Dans un communiqué commun sanctionnant les entretiens, avant-hier, à Pékin, entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son homologue chinois, Xi Jinping, l'Algérie et la Chine ont convenu de poursuivre l'intensification de la concertation politique, consolider la coopération sécuritaire, approfondir le partenariat économique et renforcer la coopération dans tous les domaines. Le document qui précise que les deux dirigeants «ont passé en revue les relations historiques unissant les deux pays amis, et salué le niveau de coopération et de coordination bilatérales à tous les niveaux tout en procédant à un échange de vues sur les questions bilatérales, régionales et internationales d'intérêt commun.» Ils ont, par la même occasion, souligné l'importance du timing de cette visite qui coïncide avec la célébration, cette année, par les deux pays amis du 65e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques». «La partie algérienne a félicité la Chine pour le succès du 20e Congrès national du Parti communiste chinois, et pour les résultats positifs et importants ayant sanctionné les travaux des deux sessions annuelles en Chine, notamment la décision de renouveler la confiance en la personne de Xi Jinping pour un nouveau mandat en sa qualité de président de la République populaire de Chine.» De son côté, la partie chinoise a exprimé sa «considération pour les grandes réalisations de l'Algérie en matière de développement national, dans le cadre de la vision de la nouvelle Algérie du président Abdelmadjid Tebboune». Investissements qualitatifs chinois Au volet économique, les deux parties ont affirmé leur détermination à oeuvrer à l'augmentation du volume des échanges commerciaux et à faciliter les exportations hors hydrocarbures algériennes vers la Chine, mais aussi augmenter le volume des investissements qualitatifs chinois, à la faveur des multiples avantages qu'offre la nouvelle loi de l'investissement en Algérie. Elles ont, également, convenu de «renforcer la coopération scientifique et académique, soutenir les établissements culturels chinois et algériens pour coopérer et organiser une série d'activités culturelles en vue de la célébration du 65e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Algérie, poursuivre l'élargissement du contact entre les individus et raffermir les relations d'amitié algéro-chinoises au niveau populaire dans les différents domaines culturel, sportif, touristique et médiatique, et ce dans le cadre de l'Algérie nouvelle et l'initiative de la ''Ceinture et la Route'', mais aussi par l'approfondissement de la coopération dans plusieurs domaines, y compris dans l'industrie automobile, les sciences de l'espace, l'agriculture, la culture, le tourisme, la construction des ports, les services de logistique, le dessalement de l'eau de mer, les infrastructures, les industries manufacturières, la métallurgie, le secteur financier, l'économie numérique, l'énergie, les mines, l'enseignement, la recherche scientifique, l'enseignement de la langue chinoise, les médias, l'administration fiscale, les douanes, ainsi que la lutte contre la corruption». Ordre mondial basé sur le droit international Les deux parties se sont félicitées de la signature, en novembre et décembre 2022, du «Plan exécutif pour la concrétisation conjointe de l'Initiative de la Ceinture et de la Route», du «2e Plan quinquennal de coopération stratégique globale (2022-2026), ainsi que du «Plan triennal 2022-2024 de coopération dans des domaines stratégiques». Les deux parties sont parvenues également à une série d'accords et de mémorandums d'entente qui porte sur l'ensemble des domaines de coopération, et se sont félicitées de «l'appui mutuel et de la coopération bilatérale dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, saluant le partenariat entre les deux pays dans le domaine de la production de vaccins». Les deux Présidents ont, en outre, fait part de leur «détermination à consolider la coopération dans le domaine de la santé, laquelle remonte à l'année 1963, date d'envoi par la Chine de la 1ère mission médicale en Algérie en dehors de son territoire». Concernant les positions des deux pays vis-à-vis des questions internationales, l'Algérie et la Chine ont réaffirmé leur attachement à «intensifier la concertation et la coordination autour des questions internationales et multilatérales, poursuivre le soutien constant de leurs intérêts fondamentaux, se soutenir mutuellement lorsqu'il s'agit de la préservation de leur souveraineté et intégrité territoriales, consentir des efforts communs pour défendre le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, entre autres règles de la légalité internationale et principes fondamentaux des relations internationales». Les deux pays ont, également, souligné la «nécessité de préserver le système des Nations unies dont le centre est l'ONU et l'ordre mondial basé sur le droit international et les règles fondamentales régissant les relations