Le collège d'enseignement moyen Mohamed Khidder au chef-lieu de la wilaya de Bouira a vécu une grave dérive mardi dernier. Alors que les professeurs étaient chargés de la surveillance aux compositions, une trentaine d'autres personnes sont rentrées armées de pierres et de barres de fer. Ces envahisseurs, dont beaucoup étaient des élèves scolarisés dans cet établissement, ont tenté de perturber le déroulement des examens. Ils ont causé des dégâts aux voitures des enseignants, garées à l'intérieur de la cour de l'établissement. L'administration de l'école a communiqué une liste d'une trentaine de suspects selon une indiscrétion qui, seront mutés ailleurs. Cette sanction reste insuffisante au regard de la gravité de l'événement. Une réunion présidée par la secrétaire générale de la direction de l'éducation avec l'administration et les professeurs s'est tenue hier matin et des décisions seront prises eu égard aux dégâts causés par ces énergumènes. Jeudi matin, les personnels de cet établissement sont venus occuper l'accès à la direction de l'éducation. Reçus par le directeur, ils ont exigé des sanctions contre les fauteurs de troubles, mais aussi des mesures sécuritaires en prévision de la fin de l'année. Les enseignants ont aussi soulevé le problème de la surcharge dans cet établissement moyen qui compte plus de 1200 élèves chaque année. La raison demeure le fait qu'il soit l'unique établissement du chef-lieu qui n'enseigne pas tamazight. Pour cela, bon nombre de responsables inscrivent leurs enfants dans ce CEM et évitent ainsi cette langue. Pour l'année prochaine, la direction de l'éducation aurait déjà statué sur l'affectation d'autres classes du lycée Mira à cet établissement pour le faire passer à 30 divisions pédagogiques. Concernant ce point, un représentant des enseignants demande à la direction de prévoir un autre CEM en annexe pour une gestion plus rationnelle et plus performante. Cette année et selon des professeurs les classes de 4ème année ont tourné avec des effectifs dépassant de loin les 42 élèves par classe. L'exiguïté de la cour et «ces surcharges sont la raison essentielle qui aura fait monter la pression à son extrême dans cet établissement qui aura vécu un grave précédent. Rencontrés devant la direction de l'éducation, les enseignants du CEM Khider mettent sur le même pied de responsabilité, la direction de l'éducation et les syndicats. Ils ont décidé de se défendre et de faire valoir leurs droits sans l'aide de personne.