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«Je raconte là société kabyle des années 40»
Arezki Mensous, écrivain, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 12 - 10 - 2020

L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Arezki Mensous: Je m'appelle Arezki Mensous, un nom et prénom qui me vont dans la simplicité et la modestie que je véhiculais depuis l'âge de 12 ans, car auparavant je portais le nom de mes grands-parents maternels. Je suis actuellement un retraité de l'éducation. J'ai travaillé 34 ans comme enseignant d'EPS (éducation physique et sportive) dans un collège d'enseignement moyen. Ma fonction de PEM m'avait pris tout mon temps tellement la mission éducative était noble, mais difficile. Parler de moi ce n'est pas facile, je suis un homme ordinaire simple et modeste, j'aime la vie et je veux lui laisser un cadeau, l'ensemble de mes écrits qu'elle partagera avec mes enfants.
L'envie d'écrire vient généralement après la lecture de pas mal de livres qui nous marquent et qui provoquent le déclic qui incite a` passer a` l'acte, est-ce votre cas, quelles sont les lectures qui vous ont marqué et influencé?
Au fond, je n'ai pas de passion particulière au départ, il fallait seulement meubler de longues journées de la meilleure façon qui soit. Entre-temps, du fond de mes entrailles remontait une envie de traduire par la plume un ensemble de faits vécus, je dirais mal vécus, pour certains. Je me suis mis à gribouiller, tellement je manquais de moyens syntaxiques que je me suis vu envahi par une autre passion celle de manipuler les règles de grammaire et leurs exceptions. L'intention se transforma en passion. Mes doigts, non initiés à papoter sur le clavier, me menaient une vie dure. La persévérance et la volonté conjuguées ont eu raison des forces de blocage. J'ai pondu mon premier livre «A la gloire de nos aïeux». La voie du salut m'était ouverte, deux autres livres sont venus récompenser mes efforts: «Sur les sentiers de ma vie», édité chez «El Amel» et «L'homme de chez nous», édité chez «edilivre» en France.
Donc, vos lectures, fort nombreuses il faut le rappeler, n'ont pas vraiment été pour beaucoup dans votre passage à l'acte, c'est ce que vous voulez dire?
Mes nombreuses lectures n'étaient en fait pour rien dans cette entreprise passionnante, mais elles intervenaient dans ma manière de penser et de construire. Des auteurs français meublaient ma boite en bois posée dans un coin de la maison, venaient ensuite Mouloud Feraoun, Mammeri, Mohammed Dib et même «Papillon» remontaient de mes entrailles pendant les courses de ma plume.
Pouvez-vous nous parler de votre premier livre «À la gloire de nos aïeux», paru en 2012? Comment est née l'idée d'écrire ce livre, sur quoi porte-t-il exactement?
Une partie du contenu de ce livre, malgré les thèmes d'apparence scientifique ou dogmatique, le traitement ne relève aucunement des connaissances glanées ici où là, mais elles provenaient tout simplement de ma propre expérience sur la conception des évènements et des faits vécus. Les observations par ma longue vie, par le nombre et la diversité tant par des moments d'aisance que par les misères criantes ajoutées aux années, pesant sur le comportement de ma composante humaine dans ses différents segments. Les lecteurs et les lectrices sauront, j'en suis certain, faire le discernement et seraient indulgents envers ma personne sur mes positions et mes convictions si elles venaient à les contrarier. La politique, l'économie, le social et le culturel me venaient à travers mes investigations et des échanges avec mes interlocuteurs de tous bords et non d'analyse rigoureusement enseignée dans les écoles de la République. Sera vrai et juste ce que j'avance! Le mérite ne pouvait être de ma seule personne, mais bel et bien de mon entourage si affectueux et associatif. Me voilà devant vous pour parler d'un livre que j'ai écrit, non pas que j'ai la qualité ou le savoir-faire littéraires, mais un refoulement longtemps enfoui dans mes entrailles me pousse, tous les jours que Dieu fait, à marquer mon passage dans ce monde ambigu.
«À la gloire de nos aïeux» est un livre que j'ai publié l'été passé aux éditions ALE (Alger-Livres édition). Dans la première partie, le récit est porté essentiellement sur la vie de mes grands-parents à partir des années 10 du siècle passé, la notoriété de mon grand-père, cheikh et fortuné.
L'aîné de ses enfants, hérita principalement, à l'âge de quatorze ans, et de sa notoriété et sa fortune. Cet héritage précoce le mena directement à la déchéance totale, de l'abandon de sa famille à l'ivresse quotidienne. Ici s'arrête la genèse du côté paternel. Mon enfance vécue auprès de mes grands-parents maternels a été marquée par ses sensations, ses humeurs et le manque d'affection comblé en partie par le jeu. Un enfant du divorce avec toutes les conséquences qu'il avait subies dans ses développements caractériels et mentaux.
