Que dire du constat « terrorisant » émis par les services de la Protection civile (PC) relatif aux accidents meurtriers enregistrés pendant ce mois de janvier 2020 et que faire ? Ce mois de janvier a été, en effet, particulièrement meurtrier en termes d'accidents de la circulation, avec au moins 151 morts et plus de 5 300 blessés dans plus de 4 300 accidents, selon un décompte de la PC. Pour juguler ce terrible fléau , des mesures urgentes et efficaces s'imposent. En effet, en dépit des actions diverses prises par les pouvoirs publics et des campagnes d'information et de sensibilisation initiées sur la sécurité routière, les accidents de la route continuent de faire des victimes chaque jour que Dieu fait. Partant de cette situation, pour le moins très alarmante en soi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de convoquer un conseil interministériel consacré exclusivement à l'examen de ce fléau. Devant cette hausse constante et préoccupante de sinistres sur nos routes, le gouvernement est appelé à proposer de nouvelles mesures susceptibles de mettre fin à ces catastrophes qui ont pris des proportions inacceptables et intolérables, occasionnant des pertes humaines et matérielles incommensurables. Le durcissement des lois n'a guère impacté le facteur humain qui demeure la première cause de cette hécatombe routière, en particulier dans les transports de voyageurs et les transports de marchandises, illustrés par les récents accidents meurtriers survenus en l'espace de quelques jours et ayant causé la mort de 17 personnes et blessé 79 autres, l'un étant survenu dans la wilaya de El Oued, le second dans celle de M'sila. à ce propos, le président de la Fédération nationale des transports de voyageurs et de marchandises (Fntvm), Abdelkader Boucherit, a souligné la nécessité d'élaborer un schéma national de transport pour atténuer ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Il a ainsi préconisé la mise en place d'un schéma englobant toutes les activités de transport (bus roulant sur de longues distances, transports urbains et suburbains, de marchandises et conducteurs privés) afin de réguler le transport et de réduire le nombre des accidents routiers. Estimant que «le transport est l'affaire de tous», il a rappelé que l'Algérie enregistre chaque année près de 4 000 décès et entre 40 000 et 45 000 blessés, dans les accidents de la route. évoquant le facteur humain conjugué au non-respect du code de la route, Boucherit a cité le manque de formation des conducteurs et la dégradation des routes, comme principales causes des accidents de la circulation. Aussi, a-t-il appelé les auto-écoles à plus de rigueur dans la formation des candidats aux permis de conduire et à garantir une formation efficace aux stagiaires. Concernant le transport de voyageurs sur les longues distances, il a plaidé pour la généralisation de la règle des deux conducteurs appelés à se relayer au volant afin d'éviter des accidents souvent tragiques. Il a souligné l'importance qu'il y a à renforcer le système de contrôle et d'adopter des mécanismes efficaces, comme l'usage du « chronotachygraphe ». De son côté, la Délégation nationale à la sécurité routière (ex-Centre national de prévention et de sécurité routière) a élargi le champ d'intervention en intensifiant, entre autres, les programmes d'information et de sensibilisation à travers les différentes chaînes TV et radios. Il faut savoir que la Délégation nationale à la sécurité routière a multiplié les actions durant l'année 2019 avec, notamment, des émissions et des spots télévisés et radiophoniques consacrés aux différentes thématiques, en sus des divers supports pédagogiques qui ont été menés.