La guerre déclarée par les services de sécurité aux semeurs de troubles et vendeurs de la mort, se joue sur le terrain, mais aussi sur Internet. La traque aux voyous est désormais appuyée par les citoyens qui s'engagent aux cotés de l'Etat afin de combattre ce phénomène ayant pris des proportions alarmantes ces dernières années. Les réseaux sociaux, qui sont devenus l'une des sources principales d'information et un vecteur d'accélération de sa diffusion, demeurent également un espace d'échanges où peuvent s'organiser de nombreuses actions, comme celle dédiée à démasquer les délinquants, qui sont coordonnés sur la Toile. Des vidéos et des images de bandits, des points de vente des drogues, et des actes d'agressions enflamment les réseaux sociaux ces derniers jours. Une initiative très bien accueillie par les internautes, lesquels sont nombreux à relayer les contenus déstinés à démasquer les mis en cause. Les contenus en question font, en effet, grand bruit. L'on assiste, en effet à la naissance d'un mouvement antigang qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Le signalement des auteurs d'actes de vols et d'agressions qui se faisait autrefois par les victimes d'agressions et des autres formes de criminalité a pris une nouvelle dimension. Des pages publiques nommées «lutte contre les gangs» dédiées à balancer les criminels dans de nombreux quartiers poussent comme des champignons sur les réseaux sociaux. Aussi, ce nouvel outil permet et vise à faire des délinquants des exemples pour dissuader d'autres de commettre leur sale besogne et dicter leur loi. Leurs contenus peuvent servir de pistes et d'informations complémentaires aux services de sécurité qui mènent une lutte sans merci pour mettre ces voyous hors d'état de nuire. L'engagement des internautes intervient au moment où les pouvoirs publics prônent la tolérance zéro envers ces apaches. Les gangs, qui sont principalement des vendeurs de la mort sont, en effet, dans l'oeil du cyclone. La loi relative à la prévention et à la répression du trafic des stupéfiants et des psychotropes présentée, la semaine dernière, par le ministre de la Justice, à l'APN. Le projet de loi donne au procureur de la République ou au juge d'instruction «les prérogatives d'autoriser la police judiciaire à localiser la position géographique des mis en cause, des coupables, l'arme du crime ou n'importe quelle marchandise ou autres ayant trait à l'homicide, et ce, à travers l'utilisation des technologies de l'information et de la communication via le système informatique ou la mise en place de moyens techniques destinés à cet effet». «La peine sera portée à la perpétuité si de tels actes sont commis par un groupe criminel organisé», comme révélé par le ministre. Une démarche qui s'ajoute à celle adoptée il y a de cela deux années. La loi est claire. «Tout groupe, sous quelque dénomination que ce soit, composé de deux personnes ou plus, appartenant à un ou à plusieurs quartiers d'habitations, qui commet un acte ou plus, dans le but de créer un climat d'insécurité, à l'intérieur des quartiers ou dans tout autre espace, ou dans le but d'en assurer le contrôle, en usant de violences morales ou physiques, exercées à l'égard des tiers, en mettant en danger leurs vies, leur liberté ou leur sécurité ou en portant atteinte à leurs biens, avec port ou utilisation d'armes blanches», énonce le texte. Cette loi en vigueur prévoit des peines «allant de deux à 20 ans de prison ou à la perpétuité, en cas de décès (de victimes) contre ces bandes de quartiers». Un texte qui avait trouvé vite son application par l'arrestation de nombreux groupes qui semaient la terreur parmi la population, suite aux signalements des citoyens. Depuis les opérations de «nettoyages», qui s'enchaînent et s'opèrent, pour plus d'efficacité, des opérations conjointes entre policiers et gendarmes.