Huit personnes sont décédées et 40 autres ont été blessées suite au dérapage d'un bus de transport de voyageurs, à Bordj Bou Arréridj. L'accident s'est produit sur l'autoroute Est-Ouest non loin de la bretelle de Hammam El-Biban, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. C'est ce que nous avons appris, hier, du chargé de communication de la Protection civile, le sous-lieutenant Youcef Abdat. Le premier bilan établi par la Protection civile faisait état de quatre personnes décédées sur place et 44 blessées. «Les quatre nouvelles victimes ont succombé à leurs blessures», a précisé le même responsable. «C'est la course contre la montre qui est engagée par nos secouristes, mais, nombreux sont les bessés qui rendent l'âme en cours de route, ou dans les salles d'urgences, comme c'est le cas de ce carnage», a-t-il souligné. «Ce n'est hélas pas le seul accident où l'on retrouve des victimes décapitées, le corps sans vie. Des familles entières sont décimées... C'est une vraie catastrophe au quotidien», témoigne-t-il la voix émue. Cet accident s'est produit lorsque le conducteur du bus a perdu le contrôle du véhicule avant de percuter une glissière en métal, nous a-t-il davantage affirmé. Le choc a été très violent comme le montrent les photos du drame largement relayées sur les réseaux sociaux. «Le bus assurait la liaison Mila-Alger, et le drame est survenu aux alentours de 2 heures du matin», a précisé notre interlocuteur. L'allusion est claire. C'est le temps de pause et la durée de conduite des chauffeurs de bus de longs trajets qui sont pointés du doigt. Un élément qui notons-le revient à chaque sinistre. Le dernier accident en date remonte au début de cette semaine, où cinq personnes ont trouvé la mort, peu avant 8 h du matin, à M'sila dans une collision entre un bus et une voiture, sur la RN 40. Cet énième carnage, intervient suite à une longue série d'accidents ayant engagé des véhicules de transport de voyageurs. Cet accident intervient après une centaine d'accidents ayant causé 41 morts et 301 blessés, durant les quatre premiers mois de l'année en cours. Les poids lourds, les bus de transport et les taxis collectifs sont impliqués dans un total de 2 879 accidents de la circulation ayant fait un total de 880 morts et 4 251 blessés durant la même période, selon un bilan parvenu à notre rédaction par la Gendarmerie nationale. Pour endiguer ce phénomène, la mise en place d'un dispositif qui permet de contrôler la vitesse du véhicule, la durée de conduite et le temps de pause a été recommandée, par les services de sécurité et même par la Protection civile. En vain. C'est ce qui manque vraisemblablement au «plan Marshall» mis en place par les autorités pour lutter contre le terrorisme routier. Le phénomène est pris très au sérieux par les autorités. En plus des incalculables campagnes de sensibilisation lancées à cet effet, il y a eu des Conseils de ministres, durcissement des contrôles, des amendes infligées contre les chauffards, et même des prononciations de condamnations. La justice est intransigeante contre les agissements de ces fous du volant. Un conducteur de bus ayant été filmé en train de rouler à contresens sur l'autoroute Est-Ouest à El Yachir dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj a été placé sous mandat de dépôt le 6 mars dernier. Deux chauffeurs de bus ont été arrêtés le lendemain à Médéa, pour avoir effectué des manoeuvres dangereuses et mis la vie des passagers en danger. L'un des deux chauffeurs a été condamné à 18 mois de prison ferme assortis d'une amende de 100 000 dinars. Deux chauffeurs de bus ont été condamnés, février dernier par le tribunal de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, à une peine d'une année de prison ferme avec annulation de leurs permis de conduire, pour avoir mis en danger la vie des voyageurs à Douéra. En fait, les deux manoeuvres dangereuses filmées par des internautes avaient servi comme preuve pour définir les responsables. Les citoyens sont appelés également à s'impliquer dans cette lutte. C'est l'autre solution recommandée par les services de sécurité. Les gendarmes le rappellent en effet à chaque fois sur leur page facebook Tariki destinée à la sécurité routière, et ses éléments interviennent dans l'immédiat pour traquer les chauffeurs véreux. La chasse aux chauffards est bel et bien ouverte. Et c'est tant mieux!