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Les Algériens n'ont plus peur de la Covid-19 ?
Dossier : Inquiétant relâchement des comportements préventifs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 02 - 2021

Depuis le dernier allègement des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, un relâchement total et inquiétant est observé au sein de la population qui semble penser que l'épidémie de coronavirus n'est plus qu'un lointain souvenir. Il n'y a qu'à se balader dans les rues pour constater que la plupart des gens ne portent plus de masques.
La situation épidémiologique reste stable dans l'ensemble des régions du pays. Les indicateurs chiffrés tels que le nombre de contaminations quotidiennes, celui des guérisons, d'hospitalisations et de décès apparaissent relativement constants. Pourtant, la situation sanitaire n'est pas figée et les appels à la prudence se multiplient, surtout avec l'apparition de nouveaux variants du virus ainsi que le relâchement observé à travers l'ensemble des wilayas. La tendance baissière ne signifie pas la fin de l'épidémie et «la prudence est aujourd'hui de mise», a précisé le Pr Fawzi Derrar, directeur général de l'IPA. Les contrôles devant les administrations, écoles et transports publics, pour l'obligation du port de bavettes, ne sont plus effectués, au grand désarroi de certains citoyens disciplinés. «L'heure n'est pas encore au relâchement des efforts et encore moins au relâchement de la vigilance collective», indique-t-on au niveau du département du Pr Benbouzid. La reprise de certaines activités commerciales, frappées jusque-là par l'interdiction d'exercer, et la réouverture de commerces jusqu'à l'heure du confinement ont donné de fausses idées aux citoyens qui ont baissé la vigilance, notamment pour le port du masque. Pourtant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle au non-relâchement, et à notre tour, nous appelons au non-relâchement», avait insisté, il y a quelques jours seulement, le ministre de la Santé sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Benbouzid a mis l'accent sur le respect des mesures de distanciation sociale ainsi que des mesures d'hygiène en exhortant les Algériens «à ne pas se relâcher dans la lutte contre la Covid-19 et au respect strict des mesures barrières». De même pour le DG de l'IPA, «le respect des mesures barrières et le renforcement des contrôles sanitaires aux frontières» doivent continuer, afin d'éviter de refaire les mêmes erreurs qu'en mars 2020, invitant les citoyens à faire preuve de plus de vigilance et à respecter plus sérieusement ces mesures. Les épidémiologues sont unanimes et pointent du doigt un relâchement avant l'heure. «C'est un relâchement inquiétant des comportements préventifs», constate le Dr Khelifi qui précise : «Il faut comprendre que le virus continue de circuler et si nous ne faisons pas attention, nous risquons de voir la courbe des contaminations grimper à nouveau.» L'épidémiologue ajoutera : «Nous avons constaté que les citoyens respectent moins le lavage des mains, ce geste est pourtant essentiel pour limiter les risques de propagation du coronavirus.»
Enfin, les médecins ont réitéré leur appel aux citoyens à faire preuve de vigilance et à observer de manière rigoureuse les mesures inhérentes à la prévention contre la Covid-19, notamment celle ayant trait au port du masque, au lavage fréquent des mains et à la distanciation physique.
Ilhem Tir
Négligence totale des gestes préventifs à Béjaïa
Après près d'une année de confinement pour cause de situation épidémiologique des plus alarmantes, la vie a repris pratiquement son cours normal ces derniers jours à travers la wilaya de Béjaïa. La levée du confinement par les autorités sanitaires autorisant une reprise de l'ensemble des activités depuis le début de ce mois de février laisse visiblement penser pour nombre de citoyens que la pandémie du Covid-19 est une affaire ancienne et que la menace est désormais révolue.
En effet, depuis quelques jours, la population s'est totalement relâchée. Les masques et mesures préventives font déjà partie du passé, laissant craindre une dangereuse reprise de la circulation du virus dans la région qui, faut-il le rappeler, a occupé de très longs mois les premières marches des wilayas les plus touchées par la pandémie.
