Le dernier numéro du rapport sur la situation économique en Algérie, publié, jeudi, par la Banque mondiale, note «la poursuite» de redressement de l'économie algérienne en 2023. Cette tendance est soutenue par la croissance des dépenses publiques et le secteur hors hydrocarbures. D'après ce rapport, «l'économie algérienne a poursuivi son redressement au cours du premier semestre 2022 à la faveur du retour de la production pétrolière à ses niveaux d'avant la pandémie et de la reprise constante du secteur des services, conjugués à une activité agricole plus vigoureuse». Toutefois, la Banque mondiale met en garde contre les conséquences que pourrait entraîner la hausse du niveau des dépenses publiques, en cas de chute des cours mondiaux du pétrole. Dans ce contexte, l'exposé souligne que l'inflation reste «élevée» (9,4% en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2022). Elle est tirée vers le haut, notamment par la hausse mondiale «des prix des denrées alimentaires, qui ont augmenté de 13,6% en Algérie, affectant particulièrement les ménages les plus pauvres». Cette situation avait d'ailleurs amené les autorités à intervenir «en augmentant les salaires de la Fonction publique, instituant une allocations chômage aux jeunes primo-demandeurs d'emploi de moins de 40 ans et en relevant les subventions pour les produits alimentaires de base», note le rapport. Pour la Banque mondiale, «ce niveau de dépenses pourrait entraîner des problèmes, à moyen terme, en cas de chute des cours mondiaux du pétrole et donc de réduction des recettes publiques». S'agissant de la création de l'emploi, le rapport considère «essentielles» les réformes structurelles introduites dans le Plan d'action du gouvernement, qui visent à promouvoir l'investissement du secteur privé. «Il est impératif de maintenir le cap», souligne Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie. Pour ce dernier, «la mise en oeuvre des mesures du Plan d'action du gouvernement, visant la mobilisation accrue des recettes fiscales, l'utilisation plus efficace des ressources publiques et la promotion des investissements du secteur privé, permettront de parvenir à surmonter les difficultés de la conjoncture internationale et mettre l'Algérie sur la voie d'une croissance durable et inclusive». Dans cette nouvelle édition du développement explicatif semestriel, «l'analyse repose sur des données économiques du premier trimestre 2022 et sur des données de substitution portant notamment sur l'éclairage nocturne et les possibilités d'emploi au deuxième trimestre». La hausse des cours mondiaux des hydrocarbures a permis le redressement des soldes extérieurs, en enregistrant un excédent de la balance des paiements. «Après avoir enregistré une croissance estimée à 59% au cours des six premiers mois de 2022 et atteint un niveau record en juin, le prix moyen des exportations algériennes d'hydrocarbures a chuté d'environ 26% au troisième trimestre»,est-il indiqué. Les soldes extérieurs ont également bénéficié de la forte hausse des exportations hors hydrocarbures. Les termes de l'échange se sont également améliorés, en raison de l'appréciation du dinar par rapport au dollar et à l'euro. «L'économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 2,3% en 2023», prévoit le rapport, ajoutant toutefois que «les perspectives macroéconomiques restent exposées aux fluctuations des cours mondiaux des hydrocarbures». «La poursuite de la mise en oeuvre des programmes nationaux de réforme structurelle, l'ouverture accrue au secteur privé, l'amélioration de la compétitivité de l'économie et le renforcement de l'investissement dans le capital humain sont autant de facteurs essentiels à la vitalité et à la résilience économiques de l'Algérie», conclut le compte rendu.
