Les pères de familles retournent bredouilles, avant de quitter les marchés avec des paniers vides Frappés de plein fouet, par la flambée des prix, consommateurs et commerçants sont à la merci d'une économie de paupérisation. Fini le temps des caprices et des écarts de consommation pour les uns, et fini les actes de spéculation pour les autres. A Annaba, consommateurs et commerçants font face à une situation des plus insoutenables, de pars la hausse exorbitante des prix de tous les produits de consommation. Affichés à l'augmentation quotidienne, les prix impactent aussi bien les ménages que les commerçants. Rien n'est plus accessible pour les ménages, aux moyens et faibles revenus. Même les plus aisés ne sont plus en mesure de manifester leur frime. L'accessibilité du consommateur aux produits de consommation, a eu des conséquences irréversibles sur l'activité commerciale à Annaba. Le faible pouvoir d'achat du consommateur a contraint des dizaines d'espaces de commerce à baisser rideaux ou changer d'activité. «Je travaille la première semaine de chaque mois, puis c'est la léthargie totale», nous confie ce propriétaire d'une supérette à Oued Fourcha. «Comme vous voyez, les rayons sont presque vides. Nous n'avons méme pas de quoi nous approvisionner. Car, les ménages ne font plus d'achats comme avant», faute de moyens, a enchaîné, avec regret le commerçant. Même situation, si ce n'est plus pire pour d'autres. Comme cet autre commerçant d'alimentation générale, apostrophé en plein inventaire «Ah oui, je ferme carrément le magasin. Si je continue sur cette cadence, je risque de tout perdre», dira l'homme qui n'a rien à envier à des dizaines d'autres commerçants du centre-ville de Annaba où les prix des produits de large consommation, sont de plus en plus hors de portée de toutes les couches sociales. Une situation qui commence à déranger sérieusement les ménages. Comme si les frais occasionnés par d'autres charges mensuelles, ne suffisaient pas aux familles, pour qu'intervienne cette hausse inexpliquée des produits de base, pour la consommation quotidienne des ménages. En effet, depuis plusieurs mois, la mercuriale connaît une augmentation affolante, mettant les moyennes et faibles bourses dans l'embarras, au vu des prix, qui frôle les 70%. Une tournée dans les espaces de commerce de la ville de Annaba, relève la constante augmentation des prix de fruits, légumes et autres. Du marché couvert «Francis» au marché d'«El Hattab», la situation est inquiétante, au vu de l'inaccessibilité des prix. La tomate, la pomme de terre, les courgettes, la salade et le poivron pour ne citer que ces produits, sont de plus en plus inabordables. Les pères de familles retournent bredouilles, avant de quitter les marchés avec des paniers vides. Pour 180 DA la tomate, 140DA/kg le poivron, jusqu'à 280DA/kg d'haricot blanc et 300 DA/ kg d' haricot vert en passant par, 80 DA/ kg la pomme de terre et la carotte et 60 DA/kg ou d'oignon ou de chou-fleur, le consommateur devrait adopter un régime plutôt de fitness... Ceci n'est pas une blague, au vu de la hausse des prix des autres denrées alimentaires, les légumes secs, la semoule, le sucre entre autres produits qui, en l'intervalle de deux mois, sont passés du simple au double. Aucun produit n'échappe, à ce qui s'assimile à une vraie «politique de paupérisation», conjuguée à la spéculation. Situation avec mise en avant-propos: des prix élevés à l'achat chez les grossistes, la loi de l'offre et de la demande, les conditions climatiques, dévaluation du dinar et la crise économique. Sempiternels subterfuges des nantis du mercantilisme pour légitimer la saignée à blanc des ménages. Confronté à cette hausse des prix, le consommateur est appelé à gérer ses difficultés financières en apprenant à se passer de certains produits agricoles et carnés. Car même les viandes fraîches, le poulet et le poisson, ne sont plus à sa portée. Ces derniers sont cédés à 1800 DA/kg d'agneau et 1500 DA/ kg de veau. Le poulet quant à lui, il ne cesse de prendre de l'altitude avec 370/ kg. Pour les produits halieutiques cédés à 600 da/kg la sardine et 3 200 DA/kg pour la crevette, le consommateur ferait mieux de recourir à la pêche à la ligne... Une manière aussi d'apprendre à maîtriser sa colère face à cette mercuriale.Il faut noter que, l'imprévisible est aux aguets d'une situation, préconisant des conséquences irréversibles. Pour parer à tous les désagréments, la mobilisation des services de contrôle, DCP en l'occurrence, est plus impérative pour, gérer rigoureusement l'ampleur de l'intervention, en amont des spéculateurs. Ces derniers dont la ténacité a mis à nu l'incapacité des services de la DCP de Annaba, chargés de réglementer l'espace commerce/consommateur. En effet, en l'absence d'outils adéquats, cet organisme de régulation étatique, aura du mal à faire face à la hausse des prix. Celle-ci se dressant en phénomène qui s'impose en vraie loi. Une loi dont les retombées, d'une part, accéléreront l'agression du pouvoir d'achat du consommateur, mais aussi la fermeture de plusieurs commerces. Et d'autre part, elles impacteront le front social et le marché de l'emploi. Puisque la fermeture d'espaces de commerces, réduira au chômage des centaines d'employés, dans plusieurs magasins et supérettes. Une équation qui interfère avec la politique de l'Etat, versée dans la réduction du taux de chômage, à travers des mécanismes plus ou moins appropriés à la conjoncture économique du pays. Mais, la sempiternelle fluctuation des prix des produits de consommation et son impact sur la continuité de l'activé commerciale de plusieurs commerçants. Ceux-là, qui convient-il de rappeler, absorbent à hauteur de 2%, le taux de chômage à Annaba. Cette wilaya où il ne fait plus bon vivre, de par l'augmentation imposante des prix des produits de base à la consommation. Situation transformée de phénomène occasionnel et/ou conjoncturel, à un permanent difficile à éliminer.