Lors d'une virée à travers les rues du chef-lieu de wilaya et dans certaines villes, à l'image des centres urbains d' Akbou, Sidi-Aïch, et El Kseur, le constat est le même, l'écrasante majorité de citoyens s'est affranchie du respect des gestes barrières à même de juguler la propagation du virus. «J'ai toujours dans ma poche un masque mais je ne le mets que lorsque on me l'exige à l'entrée d'un magasin pour faire mes courses» nous confie un jeune homme d'une trentaine d'années. Dans les commerces, même si une bouteille de gel hydroalcoolique est mise à la disposition des clients, personne ne s'en sert. «Je ne peux tout de même pas obliger les gens à utiliser le liquide et puis certains se sentent vexés quand vous leur faites la remarque. Même pour le masque, à chaque fois que l'on fait la réflexion sur l'absence du port de la bavette à un client, il s'emporte pour rappeler qu'avec la décision du déconfinement, les bavettes ne sont plus exigées. J'ai une affiche mentionnant le port du masque obligatoire à l'entrée et c'est suffisant, je n'ai pas à faire le gendarme» s'est contenté de nous répondre le propriétaire d'une superette à Béjaïa. Il faut dire aussi que presque personne ne porte de masque dans les rues. Au marché hebdomadaire de Sidi-Aïch, grouillant de monde, collées les unes aux autres, rares sont les personnes qui se protègent le visage. Les gestes de distanciation physique sont clairement abandonnés et les embrassades et autres accolades entre amis sont observées. «On peut se serrer la main et même s'embrasser, je ne suis pas contaminé, n'aie pas peur, il n'y a aucun risque» lance un citoyen à son ami rencontré à l'entrée d'un café.
Les conducteurs de bus ne respectaient pas déjà bien avant la décision de levée de confinement ces mesures préventives .Astreints à un taux de remplissage de 50% à chaque navette , les transporteurs remplissent leurs bus et fourgons sans exiger également aux voyageurs de porter leur masque . Certains ne demandent aux voyageurs de le mettre qu'à l'approche d'un barrage des services de sécurité. Il faut dire, au passage, que même les contrôleurs ferment les yeux sur le respect de cette mesure barrière. Même si les chiffres de contamination sont en net recul dans la région de Béjaïa, les professionnels de la santé locale mettent en garde contre cette situation de relâchement. «Il est vrai que les cas de Covid ont nettement baissé et toutes nos structures de santé ont même repris un fonctionnement normal d'avant la pandémie avec seulement quelques personnes contaminées, le risque d'une nouvelle vague notamment avec ces nouvelles variantes du virus n'est pas à écarter. Pour anéantir tout risque de contagion, les mêmes mesures barrières doivent être strictement respectées. La levée du confinement et la reprise des activités économiques ne doivent pas faire oublier à la population que la pandémie du Covid-19 n'est toujours pas totalement contenue».
A. Kersani
Réouverture des cafés et restaurants à Bouira
Une reprise timide, sans aucune mesure barrière !
Dans la wilaya de Bouira, la mesure prise par les services du premier ministère concernant l'accès du grand public aux cafés, autres restaurants et fast-foods, a été accueillie avec un grand ouf de soulagement par les commerçants concernés mais, force est de constater que pendant ces premiers jours, ce n'est pas le grand rush attendu.
