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La soif au pied de Tikjda
Déficit en eau potable (Bouira)
Publié dans L'Expression le 05 - 02 - 2023


Par Ali Douidi*
L'épisode pluvieux et neigeux a été de trop courte durée pour nourrir un tel espoir. Résultat: le déficit en eau est énorme. Il n'a pas que des conséquences sur les plantes sévèrement touchées, mais sur les cultures maraichères, dont il pourrait réduire l'arrosage et sur l'alimentation en eau poteable dont il fait craindre, dans un proche avenir, un rationnement sévère. Bref, la situation en matière de ressources hydriques est préoccupante et, céréaliers, éleveurs, planteurs et consommateurs commencent à lever vers le ciel un front soucieux: le moindre nuage qui obscurcit un moment l'horizon suscite l'espoir d'un changement vite ruiné.
C'est dans ce contexte préoccupant que nous nous sommes rendus à la direction de l'hydraulique, d'abord, puis à la direction du secteur agricole pour de plus amples informations sur ces deux secteurs clés de la wilaya.
Une vocation affirmée
La vocation de la wilaya de Bouira n'est pas à présenter. Ses terres fertiles qui occupent une superficie importante, tant du côté de Aïn Bessem, de Bir Ghbalou et El Hamichia, que le long de la vallée de la Soumam, parlent pour elle. On y cultive les céréales, notamment le blé dur et tendre, les maraîchages, les arbres fruitiers et on pratique l'élevage bovin et ovin. L'aviculture, l'oléiculture, l'arboriculture viennent renforcer la palette économique de ce secteur qui est la clé de voûte du développement local, et montrer la volonté affichée de diversifier cette palette. C'est pour répondre aux nombreux défis d'un secteur qui conjugue harmonieusement et savamment productivité et compétitivité que sont réalisés les trois grands barrages de la wilaya.
Cette politique de l'eau se veut d'abord une parade aux longues périodes de sécheresse qui avaient marqué durablement la wilaya. Tout le monde se souvient, de sinistre mémoire, de l'année 1999, année où les trois nappes phréatiques de la wilaya, (celles de Aïn Bessem, de Bouira et d'El Asnam) avaient enregistré le plus bas niveau de précipitations, provoquant parmi la population estimée alors à plus de 700 000 habitants une grave crise d'eau. Les 2000 hectares, dans la plaine des Arribs, (Aïn Bessem) consacrés à la production de pomme de terre, furent interdits d'arrosage à partir du seul barrage de oued Lakhal (Aïn Bessem). Ce fut un scandale dont la presse de l'époque s'était emparée pour dénoncer la décision prise par les patatiers de recourir à l'eau des oeuds très fortement polluée. Aujourd'hui, grâce aux deux autres barrages qui viennent renforcer cet ouvrage, d'une capacité de près de 27 millions de m3, la wilaya est excédentaire en matière de production d'eau potable. L'abondance a coïncidé avec l'année 2008-2009 avec la mise en service du mégaprojet de Koudiet Acerdoune, dans la commune de Maâla (daïra de Lakhdaria). D'une capacité de 640 millions de m3,ce grand barrage, le deuxième du pays et le second du continent, dessert aujourd'hui, trois autres wilayas, en l'occurrence Médéa, M'Sila et Tizi Ouzou. En quelques années, la wilaya est passée ainsi d'un état déficitaire à un état excédentaire. Non seulement l'eau coule dans tous les robinets du moindre chef- lieu de commune, mais l'irrigation, réduite jusque-là à sa plus simple expression, est devenue d'usage courant. Afin d'assurer l'arrosage des cultures de la plaine des Arribs, on avait décidé que l'eau du barrage de oued Lakhal serait destinée exclusivement à ce seul usage. La pomme de terre, objet de crises récurrentes, qui la mettaient souvent hors de portée des bourses modestes, devenait l'un des principaux composants de l'ordinaire du citoyen.
Ce passage d'un déficit si pénalisant à une forme d'autosuffisance a permis aux autorités de prendre une décision qu'elles n'auraient pu prendre quelques années plus tôt. Il fut décidé que la superficie des périmètres irrigués d'El Asnam, de moindre importance par rapport à ceux de la plaine des Arribs, passeraient, grâce à la proximité du barrage de Tilzdit, dont la capacité est estimée à 170 millions de m3,à 6 000 ha. L'avenir alimentaire de la wilaya était assuré!
On est loin de ces années et de ces étés, où on a pu parler d'amener-vrai ou faux?- de l'eau à partir de Marseille et de créer à Oran une usine de dessalement d'eau de mer. On est complètement tiré d'affaire grâce à ces trois grands barrages. La couverture des besoins de la wilaya est assurée en toutes saisons. Et voilà que ce spectre que l'on croyait définitivement éloigné, celui de l'approvisionnement par citernage à prix exorbitants, ou celui -si pénible- par jerricans, pourrait, à la faveur de ce sinistre qu'on appelle communément sécheresse, ressurgir.
L'été dernier nous a donné quelque avant- goût de cette terrible pénurie des années 2000. Dans certaines communes, on a vu le retour de cette crise, où jusqu'en automne, l'eau courante, d'une couleur jaunâtre, était impropre à la consommation. Le niveau des barrages avait drastiquement baissé. Mais nous savons que le remplissage pourrait dépendre d'un ou de deux bons orages. Ce sont des apports pluviaux. Mais ces apports peuvent également impacter les nappes phréatiques qui se reconstituent de cette façon.
