L'action de l'Algérie à l'ONU rejetant le projet sioniste portant déplacement forcé des Palestiniens hors Ghaza a été payante. Les membres du Conseil de sécurité onusien ont unanimement rejeté le sinistre projet israélien. Même s'il n'a pas d'incidence directe et lourde sur le cours des évènements, ce rejet est à valeur de victoire symbolique pour l'Algérie. Il ouvre la voie à une possible fin des positions systématiquement favorables à l'entité sioniste au sein de l'organe onusien. Conjuguée à l'action enclenchée par l'Afrique du Sud qui a saisi la haute juridiction de l'ONU contre l'entité sioniste, l'action de l'Algérie marque un resserrage de l'étau sur l'occupant sioniste. Et ce n'est point une surprise que le combat des Palestiniens soit porté dans cette séquence précise par Alger et Pretoria, deux pays attachés à la liberté des peuples et à la souveraineté des Etats. En effet, le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU à New York, Amar Bendjama, a critiqué vendredi dans les mots les plus durs le déplacement forcé des Palestiniens, politique que mène l'armée sioniste. Le diplomate algérien a appelé le Conseil de sécurité à rejeter d'une «seule voix» le déplacement des Palestiniens. Bendjama s'est exprimé lors de la réunion du Conseil de sécurité provoquée par l'Algérie et consacrée à cette entreprise sinistre de l'armée sioniste. S'appuyant sur les propos du président Tebboune, lequel avait affirmé que ce qui se passe à Ghaza restera une marque «d'infamie dans la conscience de l'humanité», Amar Bendjama a mis ses pairs du Conseil de sécurité devant leur responsabilité. «Personne dans cette salle ne doit rester silencieux face à ce projet. Le silence est synonyme de complicité», a-t-il relevé. Sur sa lancée, il a ajouté que la situation à Ghaza «nous interpelle». Ce qui s'y passe «dépasse l'entendement, mais nous ne devons pas oublier ce qui se passe en Cisjordanie et à El Qods», a plaidé Bendjama. Ce dernier a, par la suite, soulevé une série d'interrogations qui plantent le décor d'une situation dramatique et pour laquelle les responsabilités sont bel et bien identifiées. N'est-il pas assez d'avoir tué plus de 23 000 personnes, dont plus de 10 000 enfants, et blessé plus de 60 000 autres? N'est-il pas assez d'avoir détruit plus de 60% des constructions à Ghaza et que tous les habitants de Ghaza soient confrontés à la famine? La communauté internationale acceptera-t-elle que plus de 2 millions de personnes souffrent de faim et de maladie? Ce sont des mots et des chiffres qui pointent la responsabilité sioniste, mais aussi la complicité des membres du Conseil de sécurité de l'ONU. «Notre position doit être claire. Nous devons rejeter le déplacement forcé des Palestiniens. Tout le monde doit comprendre que les Palestiniens n'ont d'autre lieu que leur terre. Tout déplacement forcé est une violation flagrante du droit international, en particulier de l'article 49 de la 4e Convention de Genève», a-t-il ajouté. Dans son plaidoyer, Amar Bendjama a déconstruit le plan sioniste et ses étapes. Ce dernier est bâti sur le bombardement sauvage de Ghaza, la destruction des infrastructures et le ciblage de tout ce qui symbolise la vie. Le sinistre objectif consiste, d'abord, à rendre la région inhabitable et de tuer tout espoir chez les Palestiniens de retourner dans leurs foyers. Et, ensuite, faciliter leur déplacement hors de leurs terres et d'anéantir la cause palestinienne en vidant les terres occupées de leurs populations. À noter que la posture de l'Algérie a suscité l'adhésion des autres parties. Le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a affirmé que «toute tentative visant à modifier la composition démographique de Ghaza doit être fermement rejetée». Le même responsable a exprimé sa profonde inquiétude suite aux déclarations de ministres sionistes concernant les projets visant à encourager le transfert massif de civils de Ghaza vers des pays tiers. L'Equateur, la Sierra Leone, comme la Slovénie ont rejeté clairement le transfert forcé de la population civile en violation du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Le Royaume-Uni aussi a rejeté dans les termes les plus fermes toute déclaration proposant que les Palestiniens soient réinstallés en dehors de Ghaza. Le Guyana et le Mozambique ont emboîté le pas aux autres membres, jugeant «inacceptables» les transferts forcés et les restrictions imposées à l'aide humanitaire. La Suisse a également rejeté et condamné toutes les déclarations visant à expulser les civils hors du territoire palestinien occupé y compris de Ghaza, rappelant que les Conventions de Genève interdisent le transfert forcé de populations qui peut constituer un crime de guerre.