En effet, selon certains restaurateurs et cafetiers que nous avons rencontrés au chef-lieu de wilaya, et qui sont soumis au nouveau dispositif préventif d'accompagnement dont entre autres le respect de l'espacement et la distanciation physique, la limitation du nombre de clients à 50 % des capacités d'accueil, l'obligation du port du masque de protection ; les clients se font pour le moment rares. « Pour le moment, je n'ai aucun problème avec les mesures préventives », dira ironiquement Karim, propriétaire d'un fast-food au niveau de l'ancienne gare routière. « Je n'ai pas de clients ; la reprise est très timide et le peu de personnes que j'ai reçues, ne portent pas de masque mais j'arrive à leur en donner », expliquera-t-il. Ainsi, si du côté des commerçants, les mesures préventives sont prises, il n'en est pas de même pour les clients qui se présentent pour la plupart, sans bavette. Ce non-respect a été observé depuis plusieurs semaines. Les citoyens qui ne se couvraient pas le visage d'une manière régulière, ont d'abord baissé une partie de leur masque en cachant uniquement la bouche et le menton, avant de l'abandonner carrément ces dernières semaines. Au point où actuellement, très peu de gens sortent dans la rue avec une protection.
Aussi, lorsque la mesure d'accès aux cafés et autres restaurants est venue, les restaurateurs et cafetiers se sont retrouvés devant un dilemme : refuser l'accès aux non porteurs de masque de protection, et se retrouver à la fin de la journée pratiquement sans aucun client ou très peu ; ou fermer les yeux, enfreindre la loi et courir le risque de se voir verbaliser par les équipes de contrôle. Devant cette situation, presque tous les propriétaires ont fini par ne rien exiger à leurs clients.
Le même constat a été d'ailleurs observé dans les épiceries et autres superettes, où les enfants de moins de 16 ans, sont tolérés alors que selon les mesures préventives elles sont toujours en vigueur. Cela étant, pour certains gestionnaires de café et de restaurants, la rareté des clients a été constatée depuis le mois d'octobre dernier avec la vente à emporter. Selon eux, le chômage qui frappe une bonne partie de la jeunesse à cause de la crise économique induite par la Covid-19 et la hausse des prix des produits de première nécessité, qui impacte négativement des familles, y sont pour beaucoup dans cette situation. « Croyez-moi, les citoyens fréquentent de moins en moins les restaurants et préfèrent, pour certains, prendre un petit gâteau à midi, histoire de calmer leur faim au lieu d'un déjeuneur, qui leur reviendraient au minimum à 200 dinars » dira également Sofiane dont le restaurant se trouve au centre-ville, sur le boulevard Amirouche. Au niveau des cafés, ce n'est pas non plus la grande affluence. Et la raison n'est pas du tout cette appréhension que l'on a constatée durant les premiers mois de la pandémie du Covid-19, mais bien plus grave ; la cherté de la vie et cette tendance propre à l'Algérien à payer toute l'addition, c'est-à-dire, tous ceux qui sont assis à la même table. « Vous savez, je crois qu'avec les restrictions récentes et le service au comptoir, les gens se sont rendus compte que les services à table leur coûtaient chers. Avec le retour à l'accès à l'intérieur des cafés, beaucoup de gens préfèrent le comptoir et le payement de leur propre consommation que la table qui les obligent, - habitudes sociétales obligent - à payer l'addition et qui leur reviendraient chère » dira Ammi Saïd, cafetier de la place des martyrs qui constate amèrement ces changements de comportements chez l'Algérien.
Une réalité amère que le simple citoyen et même le fonctionnaire qui était, il n'y a pas longtemps, compté parmi les personnes à revenu correct, vit péniblement à cause de la dévaluation du dinar et la stagnation des salaires d'un côté, et la hausse de tous les produits de consommation, de l'autre. C'est dire que pour le citoyen qui vit au quotidien cette situation, le port du masque, même s'il y va de sa santé pour se protéger contre le Covid-19, se voit relégué au second plan.
Y. Y.
El-Tarf : Allègement des mesures de confinement
Un retour rapide à la normale et des règles sanitaires ignorées
Après une longue période d'hibernation commerciale, gérants et propriétaires de cafés, d'établissements de restauration et autres lieux publics, à l'image des fast-foods qui sont légion dans la wilaya, se disent libérés enfin des contraintes drastiques imposées par les pouvoirs publics pour faire face à la propagation de la Covid-19.
