L'ancien conseiller à la présidence de la République, Saïd Bouteflika, a comparu, hier, devant la troisième chambre du pôle pénal et financier du tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Le 7 juin dernier, le prévenu a été entendu par le juge instructeur près la même juridiction dans le cadre de la même affaire, dans laquelle est également impliqué l'ancien président du FCE et homme d'affaires, Ali Haddad. Cette affaire concerne les accusations de financement de la campagne du président déchu, de blanchiment d'argent et de dissimulation de revenus issus de la corruption. Il s'agit de l'affaire de la chaîne de télévision «El-Istimraria», dont le lancement avait été prévu pour l'accompagnement de la campagne électorale de Bouteflikab lors de la présidentielle de 2019. Lors de son procès, Ali Haddad avait déclaré que le frère du président lui avait demandé «de lui accorder une partie du matériel audiovisuel de la chaîne Dzair TV». «Une fois la campagne gelée, le matériel avait été restitué», avait fait savoir Ali Haddad. Des accusations rejetées, lors du même procès, par Saïd Bouteflika, soutenant qu'il n'a rien à voir avec cette affaire. Selon sa défense, Saïd Bouteflika «ne comprend toujours pas pourquoi il est mis sous mandat de dépôt pour une affaire dans laquelle il n'a rien à voir», précisant qu'il n'a «jamais entendu parler» de l'acquisition de ce matériel audiovisuel. Attestant, alors, qu'il ne connaissait même pas le nom de la chaîne, le prévenu a déclaré au juge qu'il avait pris connaissance de l'existence de ce matériel «lors d'une discussion avec Ali Haddad».