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«On peut mobiliser 15 milliards de dollars par an»
Kacem Ait Yalla, Président de la CACI en France, à l'Expression
Publié dans L'Expression le 07 - 03 - 2021

Le patriotisme chevillé au corps, Kacem Aït Yalla n' y va par quatre chemins quand il s'agit de son pays, l'Algérie. «Nous accompagnons la vision de notre pays et appliquons les directives de nos gouvernants», lance-t-il, non sans rappeler un élément capital dans cette démarche: la diaspora algérienne établie à l'étranger est un vivier d'idées et une force de propositions. Il est donc temps d'ouvrir les vannes et laisser s'exprimer cette énergie torrentielle faite de plus de 10 millions de personnes à travers le monde (Algériens et amis de l'Algérie) et qui ont le savoir-faire et la technicité. «Nous disposons des atouts nécessaires, la transparence nous apportera la confiance, et quand il y a la confiance, tout devient possible», clame Kacem Aït Yalla.
L'Expression: Vous êtes le président de la Chambre de commerce et d'industrie algérienne en France. Parlez-nous de cette institution?
Kacem Aït Yalla: S'agissant de la Caci en France, jeune institution créée dans le cadre de la réciprocité à la Chambre de commerce française en Algérie (Cciaf), les pouvoirs publics ont élargi ses prérogatives pour une meilleure mobilisation de la diaspora et, notamment de ses acteurs économiques. Nous apportons notre soutien à notre pays dans sa lutte contre la Covid-19. Les mutations actuelles de l'économie mondiale en y incluant les effets dévastateurs provoqués par cette épidémie sont inédites. Nous adhérons pleinement à la gestion de la crise initiée par le gouvernement algérien plaçant l'entreprise au coeur de la stratégie de relance économique nationale.
Sentez-vous des manifestations de la part des entrepreneurs de notre diaspora?
Je tiens d'abord à préciser que, dans le monde d'aujourd'hui, nous sommes durablement installés dans une situation qualifiée de chaotique. Le monde évolue d'une manière instable, imprévisible et changeante. À propos de notre diaspora, nous sommes déjà dans l'action. Notre diaspora manifeste en permanence son intérêt pour le pays. Elle représente un potentiel touristique de plus de 5 millions de touristes/an, une cible de consommation des produits Made in Algeria. Elle peut être génératrice d'épargne en devises et d'investissemens (IDE) en projets dans divers domaines. Elle se doit, du fait de son positionnement et son comportement, représenter dignement nos traditions, notre culture et notre pays là où elle est implantée.
En France, notre diaspora est puissante et respectée. Elle représente un potentiel énorme et qui aime l'Algérie. Comme l'avaient fait nos parents avant nous, nous répondrons à l'appel de notre pays sans conditions. Nous agissons et répondons à l'urgence conjoncturelle, accompagnons la vision de notre pays et appliquons les directives de nos gouvernants. Nous sommes ambitieux pour notre pays et sommes une force de proposition.
En termes concrets, loin de tout discours politicien et démagogique, que peut faire la communauté nationale établie à l'étranger?
Pour le moment, le plus important c'est l'union et la solidarité nationales pour sortir indemne de cette crise sanitaire. Des vies sont en jeu! Et qu'avons-nous de plus précieux que la vie? En cette phase de doute, nous soutenons les initiatives gouvernementales pour la conduite de la crise sanitaire, pour la gestion en bon père de famille des affaires de l'Etat, pour la réduction des dépenses et des importations, pour l'optimisation des aides et subventions, pour la lutte contre le gaspillage, pour son soutien et solidarité aux plus démunis, pour la mobilisation des forces vives de la nation. Pour la relance économique et le soutien à la jeunesse entrepreneuriale, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a demandé aux membres du gouvernement de lancer des concertations sectorielles pour évaluer et contenir l'impact de la pandémie sur l'entreprise et de la vie économique en général. C'est une bonne initiative. Nous estimons le potentiel mobilisable à partir de notre diaspora, approximativement, à 15 milliards d'euros/an. Grâce au dévouement et au savoir-faire de ses membres, la Caci en France fédère des forces et des compétences pour contribuer à l'effort national de développement dans plusieurs domaines.
Vous allez rencontrer des responsables algériens prochainement. Quelles propositions allez-vous leur formuler?
En effet, plusieurs projets seront proposés à nos autorités lors de notre prochaine rencontre à Alger: la création d'une banque numérique diaspora (affaires, dépôts et collecte de l'épargne), deux fonds d'investissement régulés - diaspora en dinars et en devises, zones industrielles offshores, zones d'activités, 150 villages touristiques orientés export, promotion du Made in Algeria,
e-commerce international, métiers du froid, 20 abattoirs aux normes internationales (une douzaine sont en cours)...