«Maintenant, c'est le temps de gagner dignement notre vie après plusieurs mois de gel des activités avec comme corollaire des pertes sèches et colossales en matière de chiffre d'affaires. Nous étions très proches de la banqueroute et de mettre les clés sous le paillasson. Le déconfinement a permis un retour rapide à la normale, ont affirmé des commerçants versés dans la restauration dont les locaux sont situés au centre-ville d'El-Tarf.
Cependant, ce qui retient l'attention est le fait que «la majorité des commerces ne respectent pas les mesures barrières et les règles sanitaires de protection des clients qui ont trait en particulier à la mise à disposition de gel hydroalcoolique à l'entrée du local, le port du masque, et le respect de la distance d'un mètre entre les clients. Tout a disparu comme par enchantement.
Dans la même veine, les autorités n'interviennent que rarement pour pousser les gérants à adopter les mesures de distanciation sociale et au respect des règles sanitaires. On laisse faire les commerçants à leur guise et c'est la débandade dans la gestion de cette crise sanitaire.
Des commerçants ont soutenu, par ailleurs, avec véhémence : «Nous n'avons pas bénéficié d'un appui important de l'Etat pour faire face aux conséquences du coronavirus, hormis l'aide de deux millions de centimes. Ce qui est dérisoire. Nous sommes des laissés-pour-compte et c'est pour cette raison que beaucoup font fi de toutes les recommandations des autorités locales. Je ne veux pas mourir de faim et au diable ce virus».
Quoi qu'il en soit, la vigilance doit être de mise avec un probable débarquement de variant du virus. Croisons les doigts pour éviter une troisième vague de cette pandémie qui a mis l'économie du pays à genoux.
Daoud Allam
Oran : Lutte contre la Covid-19/ Campagne de vaccination et levée partielle de certaines restrictions sanitaires
Le relâchement est criant
Avec la levée partielle de certaines restrictions sanitaires, qui «libère» certaines activités sociales et économiques et qui intervient en pleine campagne de vaccination contre la Covid-19, la population dans son ensemble se sent rassurée, estimant que si l'Etat a pris ces mesures, c'est parce que la situation est maîtrisée et, par conséquent, ils peuvent «respirer enfin et reprendre les vieilles habitudes. On est épuisés moralement. On n'en peut plus». Des mots qu'exprime chaque personne interrogée sur le sujet.
Un tour au marché de la Bastille
Il y a l'avant 15 février, date de l'annonce de l'allègement pour certaines activités économiques dont l'ouverture des cafés avec la remise des chaises et des tables, la fin des repas à emporter pour les fast-foods et autres restaurants, l'ouverture des espaces de détente... et il y a l'après. En fait, il n'y a pas eu une grande différence dans les comportements sauf que les citoyens ont le droit avec plus de largesse à ces activités citées plus haut. Le relâchement n'a pas attendu les décisions du 15 février 2021. Au marché le plus fréquenté dans la wilaya d'Oran, même par un vendredi, l'activité commerciale bat son plein avec des étals de fruits et légumes variés et des clients qui s'affairent à accomplir leurs emplettes.
