Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a estimé que l'accord sur le barrage de la Renaissance, construit sur le Nil, ouvrira de vastes horizons de coopération et de développement conjoint entre les Etats du Nil (Egypte, Ethiopie, Soudan). Le président al-Sissi a rencontré samedi l'envoyé spécial du Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, au Caire où les deux dirigeants ont discuté de la question du grand barrage de la «Renaissance» éthiopien. Après des années de discussions ministérielles difficiles entre les trois pays, de nouveaux cycles de négociations ont repris à Washington sous le parrainage des Etats-Unis et un accord final devrait être conclu fin février.»L'accord ouvrira de vastes horizons de coopération, de coordination et de développement conjoint entre l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan et marquera une nouvelle étape dans le développement des relations entre ces pays», a déclaré le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Rady, dans un communiqué, soulignant qu'il «devrait maintenir l'équilibre des intérêts entre toutes les parties». Le communiqué souligne également la volonté de l'Egypte d'œuvrer au succès des négociations tripartites parrainées par Washington. De son côté, le Premier ministre éthiopien a passé en revue la question du barrage de la Renaissance à la lumière de ce qui a été convenu jusqu'à présent dans le cadre des négociations tripartites entre l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan. L'Ethiopie, pays en amont du bassin du Nil, a commencé à construire son grand barrage hydroélectrique en 2011 sur le Nil bleu, tandis que l'Egypte, pays en aval, s'inquiète que le barrage puisse affecter sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes d'eau du Nil. Le Soudan, qui à l'instar de l'Egypte, est également en aval du bassin, voit les bénéfices qu'il pourra tirer de la construction du barrage, malgré les inquiétudes égyptiennes. La mise en eau du réservoir, dont la capacité totale est de 74 milliards de mètres cubes, pourrait prendre plusieurs années, c'est néanmoins la lenteur de cette opération que privilégie l'Egypte pour éviter les effets négatifs d'une pénurie de la ressource, un point essentiel de leurs discussions. Le barrage devrait produire plus de 6000 mégawatts d'électricité et devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, une fois terminé. La vieille tension aura été longtemps têtue mais il semble que la page des malentendus sera bientôt tournée. A la mi-janvier, date butoir, aucun accord technique n'avait encore été trouvé entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie dans la perspective de l'achèvement des travaux du grand barrage de la Renaissance (GERD), en Ethiopie. C'est alors que les Etats-Unis ont proposé leur médiation. Les trois pays concernés au premier chef par la dispute sur le partage des eaux du Nil ont répondu favorablement car le temps presse. La mise en eaux de cet ouvrage devrait débuter en juin. Lorsqu'il sera rempli, le GERD doit devenir le plus grand barrage du continent, changeant le cours du Nil bleu, sur lequel il est construit, à 48 km seulement du Soudan voisin, avec des conséquences directes sur le débit du fleuve. Le Nil bleu et le Nil blanc se rejoignent à Khartoum, au Soudan, avant de remonter toute l'Egypte jusqu'à atteindre la Méditerranée.