La vie a repris de plus belle à Béjaïa. Bien que les transporteurs urbains ne soient pas encore en service, la ville s'anime de plus en plus. L'élargissement de la plage horaire passant à un confinement de 20 h à 5 h du matin, donne plus de temps aux habitants pour se déplacer encouragés en cela par la réouverture de pratiquement tous les commerces, exception faite des restaurants et cafés. Cependant, les gens font peu cas des mesures de prévention contre la contamination au virus. Pas de port de masque. La bavette est juste sortie de la poche pour répondre à une obligation, que les commerçants et les administrations appliquent à la lettre, non pas par conviction, mais par peur de représailles. L'exemple le plus frappant en matière de non-respect des mesures sanitaire, nous vient des taxis individuels, autorisés depuis lundi dernier à reprendre le travail. Les chauffeurs de taxis individuels activant dans la wilaya de Béjaïa ont effectivement repris leur activité, mais aucun changement visible. Cette reprise, conditionnée dans le cadre de l'assouplissement des mesures prises pour lutter contre le nouveau coronavirus, n'en est pas une. Les exploitants de ce service font peu cas de la mise en place d'une vitre de protection en plexiglas entre le chauffeur et le client, l'obligation de porter un masque de protection pour le conducteur et pour le client, la désinfection régulière du véhicule, la mise à disposition du client d'une solution hydro-alcoolique, et l'interdiction de transporter plus d'un passager (jumelage). Ce sont tout simplement les taxis que l'on connaissait avant la pandémie qui ont repris le travail. Il faut reconnaître cette tendance au laisser aller dont fait preuve toute la population, qui donne l'impression de s'être débarrassée de la pandémie. L'inconscience gagne sérieusement du terrain. Elle s'illustre à travers un relâchement déconcertant, qui n'est pas de nature à encourager une quelconque évolution dans le processus de déconfinement partiel. «D'un côté on exige d'être déconfiné totalement, de l'autre on ne fait rien pour éviter la propagation du virus», s'indigne cette dame qui avoue, toutefois, que porter un masque en ces jours de canicule n'est pas chose facile. Bref, un véritable relâchement est une réalité dans la capitale des Hammadites, qui renoue avec les encombrements des voitures et la densité piétonnière sur les trottoirs. «Nous sommes fatigués de l'enfermement, nous sortons parfois juste pour sortir et voir les amies même si on n'a pas encore le droit de s'attabler dans un restaurant ou un salon de thé», explique trois jeunes filles rencontrées hier. Portant correctement leurs bavettes, elles affirment avoir sillonné toute la ville, histoire d'oublier les longues journées de confinement