Tous les vendeurs ne portent pas de masque, à l'exception de quelques-uns qui, eux, l'accrochent à leur ceinture, à leur tablier, où bien le laissent pendouiller sous leur menton. Nori, l'un des anciens marchands de la Bastille vendeur de pomme de terre, d'oignons et parfois de tomates, qui ne porte pas de masque, nous présente son raisonnement : «Oui je connais des proches qui ont contracté le maudit virus, certains s'en sont sortis d'autres non, mais dites-moi jusqu'à quand allons-nous rester prisonniers de ce virus ? Moi je laisse les choses venir d'elles-mêmes ; si je dois mourir autant ne pas mourir de faim. En plus, vous ne voyez pas ? ils ont remis les tables dans les cafés, les restaurants ont ouvert, la routine reprend». Son camarade de tablée, vendeur de fruits, nous montre son masque qu'il garde dans sa poche, dit-il, «au cas où les autorités changent d'avis, je l'ai en réserve, sinon moi je ne crois pas que ce virus est aussi dangereux, je doute même de son existence, les gens font semblant d'y croire car c'est mondial. Et puis en Algérie, on n'a plus beaucoup de cas et il y a le vaccin, c'est la fin du virus, Mme, retirez votre masque». L'ensemble des clients portent le masque, mais pour beaucoup sans grande conviction, puisqu'ils ne le portent pas comme il se doit et, pour certains, il est clair qu'il n'a pas été changé il y a bien longtemps tant la crasse s'y est installée. «Franchement ? Ce n'est qu'un accessoire que je dois porter à chaque fois que je sors. Vous voyez celui que je porte ? Je pense que je l'ai depuis un mois. Ai-je été malade par la Covid ? Non. Regardez les chiffres, c'est la fin, on peut respirer normalement, toute cette histoire, c'est de l'exagération.» Bien évidemment, la distanciation n'est pas respectée, ou ne l'est plus comme au début de la pandémie. Les fruits sont coupés en deux, offerts au client pour les goutter, ce que beaucoup refusaient auparavant par crainte d'être contaminés, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Toucher la marchandise était «proscrit le temps du Covid, mais à présent, on laisse le client toucher, c'est bon, il n y a pas de menace», fait remarquer le vendeur d'oranges.
Les supérettes font le plein de clients, la distanciation est très loin des préoccupations
Si, dans la plupart des supérettes, le port du masque est obligatoire et le client se voit réprimandé dès lors qu'il ne le porte pas convenablement, ou encore se voit interdire l'accès dans le cas où il n'en a pas, pour le reste, tout est permis. Il y a un relâchement manifeste qui s'empare des gens qui disent en avoir assez de suivre des instructions qui, selon eux, « ne servent à rien. Voyez-vous autour de vous des tas de malades du Covid ? Moi non, alors je ne vais pas me priver du plaisir et surtout du besoin de faire mes courses dans la supérette et je ne suis pas la seule, du coup, on se retrouve à plusieurs. S'il y avait un danger ou bien une interdiction, je pense que le propriétaire de la supérette aurait peur que les autorités lui ferment les lieux. On porte le masque, c'est déjà ça, et c'est une grande contrainte. C'est étouffant. Dès que je sors de la supérette, je le retire», nous lance une mère de famille qui faisait ses achats chez El Manzah, l'une des supérettes des plus prisées à Oran mais aussi des plus regardantes sur les mesures de prévention. Les lieux ont d'ailleurs été fermés les 14 et 15 février et ce, malgré la perte du chiffre d'affaires pour 48 heures. Une fermeture dans le but de désinfecter les lieux. L'entrée est contrôlée par des agents. Mais c'est une fois à l'intérieur que les comportements des clients sont incontrôlables lorsqu'ils se collent les uns aux autres pour choisir un produit.
Dans le tramway, le port du masque est tributaire de la présence des agents de contrôle
Il est vrai que dans ce moyen de transport très prisé par les Oranais, le port du masque est respecté scrupuleusement par environ 60% de la population. Sinon, il est dans la poche, dans le sac à main, ou «accroché» quelque part sur soi. Seul le passage des agents de contrôle de la Setram qui intiment l'ordre de le porter amène les récalcitrants à s'y conformer, à contrecœur et sans conviction. «Vous ne voyez pas comment nous sommes serrés les uns contre les autres comme dans une boîte de sardines ? Et on ose me dire de porter le masque, alors que toutes les fenêtres du tram sont fermées ; on respire tous la même chose. S'il y a des malades du Covid parmi nous alors ça sert à quoi le masque si la distanciation n'est pas respectée ?» confie un homme, la quarantaine. Ce jour-là, une femme avait étouffé tant l'air était irrespirable, mais aussi elle toussait énormément. Juste à côté d'elle, deux jeunes femmes, des étudiantes, semble-t-il (elles descendront à l'université USTO), ne portaient pas le masque qui se trouvait certainement dans leur sac mais à aucun moment elles n'ont eu le réflexe de le mettre face à ce cas douteux de la femme qui toussait. «Ouvrez votre colle de djellaba, baissez le masque ma sœur pour mieux respirer, qui a de l'eau, elle étouffe», lui diront-elles, sans se demander si cette dame pourrait être porteuse du virus.
