Le mufti de la province de Damas, Adnane al-Afyouni, a été tué jeudi dans l'explosion d'une bombe placée à bord de son véhicule près de la capitale syrienne, a rapporté l'agence officielle Sana en dénonçant une attaque «terroriste». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le mufti avait joué un rôle de premier plan ces dernières années pour faire cesser les combats dans la province de Damas. Le responsable religieux, âgé de 66 ans, «est mort après qu'une bombe a été placée dans sa voiture dans la ville de Qoudsaya», au nord-ouest de la capitale Damas, a indiqué Sana, en citant le ministère des Affaires religieuses. En septembre 2016, le mufti de Damas avait présidé la prière à la mosquée de Daraya, près de la capitale, où le président Bachar el Assad avait fait une apparition en public à l'occasion de la fête de l'Aïd el Adha. Daraya était un fief des terroristes qui l'ont évacué depuis. Le mufti Afyouni avait alors déclaré que Daraya devait être un exemple pour «la réconciliation entre tous les Syriens et l'abandon des combats» dans le pays déchiré par la guerre depuis 2011. Les attaques sont devenues très rares dans et autour de la capitale, depuis que les forces gouvernementales ont chassé les terroristes de leurs derniers fiefs en 2018. Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé jeudi avoir mené une frappe contre des responsables d'Al-Qaïda dans le nord-ouest de la Syrie, une opération tuant 17 jihadistes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cinq civils ont également été tués, précise l'OSDH. «Les Forces américaines ont mené une frappe contre un groupe de hauts responsables d'Al-Qaïda en Syrie qui s'étaient réunis près d'Idlib», a indiqué le commandant Beth Riordan, porte-parole du commandement central de l'armée américaine (Centcom). «L'élimination de ces dirigeants d'Al-Qaïda en Syrie va réduire la capacité de l'organisation terroriste à planifier et à mener des attentats menaçant les citoyens américains, nos partenaires et les civils innocents», a-t-elle ajouté dans un communiqué, sans préciser le nombre de morts. Selon l'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne, la frappe de drone a visé un rassemblement de jihadistes dans le village de Jakara, dans la région de Salqin, tuant 17 d'entre eux, donc 11 commandants. La frappe a eu lieu dans la province d'Idlib, dernier bastion hostile au gouvernement du président Bachar al-Assad, et dominée par le Hayat Tahrir al-Cham (HTS), branche syrienne d'Al-Qaïda. Mais d'autres groupes terroristes évoluent dans la région, notamment le Houras al-Din, groupuscule lié à Al-Qaïda et rival du HTS. Selon l'OSDH, cinq ressortissants étrangers figuraient parmi les terroristes tués jeudi mais leur nationalité n'est pas établie. Ils «avaient été invités à dîner dans une tente dans une ferme de Jakara», a-t-il ajouté précisant qu'il s'agissait d'une «réunion de commandants opposés au HTS et aux accords russo-turcs» ayant mené à une fragile trêve à Idlib. Certains des jihadistes présents «étaient proches du Houras al-Din», selon M. Rahman. En mars, un accord entre Ankara, soutien des rebelles, et Moscou, allié du gouvernement syrien, avait interrompu une offensive gouvernementale meurtrière dans la région de quelque trois millions d'habitants. Après une série de victoires grâce à l'aide militaire de ses alliés russe, iranien et libanais (Hezbollah), le gouvernement syrien a repris le contrôle d'environ 70% du territoire.