Au moins 30 personnes ont été tuées dans une attaque terroriste sur une route près d'un village proche de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, zone où sévit le groupe de l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), a-t-on appris hier de sources officielles. Dimanche soir, les insurgés «ont tué pas moins de 30 civils, pour la plupart des personnes qui étaient sur la route -entre Maiduguri et Damaturu- et ont brûlé 18 véhicules», a fait savoir dans un communiqué Ahmad Abdurrahman Bundi, un porte-parole du gouvernement local, précisant que «plusieurs femmes et enfants ont également été enlevés». Un membre des milices qui combat les groupes terroristes aux côtés de l'armée a dénombré une trentaine de camions brûlés. «Beaucoup de chauffeurs de camion et leur assistant sont morts, brûlés vifs dans leur sommeil», a rapporté, Babakura Kolo.Les combattants ont également saisi trois autocars qui se rendaient vers Maiduguri mais avaient dû s'arrêter, comme les autres véhicules, en raison du couvre-feu imposé par l'armée. «On ne sait pas combien de femmes et d'enfants ont été enlevés, mais leur nombre est important», a ajouté M. Kolo. Les terroristes ont ensuite pillé le village avoisinant de Auno, à 25 km de Maiduguri, avant d'y mettre le feu. La sécurité est extrêmement aléatoire sur la route entre Maiduguri (Etat du Borno) et Damaturu (Etat de Yobé), le seul cordon ombilical de survie pour Maiduguri, ville de plusieurs millions d'habitants encerclée par les violences. La région est récemment passée sous le contrôle de l'ISWAP, branche du groupe jihadiste Boko Haram affiliée à l' organisation Etat islamique autoproclamée, qui multiplie les enlèvements et les attaques sur cette route depuis plusieurs semaines. Début décembre, quatorze personnes, dont deux travailleurs humanitaires, avaient été notamment enlevées au niveau de la localité de Jakana. Le conflit entre les forces armées nigérianes et Boko Haram a fait 35.000 morts et déplacé environ deux millions de personnes de leurs foyers depuis 2009, en ce qui concerne le Nigeria mais la mouvance, scindée en deux avec l'apparition de l'ISWAP qui se réclame de Daesh, a étendu ses exactions à toute la région du lac Tchad, frappant et rançonnant notamment, au Cameroun et au Tchad, les populations qui leurs résistent.