Dans cette partie du livre, j'ai décrit aussi les relations sociales dans le milieu austère des années cinquante, le mode de subsistance et l'impact asservissant de la colonisation. Vient ensuite la phase de l'adolescence aussi importante, avec des yeux neufs sur la réalité sociale dans laquelle vivotaient ses parents adoptifs et les autres. Un état descriptif des souks comme seul pôle économique, celui des assemblées de villages comme des conclaves où tout se décidait collectivement sans omettre que la voix de celui qui avait des hommes et des biens passait en priorité. La nature vierge et sauvage (la forêt des oliviers, chapitre XV) est également décrite dans plusieurs chapitres concomitamment avec le dressage par l'école indigène et les vieux du village. La femme, à travers la grand-mère, constitue une partie soutenue du chapitre «Na Fati tisseuse et potière» pour ne pas dire qu'elle était au four et au moulin. Il faut dire que mon intention était de peindre, à travers Na Fati, la vie si misérable de toutes les grands-mères de l'époque.
Il est aussi question de la guerre d'indépendance, dans ce livre, n'est-ce pas?
Effectivement, la guerre de libération est aussi un sujet narré sur plusieurs pages et l'on ne peut passer à côté ni en marge d'une lutte menée par son peuple. Mon livre n'a pas échappé à l'empreinte politique non plus, j'y ai consacré une partie non négligeable. Civisme et patriotisme font bon ménage dans le chapitre XVII. Certains chapitres, détachés de l'essentiel du contenu, meublent aussi la fin du livre. Fin de vie pour certaines et maladie pour d'autres. Ainsi va la vie.
«Sur les sentiers de ma vie» semblé s'en tenir au titre, a` bien d'autres détails, d'inspiration autobiographique, le confirmez-vous?
Si dans le premier, c'était ma vie qui était mise en relief, dans ce second, c'est l'environnement du premier qui est décortiqué avec les yeux et la compréhension d'un jeune adolescent. Un témoin sans complaisance des années de guerre et d'exploitation coloniale sans limites contre la quatrième puissance mondiale.
À travers ce livre, j'ai voulu faire revivre les différentes étapes de ces moments durs aux générations actuelles et futures en tant qu'observateur préoccupé par la non-prise en charge de notre histoire riche et honorable, préoccupé aussi pour l'avenir du pays.
Dans «L'homme de chez-nous», vous revenez sur des événements sociaux vécus en Kabylie dans les années 40, pouvez-vous nous en parler?
«L'Homme de chez nous» se veut un récit sans complaisance de la vie dure que menèrent nos ancêtres, à travers des scènes familiales émouvantes.
À travers mes personnages, je voulais donner aux lecteurs un aperçu sur la société kabyle des années 1940. Seule la survie faisait mouvoir les hommes et les femmes paupérisés de cette contrée tant aimée par ses habitants. Souvent, l'émigration était la seule réponse à leurs déboires. Je vous invite donc à vous introduire dans la vie quotidienne de cette génération et d'en saisir tous les contours.
En tant qu'écrivain, ayant raconte´, dans la plupart des cas, les conditions de vie en Kabylie durant l'ancien temps, pouvez-vous comparer entre la société d'hier et celle d'aujourd'hui?
Les vieux nous disaient que le temps passe vite, quand l'être est dans la suffisance. Les changements brusques entre un dénouement total où l'indigène ressemblait à l'animal, mal entretenu et l'indépendance où le citoyen était libéré sur le plan de la survie et celui d'être libre de paroles. Ces deux périodes antagonistes avaient rendu l'ex-colonisé perplexe et sans mesure. Le passage rapide d'une société exploitée et enchaînée à celle débridée et riche a déstabilisé l'Algérien en ne retenant ni les bonnes manières d'antan ni l'universalité du moment dans ses progrès et sa clairvoyance. Nous vivons des situations hybrides.
Que représente l'écriture pour vous?
On n'en finit jamais de parler de l'écriture et du bonheur qu'elle traîne dans ses lignes, quand la plume ne s'arrête plus de courir.
Pouvez-vous nous parler de ce que vous êtes en train d'écrire actuellement et de vos projets d'écriture?
Je viens de terminer un manuscrit sans titre pour le moment qui traite de l'émigration pour une partie de la famille et la vie dure du bled l'autre partie.
C'est encore dans les années quarante. Un modeste recueil de poèmes décryptant des moments où ma personne me semble s'évader ou confrontées aux aléas de la vie. Pour le reste: entretenir mon site Internet qui parle de tout sur la première page, il y a cette citation «Je ne porterai rien sur ma conscience...» Je ne ferai que du bien pour mes jours restants. Semer la bonne parole à travers les relations personnelles et les réseaux sociaux. Avec une grande prudence, peut-être un autre livre...
Un mot de la fin?
Grâce à l'écriture de ces livres, j'ai le sentiment du devoir accompli. J'ai répondu aux trois meilleures choses à faire, écrire, planter des arbres et avoir une postérité convenante à la société.


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