Pari réussi pour le FFS. Pour son 1er congrès depuis la disparition de Hocine Ait Ahmed, le plus vieux parti de l'opposition n'a pas à rougir du résultat, bien au contraire. Rassemblant 1200 participants issus de 40 wilayas, il confirme son ancrage national et assume un rajeunissement de sa composante militante et une ouverture vers la société. Beaucoup de jeunes et femmes issus de la société civile pour nombre d'entre eux, présents au congrès, affichent chacun pour ce qui le concerne, son attachement aux fonctions qu'il occupe dans sa wilaya, sa commune ou encore son village. Ce qui est intéressant à observer dans la composante des congressistes du parti de feu Ait Ahmed, c'est leur intime conviction que le changement vient de la première cellule de l'Etat. les militants interrogés par L'Expression, ils sont pour une bonne majorité d'entre eux, des élus locaux. On sent bien dans leur propos cet ancrage qui manque à certaines formations politiques. N'ayant pas d'élus nationaux et encore moins de ministres en exercice, le FFS présente toutes les caractéristiques d'un authentique parti populaire. La direction du parti a saisi ce fort penchant de ses militants pour l'action de proximité, de travailler principalement en direction des citoyens dans les villages. Une position qui honore le FFS, mais lui promet, dans le même temps, un avenir certain auprès de la société. Mais, disent, les jeunes élus interrogés, ce ne sera pas une partie facile. Ils en veulent pour preuve, des rapports conflictuels avec l'administration, des batailles au quotidien pour améliorer l'existence de leurs administrés, voire même un déficit de formation politique, susceptible de leur donner les armes nécessaires pour accomplir convenablement leur mission. Mais ce qu'on retient dans le congrès, c'est l'engagement de jeunes militants de défendre la résolution du congrès portant sur «la décentralisation administrative et financière au profit des collectivités locales», qui donnerait aux partis à la tête de communes de vraies prérogatives pour appliquer leur programme électoral. Les militants approchés par L'Expression ne sont pas moins fiers par la proposition de résolution qui évoque «l'allocation d'un revenu social minimum pour toutes les familles nécessiteuses». Le projet de résolution touche également l'économie et le FFS dit «encourager les partenariats public-privé, national et étranger pour la valorisation et la diversification des ressources nationales». Preuve que le parti se veut ouvert aux solution pratiques. Sur ces questions et sur d'autres, les congressistes se veulent d'abord pragmatiques. Les jeunes militants paraissent, en tout cas, conscients des enjeux politiques du moment et refusent des postures trop idéologiques. À leur échelle de responsabilité, ils savent ce que demande le citoyen. Et à l'échelle de la responsabilité nationale au sein du FFS, c'est «la promotion du dialogue national inclusif» qui prime, comme le souligne un membre de l'instance présidentielle, Hakim Belahcel qui, souligne que cette posture politique permanente de son parti est «le sens même de notre combat que nous avons mené durant 59 ans de lutte pacifique à la recherche d'un compromis historique au service de la partie». Les militants qui ne se recrutent pas parmi les «bobos» des quartiers chics de la capitale et d'ailleurs disent adhérer principalement à cette mission que s'est donnée leur parti. De même qu'ils se disent «les défenseurs du droit international et des vertus du dialogue politique comme réponses aux stratégies des lobbies», comme le signale Belahcel. Ces lobbies «qui excellent dans le démantèlement des Etats et dans l'asservissement de leurs populations». Le vieux parti d'opposition est en phase avec la politique étrangère de l'Etat. «Au FFS, nous avons continué à défendre la souveraineté des Etats comme nous sommes restés au service des causes justes et alliés indéfectibles des peuples opprimés». Et ce que partage les militants du FFS avec l'ensemble de la communauté nationale, c'est bien l'inscription dans leur défi commun de «l'intérêt suprême de la nation algérienne au firmament de notre attention».