, de manière définitive à la faveur de la visite du ministre de l'Environnement.
Polémique «ordurière»
Les élus qui étaient pourtant sur place lors de la prise de la décision n'avaient même pas jugé utile de réagir, ne serait-ce que pour demander une solution de rechange. Ils se sont tus devant le représentant du gouvernement, pour se retrouver nez à nez avec une population de plus en plus critique et manifestement insatisfaite du rendement de ses représentants locaux. La polémique «ordurière» a tellement pris des proportions alarmantes que le maire de la ville s'est cru ingénieux en évoquant l'annulation du festival de la chanson amazighe, unique activité artistique de l'année pour consacrer son budget à la collecte des ordures. Un amalgame de plus, qui illustrait aux yeux de nombreux observateurs, l'incapacité des responsables locaux à dénicher une solution définitive pour la levée des ordures ménagères. Entre-temps la situation s'aggravait au fil du temps. Le mois sacré, connu pour la démultiplication des rejets des ménages, a montré les limites des moyens de collecte. L'espoir placé dans le lancement de l'Epic s'est vite évaporé pour laisser place à la hantise: L'absence des bacs à ordures dans beaucoup de quartiers, un ramassage qui ne se fait ni quotidiennement ni à des horaires fixes et ne touche pas tous les quartiers, une périodicité de passage inopérante. La crise des déchets persiste à Béjaïa. Les élus devant leur incapacité à dégager des solutions, sont forcés de faire dans les appels aux volontariats auxquels rares sont les gens qui y adhèrent.
Alors, ils se mettent eux-mêmes à la besogne «Les élus et leurs clients font dans le cinéma. Quant est-ce que le ramassage se fait? Quand on sait que a Dar Djbel, Boukhiama, Targua Ouzemour, Tala Merkha, la collecte ne se fait que rarement» s'insurge, Arezki un citoyen de Béjaïa La décharge sauvage de l'Edimco réapparaît après son «éradication» par les services d'hygiène de l'APC de Béjaïa et les associations. «C'était bien beau, mais il fallait en parallèle assurer la collecte dans tous les quartiers», soutient un riverain qui montre du doigt des amas s'entasser juste après le passage de la benne à ordures. «Ces ordures ne sont pas celles des habitants du quartier, de nombreux autres inciviques se sont précipités pour jeter de nouveau leurs poubelles sur le trottoir. C'est un peu normal puisque les collecteurs ne vont pas dans leurs quartiers», ajoute-t-il, non sans proposer des solutions. «Le respect des horaires de sortie et le rangement des poubelles sont l'une des clés fondamentales pour une ville propre», conclut-il.
Même s'il est vrai que l'incivilité y est pour beaucoup dans cette «catastrophe», il reste que la défaillance des autorités publiques est flagrante. Quand bien même elles tentent d'expliquer cette «incapacité» de dénouer ce véritable casse-tête chinois par les blocages administratifs ou autre, il sont rarement suivis par les citoyens, qui pensent globalement que «le problème de la collecte et le traitement des ordures ménagères est une affaire de gestion», allant jusqu'à leur proposer de sévir «la collectivité doit adopter des mesures coercitives, à l'égard des citoyens récalcitrants et aux comportements peu civiques», soutient ce pharmacien du quartier Lakhmis, mais précise-t-il «il faudra d'abord assurer une collecte réelle avec ces moyens conséquents et un programme rigoureux». C'est justement là que le noyau du problème se situe. «Pour une ville qui se classe parmi les plus riches d'Algérie, qu'attend -on pour s'équiper convenablement en matériel, d'autant plus que la situation l'exige», s'interroge Hamid du haut de ses 60 ans. «Je n'ai jamais vu ma ville dans une situation aussi catastrophique comme celle de cette année», dit-il tout en montrant son assistance impuissante face à une dégradation continuelle au fil des années.
