Les hôpitaux du nord de Ghaza, pris au piège des bombardements barbares de l'armée sioniste, sont désormais «hors service», a annoncé hier le mouvement islamiste palestinien, affirmant que des bébés et des malades étaient déjà morts à cause du manque d'électricité. Plusieurs centaines de malades se trouvent toujours dans l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Ghaza, qui abrite aussi des milliers de civils venus y chercher refuge. La situation y est «grave et dangereuse» après «trois jours sans électricité, sans eau», selon le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré hier que «six bébés prématurés» et «neuf patients en soins intensifs» étaient morts en raison du manque d'électricité à l'hôpital al-Chifa, un immense complexe situé au coeur de la ville de Ghaza.»Les chars (sionistes) assiègent complètement» cet hôpital où se trouvent «650 patients, une quarantaine d'enfants en couveuse, tous menacés de mort», avait-il affirmé la veille. Le vice-ministre a ajouté que «tous les hôpitaux» du nord de la bande de Ghaza étaient désormais «hors service». Pris dans les combats, les hôpitaux manquent aussi du carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs, dans le territoire assiégé par Israël et privé notamment d'électricité. Le Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha) avait indiqué que 20 des 36 hôpitaux de la bande de Ghaza ne fonctionnaient plus ces derniers jours. L'armée sioniste frappe sans répit la bande de Ghaza depuis le 7 octobre, et mène en parallèle depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but de terminer le génocide en cours. Dans la bande de Ghaza, les bombardements sionistes incessants ont tué depuis le 7 octobre 11.180 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.609 enfants, selon le ministère de la santé du Hamas. Les combats se concentrent au coeur de la ville de Ghaza, dans le nord du territoire, notamment autour de plusieurs hôpitaux. Selon les chiffres du Hamas et de l'Ocha, environ 15.000 personnes s'entassent sur ce site. Hier, l'armée sioniste a prétendu, comme à son habitude,»mener des raids, visant des infrastructures terroristes installées dans des bâtiments gouvernementaux, au coeur de la population civile, y compris dans des écoles, des universités, des mosquées». C'est le prétexte avancé pour tenter de faire face à la colère grandissante, partout dans le monde, contre une politique nazie de nettoyage ethnique que le gouvernement Netanyahu mène afin d'assurer sa survie.»Le monde ne peut rester silencieux quand les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation, de désespoir. Cessez-le-feu maintenant», a déclaré le secrétaire général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Outre al-Chifa, la situation reste compliquée dans d'autres hôpitaux, selon Mohammed Zaqout, le directeur des hôpitaux de Gaza. Des malades «sont dans les rues sans soins», a-t-il dit, après les «évacuations forcées» de deux hôpitaux pédiatriques, al-Nasr et al-Rantissi. Un autre hôpital de la ville de GHaza, al-Quds, a cessé de fonctionner dimanche en raison du manque de carburant et d'électricité, selon le Croissant-Rouge palestinien. Le territoire palestinien, où environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre selon l'ONU, est soumis à un siège total imposé par l'entité sioniste depuis le 9 octobre, qui prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments, s'ajoutant au blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Près de 200.000 Palestiniens ont fui en trois jours le nord du territoire via des «couloirs» ouverts quotidiennement, pour se réfugier dans le sud, malgré les bombardements continuels de l'armée sioniste qui n'épargne rien ni personne.