Nous devons surtout éviter les erreurs du passé. Force est de constater que les politiques menées après l'indépendance n'ont pas donné les résultats escomptés et beaucoup d'opportunités ont été ratées. Les modèles de développement appliqués jusqu'ici ont démontré leurs limites, faute d'innovation, de manque de stratégie claire, de lourdeurs administratives et de volatilité législative. Nous devons faire preuve de pragmatisme et saisir les opportunités qu'offre le nouveau contexte géopolitique et économique mondial.
Nous n'avons pas peur de nous ouvrir au monde grâce à plus de 260000 ingénieurs, médecins et hauts cadres sortant de nos grandes écoles, instituts et universités chaque année, une diaspora d'origine algérienne et ami(e)s de l'Algérie de plus de 10 millions de personnes dans le monde et qui ont le savoir-vivre en économie de marché et en maîtrisent les us et les règles, un pays-continent et une position géostratégique unique de plus de 42 millions d'habitants dont plus de 70% ont moins de 36 ans. Nous jouerons l'attaque! Nous disposons des atouts nécessaires, la transparence nous apportera la confiance, et quand il y a la confiance, tout devient possible.
Pour le succès de la stratégie de relance, il est nécessaire de valoriser notre marché domestique, nos infrastructures, de réduire notre dépendance vis-à-vis du marché extérieur sans oublier de revoir la gestion de nos entreprises qui n'ont pu, jusque-là, se développer, se transformer et nous sortir de la dépendance aux hydrocarbures.
Malgré un grand potentiel dans les échanges commerciaux avec l'Europe et une forte communauté algérienne, rien n'a été fait, on a pris beaucoup de retard. Une situation qu'il est difficile d'expliquer. Il y a eu aussi de mauvaises expériences bancaires: la faillite de l'UMB à Paris, la dissolution de la Kaic au Luxembourg. La Bace à Zurich en sommeil, la BIA...
Mercredi dernier, vous avez pris part au colloque «Méditerranée des hommes, des liens, un destin», organisé par le Conseil économique, social et environnemental français. Qu'en est-il de vos recommandations en tant que chef d'entreprise et président de la Caci?
Elles sont entre autres: un passeport de libre circulation pour les entrepreneurs des deux rives de la Méditerranéenne, un mécanisme de garantie de crédit intra-méditerranéen, Un fonds pour financer des projets transfrontaliers, notamment les infrastructures régionales, un accord-cadre d'abaissement de taxes pour catalyser les transactions intra-méditerranéennes, des normes spécifiques dans l'espace méditerranéen, la promotion du label origine Méditerranée, encourager les colocalisations industrielles, une Chambre de commerce et d'industrie de la Méditerranée ou un guichet unique, un Conseil économique et social méditerranéen, un Erasmus entrepreneurial, un plan Marshall méditerranéen, sur le plan politique, il faudra essayer de rendre compatibles l'autorité régulatrice de l'Etat et la puissance publique avec le maintien des libertés individuelles et collectives. Sur le plan culturel, il faudra revenir à l'essentiel, et retrouver du sens, voire en inventer, pour faire tenir et faire cohabiter nos sociétés.
Que dites-vous aux entreprises étrangères désireuses de s'implanter en Algérie?
Il n'y aura pas de vrais investissements directs étrangers tant que les conditions de l'existence d'un marché financier ouvert et réglementé ne sont pas implémentées. Après, il faudra aller chercher l'investisseur, le capter, le séduire et le rassurer.
Là aussi, la Caci en France joue le rôle de catalyseur pour l'attraction des IDE dans des filières stratégiques en direction de notre pays. Il faut aussi créer des zones franches dans la perspective de l'Algérie Africa Hub et les multiplier de préférence le long de la transsaharienne et de l'autoroute Est-Ouest. Pour la lutte contre la corruption, l'allégement des mesures administratives, la refonte de l'économie nationale ouverte au monde, les annonces faites par le président de la République et le gouvernement sont encourageantes et nous attendons avec impatience leurs implémentations.
Ya-t-il des efforts pour relancer le projet du développement économique de la Méditerranée et d'une intégration régionale des deux rives?
Face à la menace de perdre l'opportunité de coopérer, se dessinent depuis 2017 les contours d'un nouveau dispositif. En effet, lors de son discours du 29 août 2017, le président Macron a lancé l'idée d'un axe intégré entre l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe.
La vision sous-jacente c'est de prendre deux continents, les arrimer l'un à l'autre et créer un axe intégré Afrique - Méditerranée - Europe. Cinq pays d'un côté, cinq pays de l'autre = l'intégration régionale 5+5.
Cette nouvelle initiative repose sur un espace pertinent pour un projet ambitieux, et à l'échelle des défis auxquels nous sommes et serons tous confrontés. Nous allons passer aux actes et implémenterons des processus en conséquence.


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