Le problème, de la collecte des l'ordures, aggravée par un incivisme avéré, n'est pas l'apanage de la ville de Béjaïa. C'est une réalité qui touche toutes les localités de la wilaya à longueur d'année. Sur les côtes et les stations balnéaires en période estivale, les routes nationales ou communales, le paysage est si défiguré qu'on peut aisément se poser la question si «l'incivisme n'est pas une culture locale», pour reprendre les propos coléreux d'un habitant de Sidi Ahmed, dont la demeure est située à proximité d'une mosquée. Il jure avoir assister durant le mois sacré à des scènes qui laissent perplexe «chaque soir avant tarawih, des personnes «pieuses» se rendent dans les mosquées avec leurs déchets qu'ils jettent dans la niche de notre quartier», explique-t-il. Un paradoxe qui le met en rage racontant avoir interpellé plus d'un mais sans résultat.
Que ce soit sur la côte ouest ou la cote est de Béjaïa, des décharges sont improvisées tout au long de l'accotement des RN 24 et 09, longeant le littoral de Béjaïa, sur les territoires relevant de la commune de Toudja, Beni Ksila, Béjaïa à l'Ouest, Tichy, Aokas Souk El Tenine à l'Est. «Les décharges sauvages» poussent comme des champignons et elles sont rarement collectées.
En été le rythme impressionnant des quantités d'ordures ménagères qui s'y déversent dans l'anarchie s'amplifié.
Ces déchets, qui dégagent des odeurs nauséabondes à longueur de journée, envahissent les bordures de la RN 24, et défigurent les coquettes stations balnéaires des côtes bédjaouies altérant, il va de soi la nature, contraignant même les automobilistes à rouler les vitres fermées à chaque passage. Le même constat est valable partout laux abords des routes nationales. C'est le lot de la civilisation, mais «à l'algérienne», fait remarquer cette automobiliste, qui évoque «le spectre des maladies respiratoires, favorisé par une dégradation alarmante de l'hygiène, continue de hanter les esprits des riverains, qui, eux, habitent à longueur d'année, sans pour autant susciter la moindre réaction des pouvoirs publics». «C'est honteux», lâche cet estivant en vacances à Boulimat, non sans relever cette contradiction dans la politique des pouvoirs publics et les habitudes citoyennes. «C'est au moment où l'on parle du tourisme et de son développement que les décharges à ciel ouvert se multiplient sur l'ensemble du territoire. Il s'agit ni plus ni moins que d'une grave négligence des pouvoirs publics, mais aussi du manque de civisme des estivants.
Des décharges tout le long du littoral
Aujourd'hui, rares sont les voies et les bas côtés propres qui peuvent permettre aux usagers de nos routes d'apprécier la beauté de la nature, de contempler les belles plages et stations balnéaires. La saison estivale tire à sa fin et laisse, malheureusement, derrière elle des espaces publics de la wilaya de Béjaïa qui croulent sous les ordures, laissant paraître un tableau hideux.
Aux abords des côtes est-ouest, sur les plages, à la montagne, sur le mont de Gouraya, au cap Carbon, aux Aiguades... au Lac noir, dont les vertus n'ont été découvertes qu'il y a deux ans, les ordures sont parties intégrantes des sites «dits» touristiques... Des bouteilles aussi bien en plastique qu'en verre, des détritus de tout genre, jonchent le sol au bord de la mer, des routes et des lieux publics.
Les estivants cohabitent, malgré eux, avec les amas d'ordures, d'où des comportements d'incivisme dénués du moindre souci de préservation de l'environnement. Il est donc très facile de comprendre pourquoi Béjaïa fait parler d'elle non pas comme jadis ville du savoir et de lumière, où il faisait bon de vivre, mais comme ville «ordurières».
Ce sujet d'actualité, qui a fait couler beaucoup d'encre continue à alimenter les sujets de discussions, aussi bien des estivants que de tous les citoyens de la région. Il est loin de faire partie des préoccupations des responsables, partis malgré tout en congé.


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