Les magasins de prêt-à-porter :
«laisser-faire, laisser-aller pour gagner ma vie»
Des mesures de prévention contre la Covid-19 au niveau des commerces de prêt-à-porter il ne reste que les affiches qui décorent les façades. «Oui je sais que je ne dois pas laisser entrer les enfants, ni aucune personne qui ne porte pas le masque, que je dois limiter aussi le nombre de clients dans mon magasin, mais si je continue de respecter ces consignes, je vais vers une faillite certaine», nous confie un commerçant du centre-ville.
Pour l'instant, seuls les restaurants et les fast-foods appliquent les consignes sanitaires
Après une fermeture de plus de trois mois avec quelques allègements permettant la vente à emporter, les propriétaires de restaurants et de fast-foods sont très reconnaissants face à cette dernière mesure d'allègement des mesures de confinement. A El-Akid-Lotfi, un lieu qui regorge de commerces de restauration, il est important de respecter les consignes au risque de se voir fermer le commerce. Chez ce restaurant de poissons, «il est primordial de faire respecter l'espacement et la distanciation physique, tout en limitant le nombre de personnes à 50% des capacités d'accueil. J'ai également installé des paillasses de désinfection aux entrées et mis à la disposition des clients des produits désinfectants, notamment les gels hydroalcooliques. Bien évidemment, le nettoyage et la désinfection du restaurant sont quotidiens». En espérant que cette discipline durera dans le temps.
Amel Bentolba
BLIDA
Vers un laisser-aller aux conséquences périlleuses
Blida, premier foyer de coronavirus en Algérie, a payé un lourd tribut. Depuis, il n'y a pas un jour qui passe sans que les familles blidéennes ne comptent leurs morts.
Les hôpitaux saturés par les contaminés, les responsables concernés se trouvaient devant l'urgence de transformer plusieurs services en espaces dédiés au Covid-19, pour faire face au nombre toujours croissant des nouveaux cas, allant jusqu'à sacrifier des spécialités vitales telles que celles inhérentes à la greffe d'organes de l'Institut du rein du CHU Frantz-Fanon.
Un confinement total ayant été décidé juste après, les Blidéens ne pouvaient ni sortir en voiture ni quitter le territoire de la wilaya dont les frontières avaient été fermées aux autres wilayas. Peu à peu, la situation sanitaire tendait à s'améliorer légèrement et la population commençait à respirer un tant soit peu.
Mais, force est de constater qu'aujourd'hui, les choses vont vers le relâchement quasi absolu et les gens ont tendance à baisser la garde comme si la pandémie avait totalement disparu. Pas de port de masque de protection, offense aux gestes barrières et irrespect de la distanciation physique. Mieux, les citoyens se congratulent et s'embrassent carrément.
Les ruelles commerçantes de la ville des Roses notamment celles de la rue du Bey, des Kouloughlis et des Martyrs, vous donnent le tournis en voyant, presque à longueur de journée, une affluence de personnes qui se bousculent aveuglément pour faire leurs emplettes. Les commerçants illicites rendent les voies étroites en déposant leurs marchandises à même le sol, alors que d'autres bloquent le passage par des étalages.