Faut-il incriminer l'homme? Faut-il déplorer son manque de responsabilité? Il y a toujours à redire dans notre gestion de l'eau, aussi intelligente et rationnelle soit-elle. La situation ne cessant d'évoluer par suite de facteurs déterminants, comme la démographie qui fait accroître les besoins, le climat, dont les changements affectent gravement notre quotidien et même notre avenir, l'homme se doit de s'adapter pour mieux affronter les nouveaux défis qui lui sont lancés.
Signes avant-coureurs d'une vraie crise
Nous la sentions venir. Elle s'annonçait par des coupures de plus en plus fréquentes. Parfois de plusieurs jours. Mais une comme celle de l'été dernier, c'était du jamais-vu depuis que la wilaya est alimentée en eau potable à partir des grands transferts du barrage de Koudiet Acerdoune. On raclait le fond, ce qui expliquait l'eau trouble du robinet. On a sorti les jerricans et les citernes, et devant les puits, les queues se formaient à l'infini.
Les statistiques obtenues ce matin auprès du chef de service M. Latoui Khaldi, interpellent. D'abord, le barrage de Koudiet Acerdoune. Un simple coup d'oeil montre la dégringolade du niveau qui de 640 millions de m3 est tombé à 19354000m3 . Trois jours, plus tard, la chute se poursuivant, elle se situait à 19253000m3. Soit un taux estimé à 3,1%.
Le barrage de Koudiet Tilzdit perd à peu près 90000000 de m3. De 160 millions de m3, il plonge à 66309000m3, avec, trois jours plus tard, une légère remontée estimée à 66434000 m3. . Soit un taux estimé à 42%.
Le barrage de oued Lakhal fait lui aussi un plongeon qui de 27 millions de m3 l'amène à 2404000m3, puis, trois jours plus tard, à 2456000 m3. Soit un taux estimé à 8,1%.
La seule explication du grand écart qui existe entre la capacité réelle et le niveau d'eau affiché du barrage de Koudiet Acerdoune a sa source dans les grands transferts d'eau qui sont effectués au profit des quatre wilayas, dont celle de Bouira. Inversement, le maintien de l'eau à un niveau assez acceptable du barrage de Tilzdit, s'explique, lui, par la faible consommation qui en est faite, le barrage en question n'alimentant plus que douze communes. Mais le vrai soulagement lui viendrait du renoncement de la commune de Bouira à l'eau de la station de pompage de Taghzout au profit de ces douze communes.
Quoi qu'il en soit, une gestion plus rigoureuse et plus rationnelle est plus que jamais exigée des responsables et des consommateurs qui doivent faire preuve d'une meilleure prise de conscience de la situation qui prévaut en matière de disponibilité des ressources hydriques.
Et l'agriculture? Nous n'avons eu garde de l'oublier. Les chiffres concernant la pluviométrie demandés et obtenus, nos pas nous ont tout naturellement transporté cette semaine, de la direction de l'hydraulique à la direction du secteur agricole. Il y avait comme un branle-bas de combat. La directrice était sortie pour présider une journée d'étude sur la filière avicole de la wilaya qui se déroulait à Issi Akham, une structure culturelle et sportive. Impossible d'obtenir une minute d'entretien sur un autre sujet que celui qui retenait toute son attention. D'ailleurs, elle était sollicitée de tous les côtés. D'un instant à l'autre, la journée qui a drainé une grande foule allait démarrer, et les journalistes, qui espéraient eux aussi un mot à cette occasion, la guettaient de toute part. Nous dûmes nous rabattre sur d'anciens chiffres. La superficie emblavée devait avoisiner les 70 millions de m2, mais, selon ce que nous savions de la stratégie mise en place pour améliorer le rendement à l'hectare par l'emploi systématique de Kits d'irrigation, cette superficie tendrait à se rétrécir pour plus d'efficacité.
Important stress hydrique
Nous savons aussi que l'objectif visé par les autorités était de faire en sorte que la production atteigne chaque année les 1,8 million de quintaux. Chose qui était possible quelques années plus tôt, mais qu'aujourd'hui, les caprices d'un climat de plus en plus déconcertant rendent improbable, malgré la modernisation du secteur et les aides de l'Etat pour soutenir les agriculteurs dans leurs efforts.
Evidemment, il y a cette sécheresse et ce stress hydrique provoqué par le gel qui a eu un effet sur les jeunes plants. Les céréales sont dans un état qui fait peur. Les champs virent au jaune. Une promenade effectuée à la campagne nous a permis de juger de la gravité de la situation. Les dernières pluies et la neige semblent avoir limité les dégâts, mais le gel a recommencé son méfait et de nouveau la production paraît compromise. Heureusement de nouvelles pluies sont annoncées. Elles pourront changer la donne. Il faut l'espérer, car tous les clignotants sont en rouge. C'est en prenant connaissance de ces données sur les ressources hydriques qui mobilisent les eaux des trois barrages, celles des quelques trente deux retenues collinaires et de centaines de puits que, devant l'ampleur de ce déficit, les autorités ont réaffecté le contenu du barrage de oued Lakhal à son usage initial. En d'autres termes, l'alimenter en eau potable.
*Auteur


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