Ce lycée qui comptait en 1975 plus de 1600 élèves s'est rétréci, avec le temps, comme une peau de chagrin. Le lycée Abderahmane-Mira pour ceux qui ne le savent pas est le premier lycée réalisé après la promulgation de Bouira comme wilaya, en 1974. Le lycée Mira est aussi un établissement où ont étudié tous les cadres natifs de Bouira. Son plan est l'oeuvre d'Oscar Niemeyer, cet architecte brésilien qui avait planifié Brasilia. Ce lycée qui comptait en 1975 plus de 1600 élèves s'est rétréci avec le temps, telle une peau de chagrin. La partie dortoir a été transformée en CEM Khidder. Les ateliers reconvertis en dépôts, un pavillon réaffecté à l'Institut régional de lutte contre l'alphabétisation, une autre partie offerte à l'Ugta pour y domicilier les oeuvres sociales du secteur. Ce patrimoine de la wilaya, au même titre que le CEM Ibn Khaldoun qui a fêté, l'année dernière, son centenaire, a subi les aléas du temps pour ressembler à tout, sauf à un établissement scolaire. La dégradation a touché l'ensemble de l'établissement. Récemment, et à l'occasion de la session ordinaire de l'APW, cet établissement a fait l'objet d'un débat contradictoire. La commission éducation avait proposé à l'administration la réfection de ce monument qui a vu défiler dans ses classes la totalité des cadres que recèle Bouira. L'administration, de son côté, a proposé sa reconversion et son affectation, dès le mois de juin prochain, à l'enseignement supérieur comme annexe tout en gardant le nom de Mira pour le lycée en construction à la sortie est du chef-lieu de wilaya. Cette dernière solution, motivée par le coût important des opérations de réfection, n'a pas été du goût des habitants de Bouira. Dès l'annonce de la nouvelle, les élèves et les professeurs ont observé un débrayage d'une journée en signe de refus de cette solution. Dehors, ce sont les anciens élèves qui envisagent de créer une association pour préserver ce bien public qui fait partie de l'identité de la wilaya au même titre que le lycée El Ghazali à Sour El Ghozlane, El Haouas à Lakhdaria, Amirouche à Tizi Ouzou...en attendant une décision définitive, quant à l'avenir de ce lycée, la mobilisation pour sa sauvegarde a commencé.