Cette façon de faire oblige les citoyens à se frotter entre eux pour se frayer un chemin dans une ambiance quasi chaotique où le port de la bavette est loin d'être leur souci majeur. S'il est vrai que Blida n'enregistre pas beaucoup de nouveaux cas ces derniers jours, cette façon de se comporter risque de faire flamber leur nombre en un temps record et induire inévitablement un retour à la case départ avec toutes les conséquences qui en résultent.
Par ailleurs, le point positif à retenir dans cette lutte contre le coronavirus à Blida est la réduction tangible du nombre de cortèges nuptiaux qui sillonnaient les rues et routes en actionnant leurs klaxons et s'adonnant à leurs aventureux slaloms. Cette baisse est due, de l'avis des uns et des autres, aux sanctions décidées par les autorités locales.
Autrement, les citoyens de Blida n'ont plus cure du risque de se voir contaminés car dans leur esprit, l'opération de vaccination, qui a commencé dans la wilaya, a, comme si déjà, fait son effet.
M. B.
NAÂMA
Les règles de prévention sanitaire transgressées
Depuis la levée des mesures du confinement total pour les activités commerciales, les citoyens au niveau des cités urbaines de la wilaya de Naâma ont transgressé les règles des mesures préventives contre la Covid-19, voire un relâchement du protocole sanitaire.
En effet, une affluence remarquée des citoyens dans les boulevards, les cafés, les restaurants, la multiplication des déplacements dans les gares routières et ferroviaires, les rendez-vous dans les placettes publiques, mais aussi un rush des gens au niveau des marchés des fruits et légumes, ceux aux bestiaux, où aucune consigne de prévention ou de distanciation préconisée par l'Etat n'y est appliquée. Une situation constatée aussi au niveau de certaines administrations publiques (état civil, agences postales...) où le relâchement total des consignes de protection est sidérant. Sauf, peut-être, certaines personnes vulnérables, mais pas nombreuses, semblent respecter le port de bavette. Par ailleurs, si à l'intérieur des établissements scolaires le protocole sanitaire est tout de même respecté, notamment, le port de la bavette, la distanciation physique, l'aménagement des horaires (pour les élèves), la prise de température, le gel pour désinfection des mains, il reste qu'en dehors des écoles, aucun respect des règles sanitaires n'est observé, ni par les élèves, encore moins par le corps enseignant.
Pour rappel, dans la wilaya depuis le début de la pandémie, près de 400 cas ont été atteints par la maladie, dont une cinquantaine de morts ont été enregistrés à ce jour.
B. Henine
Aïn-Témouchent
Covid-19 : relâchement et baisse de vigilance, «on craint le pire»
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, dans la wilaya de Aïn-Témouchent qui est considérée comme un foyer de ce virus du corona depuis son apparition, notamment dans les localités de Béni-Saf, Aïn-Témouchent et Hammam-Bou-Hadjar où de nombreuses victimes ont été emportées par la maladie, néanmoins et depuis l'annonce par les pouvoirs publics de l'allègement des mesures de déconfinement ,on constate, amèrement, certaines pratiques inquiétantes par les citoyens.
Beaucoup circulent à travers rues et ruelles des principales villes de la wilaya sans bavette, sans respecter la distanciation physique. Dans les marchés, ou aux souks, les gens font leurs achats sans le port de bavette, rares sont les marchands qui la portent. Dans les cafés récemment rouverts, les clients attablés ne se protègent pas le visage prétendant que ça gêne la respiration «c'est étouffant de porter le masque, en plus, comment peut-on siroter un café ou un thé avec la bavette sur le visage», tandis que d'autres plus avertis, emportent leur café ou thé loin des groupes. Dans les petites localités où les marchés hebdomadaires sont toujours autorisés, une foule compacte fait ses emplettes sans la moindre précaution Lors des funérailles, des dizaines de citoyens accompagnent la dépouille mortelle et assistent sans porter de bavette. Quant à la distanciation, la population l'a mise aux oubliettes. Actuellement et avec le déconfinement décidé par les pouvoirs publics, on craint le pire ...
S. B.


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