Le Front des forces socialistes (FFS), subit des attaques de la part de ses propres militants, ou du moins ceux qui se revendiquent toujours comme les porte-voix du FFS historique. Ce rebondissement de la situation qui a trait à la «crise du FFS, comme cela est présenté par une kyrielle de dissidents et même de la part de ceux qui se considèrent toujours militants de ce parti, remet le parti de Da l'Ho au premier carré de la crise organique qui sévissait au temps de Laskri et ses compères. Cette fois-ci le «coup» émane d'outre-mer, ce sont les militants hissant le drapeau du FFS au niveau de la diaspora. Ce groupe aux accointances avérées avec la nébuleuse islamiste Rachad, accuse le FFS de pactiser avec le Mouvement de la société pour la paix (MSP), plus grave encore, il accuse la direction actuelle de servir comme force d'appoint à l'islamisme et au pouvoir à la fois. C'est une manière de rappeler que les démarches entamées par le FFS actuel sont aux antipodes du FFS «historique». Cependant, ce groupe de l'extérieur, qui coordonne avec les éléments «réfractaires» de l'intérieur, n'explique pas sa position quant à son implication mordicus dans les actions frontales contre tous ceux qui dénoncent la mainmise et la dictature de Rachad au niveau de la diaspora, sachant que cette force occulte est d'essence totalitaire et obscurantiste. La direction actuelle du FFS a jugé utile d'entamer des rencontres avec des partis politiques relevant du spectre national, cela est tout à fait normal en termes d'action partisane. La dernière rencontre s'est distinguée par l'échange avec le MSP sur la situation politique du pays, c'est ce qui a suscité le courroux de ce groupe se revendiquant du «Hirak» comme «seul moyen de dépassement de la crise du système et de la classe politique en présence». C'est dire que l'approche est foncièrement biscornue, celle que défend le groupe qui se réclame du FFS «historique, alors qu'il exige «le dépassement du système et la remise au placard de la classe politique». Ça frise l'invraisemblable! Nous avons contacté plusieurs fois la direction actuelle du FFS pour avoir plus d'éclairages sur ce qui se passe en son sein et par rapport à ce groupe qui se targue de dire qu'il représente le FFS «historique», mais en vain. Cette ambiance qui traverse le FFS fait rappeler le feuilleton tragique qui a miné le parti en assistant à des dérapages gravissimes allant jusqu'à s'exprimer par une violence inédite dans les rangs de ce vieux parti. Depuis le départ de son fondateur, le défunt Hocine Ait Ahmed, les choses se dégradent davantage au niveau des structures du FFS et le cap reste à resituer. Mais la direction actuelle veut renouer avec la vie politique et lui donner son sens, c'est-à-dire sortir des sentiers battus et casser avec la morosité qui frappe de plein fouet la classe politique après une léthargie qui a trop duré. La dernière démarcation de la direction actuelle du FFS, se résume dans son appel à reconstruire le consensus national et plaider pour un dialogue national visant la mise en branle d'une transition démocratique. Comme les enjeux des élections législatives et communales se font sentir, le FFS veut tant bien que mal trouver un mode opératoire lui permettant de se maintenir sur la scène politique nationale à l'aune de la reconfiguration qui s'annonce après les métamorphoses politiques apportées et imposées par l'élan du 22 février 2019 et ses retombées à moyen terme sur la vie politique en général. Tout compte fait, le FFS est face à ses «Hirakistes» dont le nihilisme et le négationnisme sont légion. Cette nouvelle situation risque de rééditer le scénario précédent de la division et de la violence à outrance qui a réduit un vieux parti et ses fondateurs de proue en des loques politiques. Le FFS risque gros, surtout que le groupe qui se revendique de la paternité du FFS «historique» promet de ne pas rester sans actions pour parer à ce qu'il considère comme «dérive» au sein du parti de Da l'Ho.