internationales, fondées sur les principes et les objectifs de la Charte de l'ONU». La partie algérienne a réaffirmé son «respect du principe d'une Chine une et unie, Taiwan étant partie intégrante des territoires chinois», et exprimé son «opposition à l'indépendance de Taiwan, quelle qu'en soit la forme, soutenant aussi la position de la Chine dans les questions relatives aux droits de l'homme, au Xinjiang, à Hong Kong, au Tibet et autres, et rejetant toute tentative de politiser la question des droits de l'homme ou de l'utiliser comme moyen de pression dans les relations internationales». Une nouvelle ère La partie chinoise a exprimé, pour sa part, son «soutien aux efforts de l'Algérie visant à préserver sa sécurité nationale et sa stabilité, saluant le processus de développement qu'elle a enclenché pour réaliser un décollage économique global. La partie chinoise a salué la volonté positive de l'Algérie d'adhérer aux Brics et affirmé soutenir ses efforts pour atteindre cet objectif. La partie algérienne a exprimé sa «considération quant à la position de la Chine à ce propos et sa détermination à accompagner l'Algérie dans toutes les étapes de concrétisation de ce projet. La partie algérienne a, également, remercié la Chine pour son «soutien à la candidature de l'Algérie en qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2024-2025. Par ailleurs, la partie chinoise a «félicité l'Algérie pour l'accueil réussi du Sommet arabe, les 1er et 2 novembre 2022, saluant son rôle actif dans l'unification du rang arabe et le renforcement de l'action arabe commune et face aux défis qui se posent aux pays arabes dans divers domaines. Les deux parties ont, en outre, souligné la «nécessité de régler la question palestinienne conformément au droit international et aux résolutions de la légalité internationale, qui consacrent le droit du peuple palestinien à établir son Etat indépendant et entièrement souverain sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, pour instaurer la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, dans le cadre du respect mutuel et de l'observation des principes de justice et d'équité. Médiation chinoise entre Riyadh et Téhéran La partie chinoise a loué les efforts inlassables du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la réunification des factions palestiniennes et la réalisation de la réconciliation et de l'unité palestiniennes, couronnés par la «Déclaration d'Alger». De son côté, la partie algérienne a salué les initiatives et les visions présentées, maintes fois, par le président Xi Jinping pour le règlement de la question palestinienne, en particulier sa récente «proposition en trois points, se félicitant du soutien constant et de longue date apporté par la partie chinoise à la juste cause du peuple palestinien. La partie algérienne a salué les «louables efforts de médiation entrepris par la Chine entre le Royaume d'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, qui ont abouti à un accord à Pékin, le 10 mars 2023, et à la signature d'une déclaration commune dans la capitale chinoise, le 6 avril 2023, annonçant la reprise des relations entre les deux pays et l'amorce d'une nouvelle ère de consensus, de coopération et de paix. La partie algérienne a salué la vision du président Xi Jinping concernant le concept de transparence, de viabilité, de convivialité et d'honnêteté envers l'Afrique, ainsi que ses démarches visant à poursuivre l'ancrage de la confiance politique mutuelle entre l'Afrique et la Chine, approfondir la coopération pratique dans tous les domaines. Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination Dans ce contexte, la partie chinoise a salué le rôle important de l'Algérie dans l'instauration de la paix en Afrique, et ce, à travers ses efforts inlassables pour régler pacifiquement les crises, notamment en Libye, au Mali et dans la région sahélo-saharienne. Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties ont affirmé leur «soutien aux efforts visant à parvenir à une solution durable et juste dans le cadre de la légalité internationale, notamment les résolutions pertinentes de l'ONU, à même de garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination, suivant des démarches conformes aux principes de la Charte de l'ONU et ses objectifs, exprimant leur soutien aux efforts des Nations unies dans ce sens. Xi Jinping invité par Abdelmadjid Tebboune Les deux parties souhaitent, selon le communiqué commun, faire progresser la coopération dans les domaines prioritaires dans le cadre de l'initiative mondiale pour le développement, et contribuer à accélérer la mise en oeuvre de l'Agenda des Nations unies pour le développement durable à l'horizon 2030». Enfin, le président Tebboune a adressé une invitation à son homologue chinois pour visiter l'Algérie. Le président chinois l'a remercié pour cette «aimable invitation», «la date de cette visite devant être arrêtée d'un commun accord, a conclu le communiqué.