Le massif du Mizrana est connu comme l'une des régions riches en cette matière couvrant plusieurs industries. Dans beaucoup de régions, la pratique des feux volontaires existe toujours. A ne pas confondre avec les feux volontaires d'origine criminelle, ces derniers ayant un objectif bien particulier. Les feux volontaires existent encore dans des régions comme Mizrana où l'élevage pastoral est encore pratiqué. C'est un phénomène bien connu et très bien maîtrisé par les villageois qui connaissent les limites de chaque acte. Les risques sont étudiés par expérience transmise par les anciens. Pour comprendre cette pratique et voir si elle est encore de mise, nous avons fait un tour dans cette belle région qui caresse le bleu de la mer méditerrannée sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le massif du Mizrana, s(étandant en effet des frontières de la commune d'Akerrou à Azeffoun allant jusqu'à Dellys à l'ouest dans la wilaya de Boumerdès. L'activité principale des habitants est l'élevage pastoral. Une activité que nous avons découverte hélas, en déclin. L'élevage pastoral n'existe presque plus, à l'exception de quelques cas bien isolés. Pour le reste, les élevages bovins ne sont plus pastoraux. Sur les lieux, nous avons fait un tour sur les hauteurs de la région jusqu'au pic appelé la Crête. De vastes prairies se cachent sous le dense couvert en chênes-lièges. Le massif du Mizrana est connu comme l'une des régions riches en cette matière couvrant plusieurs industries. Mais pour des considérations historiques spécifiques, les habitants ne se sont pas trop intéressés préférant l'élevage pastoral. «Nos ancêtres connaissaient bien cette pratique. Brûler les herbes sèches durant l'été permettait la regénération de l'herbe verte. C'est pendant les premières semaines du mois de septembre jusqu'au mois d'octobre qu'elle est pratiquée. Des feux mis volontairement pouvaient parcourir des espaces couvrant plusieurs kilomètres carrés sans jamais toucher les chênes-lièges. Les flammes ne touchaient que l'herbe qui est à raz de terre. Les villages sont généralement érigés sur des espaces séparés par des bretelles. «Nos ancêtres maîtrisaient bien les feux volontaires», nous explique un vieil homme de la région qui se souvient encore de ses grands-parents en train de surveiller ces feux qui durent parfois plusieurs jours. En fait, les gens de la région savent qu'ils ne sont pas les seuls à allumer des feux volontaires à usage d'élevage pastoral. «Tous les peuples méditerrannéens les pratiquent. J'ai sillonné beaucoup de pays européens. Je peux vous dire que des pays comme la Corse, l'Ittalie, la Grèce et bien plus, les habitants recourent à cette pratique pour faire pousser l'herbe verte en abondance pour leur cheptel». En effet, une petite recherche nous a permis de savoir qu'en Corse, un laboratoire de recherche sur le développement de l'élevage (Inra-SAD Lrde) a produit plusieurs études sur le sujet. Mais dans notre pays, hormis les hommes de la Protection civile algérienne, aucun organisme ne semble connaître ces feux volontaires qui ne sont pas criminels. Ce sont les seuls hommes qui ne confondent pas cette pratique avec les incendies volontaires d'orgine criminelle. D'ailleurs, ces derniers connaissent parfaitement le terrain et savent déceler les feux à usage pastoral. D'ailleurs, ces dernieres années, même les habitants de ces régions font avec des pincettes recours à cette pratique pour plusieurs raisons. «Ce n'est plus comme avant. De nos jours, les forêts ne sont plus vierges. Nous ne pouvons plus surveiller ces feux comme nos grands-parents. En ces temps-là, il n'y avait pas tous ces amas de bouteilles en verre et en plastique. Il n'y avait pas tous ces produits inflammables jetés dans les forêts. Un feu aujourd'hui peut provoquer des dégâts car la forêt n'est plus propre comme jadis», nous explique notre ami.