Le président de l'APN «Vu que la décision de destitution n'est pas venue d'en haut, les adversaires de Bouhadja ont fini par abandonner leur action», affirme un cadre du FLN. Une tentative vouée à l'échec. Dans une réaction à L'Expression, le président de l'APN Saïd Bouhadja a affirmé qu'il n'est pas contre «l'alternance aux postes de responsabilité à la condition que cela se fasse dans le cadre des lois de la République et non dans l'anarchie.» Le président de l'APN a rappelé dans sa déclaration que le processus de destitution s'il venait à se produire «doit impérativement obéir à des règles strictes qu'édicte le fonctionnement normal des institutions de la République et à plus forte raison, nous sommes dans l'institution législative». Ainsi, «La destitution du président de l'APN n'a pas été à l'ordre du jour de la rencontre du groupe parlementaire du FLN à Hydra», a proprement déclaré le troisième homme politique de l'Etat, Saïd Bouhadja. Interpellé sur ce mouvement, en marge de la séance consacrée aux questions orales tenues jeudi dernier à l'APN, Bouhadja s'est montré imperturbable. Ce dernier n'a même pas jugé utile de revenir sur cet épisode dans son discours d'ouverture de la séance. Contrairement à ses habitudes, le président de l'APN a préféré ignorer ce mouvement. Il s'est attelé dans son intervention sur le rôle des questions orales qui permettent aux députés d'exposer des problèmes des citoyens aux ministres en vue de tenter de trouver des solutions. La destitution du président de l'APN a été diffusée comme une traînée de poudre. L'info rapportée par la presse n'était pas une simple rumeur. Le processus de retrait de confiance du président de l'Assemblée populaire nationale a été engagé depuis plusieurs mois. Il a été enclenché à l'époque de Tahar Khaoua, l'ex-ministre des Relations avec le Parlement. «Vu que la décision de destitution n'est pas venue d'en haut, les adversaires de Bouhadja ont fini par abandonner leur action», affirme un cadre du FLN. Dans les coulisses de l'APN, les députés restent prudents sur cette question. «Même si l'on n'est pas satisfait de la manière dont le président de l'Assemblée populaire nationale gère les affaires, mais son départ dépendra bien évidemment d'une décision qui vient d'en haut», confie un cadre du FLN qui rappelle l'épisode de Karim Younès. Les députés ont-ils réellement le pouvoir de destituer le président de l'APN? Ce n'est pas tout à fait le cas. «Le président de l'Assemblée est élu pour un mandat de cinq ans et son remplacement n'est pas opéré sauf en cas de décès ou de sa démission», explique un cadre au sein de l'administration parlementaire.«La désignation ou le départ du président de l'Assemblée est une décision qui relève de la Présidence, c'est un secret de Polichinelle», confirme un cadre du parti qui est bien rompu aux manoeuvres des coulisses. Qui est derrière cette action et pourquoi le président de l'APN dérange? Ce dernier a même écarté que le secrétaire général, Djamel Ould Abbès soit l'instigateur de cette tentative. «Tout le monde sait que le courant ne passe plus entre le président de l'APN et le secrétaire général, Djamel Ould Abbès, mais ce sont des calculs purement personnels», a tenu à assurer ce cadre du FLN en vue d'étouffer cette crise. Il assure que la question n'a pas été abordée lors de la réunion tenue mardi au siège du parti. Selon lui, il a été question de créer une commission de veille pour contrôler de visu le travail du groupe parlementaire. «Ce sont les proches de l'ancien secrétaire général du FLN qui sont derrière ce mouvement», affirme, de son côté, un proche de Bouhadja, un ancien routier de la maison FLN. Selon notre source, c'est une affaire d'intérêt pas plus. «A l'Assemblée il y a à boire et à manger, de gros marchés sont en jeu et qui sont partagés entre les députés qui ont les bras longs», avoue notre source qui pointe du doigt le député de Annaba, Baha Eddinne Tliba et son clan. Cette histoire a même une relation avec le dernier changement opéré par le président de l'Assemblée au sein du secrétariat général.