La crise du FFS qui s'inscrit dans la durée, s'amplifie La sanction de ces deux grosses pointures aura de néfastes conséquences sur le plus vieux parti d'opposition. La commission de discipline du plus vieux parti d'opposition a sévi et de forte manière. La députée FFS d'Alger Salima Ghezali a été exclue de son parti. Pour sa part, le député de Béjaïa Chafaâ Bouaiche, lui, s'en sort à bons comptes, puisque la commission de discipline a décidé de lui infliger une sanction de quelques mois. Il ne s'agit pas de simples militants, mais de deux grosses pointures au sein du FFS. De ce fait, d'éventuelles perturbations ne sont pas à écarter dans la maison FFS qui peine à retrouver sa sérénité habituelle depuis la disparition, en 2015, de son leader charismatique, Hocine Ait Ahmed. L'actuelle direction a la lourde tâche d'assurer une transition jusqu'à la tenue du 6e congrès ordinaire en évitant le maximum d'embûches qui pourraient provoquer l'éclatement du parti. Or, à présent c'est loin d'être le cas quand on voit la situation d'effritement à laquelle est parvenu le FFS. L'exclusion de Salima Ghezali et la sanction de Chaffaâ Bouaiche vont-elles taire définitivement les dissensions? C'est plutôt le contraire qu'il faut imaginer. C'est connu d'ailleurs, ces deux éléments qui viennent d'être sanctionnés étaient proches de Ait Ahmed. Salima Ghezali l'est davantage, elle qui a eu à le côtoyer au milieu des années 1990 alors qu'elle dirigeait le journal La Nation, un hebdomadaire proche des thèses du FFS et qui avait à cette époque de radicalisme, défendu âprement la thèse de la réconciliation alors que le pays sombrait dans la guerre civile. On susurre au parti, que les raisons de l'exclusion de la députée d'Alger seraient liées à un article qu'elle aurait rédigé et publié sans l'aval de la direction. Salima Ghezali a estimé que la direction du FFS est libre de prendre la décision relative à l'exclusion, mais elle se réserve le droit de s'exprimer librement: «Je suis libre de penser que j'avais raison d'écrire cet article et que j'en referais d'autres parce que c'est ce que je sais faire le mieux. Et, ce qu'ils savent mieux faire, c'est faire passer les gens en conseil de discipline» a-t-elle expliqué sur le journal on-line TSA. La menace est grande de voir l'héritage politique de feu Dda l'Ho s'évaporer dans l'air comme si de rien n'était en termes de luttes et de combats politiques et démocratiques depuis un demi-siècle de militantisme. Ni les tentatives de médiation ni les appels à la raison n'ont pu tempérer les ardeurs au sein de ce bastion démocratique. La crise du FFS qui s'inscrit dans la durée, s'amplifie n'aura que des conséquences néfastes sur le parti, voire même sur la vie politique nationale. Cependant, il faut dire que le FFS a toujours été une force de proposition sérieuse. Il faut donc rendre à César ce qui lui appartient. Les consultations politiques pour un consensus national sont bien une idée initiée et proposée à la classe politique et aux décideurs par le FFS bien avant cette agitation provoquée par le MSP. Ayant reçu, le 23 juillet dernier, une délégation du MSP, à sa demande, le FFS a exposé et réaffirmé son projet de reconstruction du consensus national, seule alternative afin d'éviter au pays une crise majeure pouvant porter atteinte à son unité et à sa sécurité», avait indiqué le plus vieux parti d'opposition dans un communiqué. «L'initiative du FFS s'inspire de la Guerre de Libération nationale qui a triomphé du colonialisme grâce à un consensus national et populaire contre l'adversité, construit par les dirigeants du Mouvement national. La déclaration du 1er Novembre 1954 comme la plate-forme de la Soummam, fruit de ce consensus, ont conduit le peuple algérien à la victoire», a également souligné le communiqué du FFS, ajoutant à ce propos que le «processus qui a été entamé en 2014 et qui a été confronté à l'absence de volonté politique du pouvoir, se poursuivra. Pour le parti d'Ait Ahmed, il s'agit de donner la priorité à la mobilisation citoyenne pour réaliser un consensus populaire jusqu'à la concrétisation des objectifs fixés sur les plans politique, économique, social, culturel et environnemental, dans la perspective d'un changement du système et l'avènement de la deuxième République».